[353] Ma poule et l’œuf

Un œuf vibrant radio-commandé. C*** m’en avait parlé à une soirée. « C’est amusant, me dit-il, surtout que tous les œufs sont réglés sur la même fréquence. Tu peux donc, avec ta télécommande, en déclencher plusieurs pourvu que tu sois dans la zone de portée ».

Je choisissais d’être raisonnable. Je n’en achetai donc, pour commencer, qu’un exemplaire que j’offris un soir à mon amante. J’arrivai chez elle, mon petit paquet (je parle d’un paquet cadeau) à la main. Comme il est d’usage en de pareilles circonstances, je commençai par lui dire bonsoir puis à fourrer ma langue au fond de sa gorge pendant que mon genou glissait entre ses cuisses. Ma charmante allumée en règle, je pouvais insinuer ensuite un doigt entre ses lèvres pour m’assurer que mon charme viril faisait toujours effet. Elle mouillait. Elle mouillait sévère. Avis de grand frais sur Charmant Abricot. « Ouvre vite ! » lui dis-je en tendant le paquet. Elle s’exécuta, jeta un œil circonspect sur l’engin ovoïde, le remua un peu et me regarda interloquée. « Oui ! c’est pour ta chatte, mon trésor ! » lui confirmai-je. J’avais évidemment gardé la télécommande en poche. Préférant mettre de côté son scepticisme pour exciter son amant, elle me lança un vif « regarde BIEN ! », ce que je fis. Elle releva sa jupe qu’elle coinça du coude contre son ventre. De son autre main, elle écarta le mince tissu de son string pour faire apparaître sa chatte nue, dont elle écarta les grandes lèvres de l’index et du majeur. Puis, tout en fixant mon regard qui lui scrutait son sexe, elle fit lentement pénétrer l’œuf qui fut rapidement gobé par sa bouche cramoisie. J’étais ravi et je lui dis : « Parfait ! Sortons maintenant, je t’ai préparé une surprise… » (Ce n’était pas parfaitement exact mais je me disais que j’allais pouvoir improviser.) Elle aurait préféré qu’on prenne l’apéritif chez elle, mais se plia aimablement à ma nouvelle volonté.

J’attendis le moment exact du départ de l’ascenseur pour envoyer une première impulsion, très brève. Je vis ses yeux s’écarquiller une seconde tandis que je feignais l’indifférence. Elle ne fit aucune remarque.

Nous arrivâmes dans la rue et nous dirigeâmes vers l’arrêt de bus tout proche. Je voulais la conduire dans un restaurant un peu éloigné et le bus me semblait un endroit adéquat pour vibrer un peu. J’étais sur le point d’enclencher le vibreur lorsque le bus arriva. T*** passa devant moi, je profitais de la petite cohue (nous étions nombreux à l’arrêt) pour m’amuser à la suivre de près, de vraiment très près, mon ventre collé sur ses fesses et là, vzzzz, j’enclenchais le vibreur tout en tendant mon pass Navigo devant la borne. Je lançais un « bonsoir » ravi à la machiniste qui, étrangement, avait les yeux écarquillés et rougissait un peu. Je fronçais les sourcils, circonspect, mais mon attention fut vite détournée de la conductrice vers mon accompagnatrice qui ondulait doucement de la croupe tout en flattant mon bas ventre. Si quiconque avait une vision rayon-X dans le bus à ce moment, il aurait vu la quenelle qui se formait sur la jambe gauche de mon jeans – à moins que son regard transperçant ne se focalise plutôt sur la zone ovoïde qui vibrait dans le sexe de mon amie. La chauffeuse conduisait bizarrement, freina à plusieurs reprises par à-coup mais je ne m’en plaignais pas, c’était à chaque fois l’occasion de me frotter un peu plus insistamment contre T***. Mes lèvres s’étaient collées sur son cou lorsque nous arrivâmes à l’arrêt de notre destination. Je coupai le contact et poussai T*** dehors de la main, main sur sa fesse, cela va sans dire.

Sur le trottoir, elle se retourna et me sourit : « ça fait un effet du tonnerre » me dit-elle, les yeux brillants. Je la pris dans mes bras et l’embrassai. Elle me glissa à l’oreille « tu devrais voir comme je mouille, j’ai l’impression que ça va couler le long de ma jambe ! » J’avais envie de la prendre au pied de la lettre (j’avais également envie de la prendre tout court mais il me fallait patienter). Je la pris par le bras, l’entraînai d’un bon pas au détour d’une rue peu passante et lui dis de me montrer, donc, comme elle mouillait. Son regard balaya la rue, s’assura qu’elle était miraculeusement vide et le releva sa jupe. Son regard scrutait le mien, redescendait sur son con qui, effectivement, luisait de la cyprine qui barbouillait même un peu ses cuisses (à force de frottement sans doute), elle en rougissait presque, puis apercevant un badaud qui s’engageait dans la ruelle, baissa promptement sa jupe, me pris bras-dessus, bras-dessous, et me demanda « bon alors ? cette surprise ? ». C’est vrai que question surprises, c’était plutôt moi qui avais été gâté jusqu’à présent. Je temporisai d’un « Patience ! » tout en la guidant vers le restaurant où j’avais réservé.

C’était un restaurant un peu cosy, servant une nourriture plutôt raffinée à des tarifs raisonnables. L’ambiance y était feutrée. T*** s’était assise sur la moelleuse banquette, je lui faisais face et nous nous sourions l’un l’autre. Dieu que j’aimais le naturel avec lequel elle plongeait dans les situations les plus torrides. Cette fille était une invitation permanente à la luxure, et là, quand ses yeux quittaient la carte, ils semblaient m’implorer : « mais rallume donc cette petite cochonnerie délicieuse Made in Taiwan ! ». Je me faisais un plaisir de la faire poireauter tout en commandant un carré d’agneau et son gratin de poireaux, elle me fit du pied sous la table en annonçant à la serveuse « je voudrais le cochon (un silence entendu) de lait rôti ». J’entendis un petit bruit venant de sous la table et je devinais que, du pied, elle venait de déchausser l’autre et en effet, je sentis son pied nu qui commençait à remonter ma jambe, s’attardant sur le mollet. Vint le genou. Je commençais à farfouiller nerveusement dans ma poche pour retrouver la télécommande. Ce n’était pas la bonne, où donc l’avais-je mis. Son pied était entre ma cuisse, à quelques centimètre de la fermeture éclair quand la serveuse apportait le Cornas qui allait éclairer notre repas. Je savais que T*** se ferait un malin plaisir de troubler ma dégustation, mais elle ne perdait rien pour attendre. Au moment même où la serveuse versait le vin dans mon verre, je sentis son pied appuyer sur mon sexe et j’enclenchai la télécommande enfin localisée au niveau maximum. Le pied de T*** sursauta, la serveuse écarquilla ses yeux en reversant du vin sur la table, bredouilla des excuses en rougissant puis fila en cuisine. T*** n’arrivait plus, elle, à trouver la concentration pour continuer de flatter mon sexe de ses orteils pourtant habituellement habiles et me supplia « plus doucement ». Je me souviens qu’à ce moment précis je m’imaginais l’enculer dans les toilettes coquettes de ce restaurant, puisque sa chatte était déjà occupée. Mais je n’en fis rien, je baissais le potentiomètre tandis que la serveuse revint avec de quoi nettoyer un peu la nappe et insista pour vérifier que mon pantalon n’avait pas été taché bien que je lui ai garanti que ce n’était pas encore le cas.

La suite du repas se déroula sans encombre. T*** dégusta son pain perdu d’épices et son sorbet à la lavande, œuf calé sur la vitesse 1.

88015b4ef1f7c4e572b60ed6675271f0.jpg« Et ma surprise ? » demanda mon entêtée. Après avoir réglé l’addition et glissé discrètement dans ma poche la carte du restaurant que, semble-t-il, la serveuse avait complété d’un numéro de téléphone (RFU, comme disent les informaticiens), j’emmenais T*** danser dans un club couru de la Capitale. Il n’était pas encore très tard et la piste de danse était clairsemée. J’étais ravi de danser face à elle, qui jouait avec sa jupe à me donner chaud. Je me demandais si elle pourrait sentir encore les vibrations du jouet alors que les basses frappées par les énormes enceintes infusaient dans mon ventre le battement du cœur exogène. Je tentai à nouveau le niveau maxi : plein gaz sur la molette.

Le D.J. eut un geste brusque et raya son vinyl, les yeux écarquillés, tandis que sur la piste, tous les corps dansaient à contretemps.


Illustration : Marcel Gotlib

26 gazouillis sur “Ma poule et l’œuf”  

  1. #1
     
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    Vagant a gazouillé  :

    Voilà une histoire très amusante ! Je confirme que tous les œufs sont réglés sur la même fréquence, comme j’avais pu l’expérimenter au cours de cette (longue) histoire : http://extravagances.blogspiri.....+inconnues

  2. #2
     
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    Thaïs a gazouillé  :

    Bravo ! J’ai beaucoup ri moi aussi en lisant votre récit. Décidemment les oeufs sont à la mode : il y a peu j’ai aussi écrit une histoire d’oeuf et d’aéroport….

  3. #3
     
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    L'Homme du Moment a gazouillé  :

    Très très drôle !
    Une petite merveille !

    L’Ho

  4. #4
     
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    Anouchka a gazouillé  :

    Merci pour les sourires que ta note m’a procurés ! J’adore l’illustration :-D

  5. #5
     
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    Reine a gazouillé  :

    Si vous ne l’avez pas encore lu, je vous conseille le déclic de Manara…
    Cette note titille, mais je ne vous dirais pas où ni comment (petits sourires). Quel coquin ce DJ;)

  6. #6
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Vagant > Tu confirmes, donc ? De là à penser que Vagant et C*** seraient une seule et même source…. ;-))

    @ Thaïs > Oui, oui, j’ai été inspiré par votre histoire, celle de Vagant, également par Le Déclic que cite Reine… Le tout remixé dans une sorte d’histoire érotique raconté par Benny Hill (enfin, je ne sais pas si c’est un concept).

    @ L’Omelette du Moment > Merci merci… C’est toujours délicat de mêler érotisme et humour surtout quand ce dernier tient plus du loufoque que du spirituel… Terrain glissant !

    @ Anouchka > Hum… J’aime aussi l’illustration un peu décalée (comme d’hab finalement) avec les propos, histoire d’indiquer au lecteur quel camp j’avais choisi.

    @ Reine > Ah ! Mais je l’ai lu évidemment, Manara a bercé (!) mon adolescence. L’esprit du Déclic planait bien évidemment au dessus de moi tandis que je rédigeai cette note. C’est drôle d’ailleurs puisque dans mes Googleries du jour, je fais également référence à un autre Manara post-Déclic (je lisais l’Écho des Savanes, bien sûr).

    Last midnight, D.J. saved your life ?

  7. #7
     
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    Reine de calle en bourre a gazouillé  :

    Rien ne me sauve… je suis une cause perdue… Sinon: Nan! à vous lire, j’ai introduit (à lire comme intuitif), un œuf au D.J… il fallait bien qu’il écarquille, les œufs, non, les yeux pour une raison… bref… ;)

  8. #8
     
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    alexa..désapointée.. a gazouillé  :

    moi aussi j’avais lu manara..et que n’avais-je fait comme rêves voluptueux en pensant à ce « declic »..et voila que de nombreuses années plus tard (assez nombreuses je l’avoue) un amant attentionné m’offre enfin cet oval objet du désir…
    alors oui..qd je me suis mise en tête de profiter tres vite de ce petit cadeau alors que nous etions ds une epicerie..ce fut très ..oui l’idee d’etre en son pouvoir absolu..me laissa frissonnante de longues minutes..mais mais..
    serais je la seule sur qui ce petit jouet eut un effet, ma foi bien decevant..????
    probleme de telecommande, rayon et angle de fonctionnement tres limités…et vibrations (malgre les nombreuses vitesses) tres peu voluptueuses..!!
    on m’aurait menti??? ;-))

  9. #9
     
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    Miss S a gazouillé  :

    Cui !!

  10. #10
     
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    Miss S a gazouillé  :

    + Cot cot ! (c’est mieux ?) ;)

  11. #11
     
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    pateric a gazouillé  :

    Monsieur CUI est un drôle d’oiseau !
    Quant aux oeufs, méfi ! Les oeufs trop CUI pourraient devenir indigestes… Surtout dans les « chansons de gestes ». Quoique… Ce pourrait être une « bonne machine à sondages »…
    Je me marre !

  12. #12
     
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    un mot passant a gazouillé  :

    Morale de cette histoire:

    « Il ne faut pas mettre tous ses oeufs vibrants dans le même panier… un seul suffit »
    (en parlant de l’oeuf, pas du panier)

    Tonifiant ce récit! Quelle plume!

  13. #13
     
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    secondflore a gazouillé  :

    Tant d’albumine… J’aime beaucoup.
    Quant à la morale (dont on se fout, évidemment) : on ne se fait pas une femmelette sans caser des oeufs ?

  14. #14
     
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    sapheere a gazouillé  :

    Rien.
    C’était juste pour frôler le 5000ème commentaire.

  15. #15
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Reine de cale en bourg & autres comtés > Cause toujours…

    @ alexa > D’où l’intérêt de rester dans la fiction ! À noter que dans le film Shortbus il y a une petite séquence drôlatique dont j’ai pu éventuellement m’inspirer également (je la rajoute aux crédits).

    @ Miss Galinacée > Glou-glou-glou-glou-glou…

    @ pateric > Pour éviter les oeufs trop cui, je n’hésite pas à être cru… Tu me crois ?

    @ Un mot passant > Hum, moi je commence à me sentir un peu médiocre quand je passe chez toi ; on voit bien que tu étais fort en rédac’.

    @ secondflore > Sans oublier : qui gobe un oeuf fait un boeuf, ni : il ne faut pas mettre la main au panier du même oeuf, euh….

    @ Sapheere > Il n’a rien senti, le 5000e ! Et tu n’auras pas une suggestion de prix, plutôt ?

  16. #16
     
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    PEDRO a gazouillé  :

    J’entends comme le son du vol de la libellule dans cette dernière phrase.

    Pas mal.

    (et tu sais comme ça m’arrache la gueule, en public qui plus est)

  17. #17
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Pedro > Je t’en prie, ne t’arrache pas ta gueule d’ange pour moi, ça serait dommage !
    On verra ce qu’en dit la ptérygote.

  18. #18
     
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    S. a gazouillé  :

    drôle mais chaud, très chaud, j’aime

  19. #19
     
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    secondflore a gazouillé  :

    Ne serait-ce pas plutôt : « la main au panier ne prend pas tous les oeufs ? »
    Ah non…
    En tout cas, une nouvelle fois, je tenais à rendre un vibrant hommage à ce texte ;-)

  20. #20
     
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    cassiopée a gazouillé  :

    C’est vrai que l’illustration est chouette. Mais, en regardant avec plus d’attention, j’ai un doute. Celui qui dit « cui » ne doit pas être « cui ». Donc, si toi tu es « cui », sur l’illustration, il semblerait que ça soit toi dont un affreux énergumène émeché abuse. Mon pauvre, je compatis !

  21. #21
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ S. > « Drôle mais chaud » ou « chaud mais drôle », c’est la question (je crois que mon intention était de faire du chaud qui virait progressivement au drôle quasi-burlesque).

    @ secondflore > Merci pour ces vibrations ! Une bzzzzz.

    @ cassiopée > J’ai omis de créditer Gotlib mais tout le monde l’aura reconnu. C’est clair qu’il y a de l’abus.

  22. #22
     
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    TocirbA a gazouillé  :

    Testé et approuvé, voilà qu’à lire ces quelques lignes je revis ces moments coquins oeuf en moi et télécommande à la charge du partenaire. Et Mmm fichtrement bon…
    Blog sympa à lire et regarder, I’ll be back ;)

  23. #23
     
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    yoyostereo™ a gazouillé  :

    tu a vu shortbus toué

  24. #24
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ TocirbA > (bienvenue ici – ton burp aussi est très agréable, et en plus, il y règne un esprit qui me fait penser à une très chère amie éloignée…)
    Apparemment, effectivement, cet œuf a l’air plus efficace et amusant que les simples boules de Geisha qui provoquent plus de déceptions que d’enchantements d’après les témoignages que j’ai pu recueillir çà et là.

    @ yoyostereo™ > Oui, je l’ai vu et je l’ai même ajouté à la liste des crédits de cette histoire (cf. mon commentaire à Alexa).

  25. #25
     
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    columbine a gazouillé  :

    J’ai bien aimé l’idée de l’œuf mais dommage que les sensations n’aient pas été à la hauteur. Ça relève plus du gadget que de l’accessoire indispensable et au prix de la chose, je ne vais pas vérifier si un autre modèle serait plus performant. Les boules de geisha n’étant pas un sex toy mais un instrument de musculation quelqu’un connaîtrait-il un jouet interne (mais pas trop puisque c’est souvent l’entrée de la chatte qui est très sensible) qui procure des sensations ?

    c’est amusant de lire une note ancienne, on sent comment dire un CUI plus jeune, léger et taquin qu’aujourd’hui :- )

  26. #26
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ columbine » Sur le fait que les boules de geisha n’appartiendraient pas à la grande famille des sex-toys, ma foi, je pense que je trouverai des avis (féminins) divergents du tien.
    Je ne suis pas un hyper spécialiste, mais je me souviens d’une nouvelle de Vagant qui parlait d’un papillon vibrant, et après recherche, j’ai trouvé ça. Tu nous diras ce que tu en penses !

    (Je suis embêté de paraître moins léger et taquin qu’il y a trois ans ! Je vais réfléchir à ça.)

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