[1069] Rock-en-Seine 2012 : dimanche – Green Day

(vous ne l’aviez pas vu venir, ce titre-là, hein !)

Dernière journée du festival sous une météo qui s’annonce aujourd’hui encore des plus clémentes. Quand je pense qu’on annonçait vendredi un dimanche arrosé, je me dis que le dieu du Rock’n Roll parisien n’est pas un batracien cette année. Et ça me va très bien, même si la collection été 2012 de filles en bottes est nettement moins intéressante cette saison.

Un couple obèse à côté d'une affiche pour un concert de Mass Hysteria
On sait que l’on est à Rock-en-Seine lorsque l’on voit des fans prêts à tout pour montrer leur dévotion pour leur groupe préféré.

J’arrive à temps pour écouter l’un des premiers concerts de la journée, recommandé par Libé (dans un article qui, pour une fois, me semble fiable puisqu’il recommandait également deux de mes « bonnes surprises » du festival, à savoir Of Monsters and Men et TOY), en l’occurrence : BRNS (prononcer Brains c’est à dire Cerveaux – je précise pour mes éventuels lecteurs anglophobes). Donc, BRNS : une bande de quatre garçons tout jeunes, qui (me) donnent presque l’impression d’être là par hasard, juste avant de repartir pour la rentrée à la fac. Sous leur aspect fort sage et policé, les gaillards nous balancent un rock à la fois énergique et mélodique (et ça, je crois que c’est ce qui me plaît, d’entendre des mélodies bien torchées sous les grands riffs de guitare électrique – comme par exemple Nine Inch Nails [cela dit, aucun rapport entre NIN et BRNS]). Les BRNS ne jouent absolument pas un rock bourrin, attention, ils portent un soin tout particulier aux percussions, complétant la batterie d’autres instruments plus ou moins baroques. J’ai remarqué, sur un morceau dont je n’ai pas noté le nom, en particulier une petite mélodie entêtante au xylophone, c’était chouette. S’il fallait leur trouver un défaut, je dirais qu’ils ont une petite tendance à étirer leurs morceaux en longueur, qui gagneraient à être plus resserrés. La journée commence bien.

Le dimanche, Rock-en-Seine démarre une heure plus tôt que les jours précédents, je suis donc arrivé, un peu avant 14 heures, l’estomac vide et après avoir été rejoint par mon pote, je songe donc à le remplir. Quelques beignets sénégalais (pas dégueu) et une Kilkenny (pas dégueu non plus) plus tard, nous voici face à la Grande Scène pour écouter distraitement Bombay Bicycle Club qui ne mérite guère plus d’attention. Si j’avais été seul, je serais plutôt allé écouter Versus, mais je n’étais pas seul, donc je ne suis pas allé les écouter. Vous n’en saurez donc rien, nada, pas plus que moi (et cessez ce rictus, je vous prie).

Les jeux vidéo ont ruiné ma vie - il m'en reste deuxC’est pas tout ça, la bicyclette, ça creuse, et j’ai encore faim. Je fonds direct sur le stand de pâtisseries orientales pour m’avaler un joli makrout tout en remontant lentement le domaine du festival pour gagner, à l’autre bout, la jeune Néo-Zélandaise de 22 ans Kimbra, qui porte un robe toute mignonne et s’agite sur scène avec une pêche et un enthousiasme qui font plaisir à voir. L’ensemble est plutôt agréable à écouter (la miss est doté d’un joli organe – je parle de sa voix, pas de ses nibards). Je repère dans la foule un p’tit jeune qui porte un t-shirt qui me fait rigoler (voir image ci-contre).

Je me laisse tenter, ensuite, par un groupe dont je ne connais rien, mais qui me semble dans mes cordes sur le papier. Il s’agit de The Lanskies qui se produit sur la Scène de l’Industrie. Ça chante en anglais, mais le chanteur nous parle fréquemment en français fluide avec une petite pointe d’accent (j’apprendrai par la suite que le groupe est de Saint-Lô, mais que le chanteur est originaire de Liverpool). Le public, réduit mais conquis (moi itou) se laisse caresser par leur pop entraînante (qualifié de Hot-Wave, c’est à dire une New-Wave aux accents dansants). Sur la scène, le chanteur bouge et semble réellement heureux d’être là. Final en point d’orgue lorsqu’il plonge (précautionneusement, le garçon, un peu enrobé, n’en est pas moins réaliste !) dans le public pour une session de body-surfing, accompagné de quelques créatures roses (oui, Rose, elles portaient un costume zentaï), lesquelles avaient, quelques minutes plus tôt, fait une petite performance sur scène pendant un morceau. Et puis voilà que le chanteur se trouve porté par un petit groupe qui le « kidnappe » et s’éloigne lentement de la scène. On le voit s’éloigner au loin porté à bout de bras, on imagine tout ce petit groupe rigoler comme des tordus, et ils disparaissent finalement de nos regards. Le concert et son épilogue m’ont mis d’excellente humeur, et je fais donc les quelques mètres qui me séparent de la Scène de la Cascade où vont jouer dans un instant The Waterboys avec un sourire sur les lèvres.

Ah ! Les Waterboys ! Enfin un groupe de vieux qui vaut le déplacement ! Après le méga-hyper-flop des LA’s l’année dernière, ça fait plaisir de voir un souvenir du fond des années 80 assurer le spectacle. Avec Cali en guest-star (guitar+vocal), les quinquas flamboyants n’ont certainement pas fait le show le plus déchaîné du festival, mais ils étaient au rendez-vous.

Next, direction la Grande Scène pour écouter le show fort agréable des Dandy Warhols. Cinquante minutes de rock mélodieux et hypnotique dispensé sans beaucoup se soucier du public, mais pour être tout à fait honnête avec vous, moi même je ne me souciais pas beaucoup de ce qui se passait sur scène : j’ai préféré assister au concert d’un peu loin, étendu sur la pelouse déséchée du parc, profitant des derniers rayons de soleil de la journée, encore assez vigoureux ma foi. Bref, c’était relax, et si sur la toile, j’ai trouvé plusieurs compte rendus déçus de ce concert, pour moi c’était un bon moment tranquille.

Moment après lequel je file m’écouter le concert suivant, tout aussi mollement vautré sur l’herbe, mais nettement moins concentré sur la musique, pourtant fort écoutable, de Grandaddy, tout en sirotant un cocktail de fruits (pêche – orange – ananas) qui serait très sage si je ne lui avais pas adjoint une bonne giclée du rhum arrangé introduit une nouvelle fois en douce dans mes affaires.

J’essaye de sortir de ma torpeur pour écouter Little Dragon qui ne réussit à éveiller en moi qu’un intérêt très limité. Ç’aurait pu être dansant, mais bof bof bof. Je m’arrache après trois chansons poussives chercher meilleure fortune sur une autre scène. Las, sur la Grande Scène, Social Distorsion me distord surtout les tympans. J’enfonce plus profondément mes bouchons à oreille en attendant que la faim me saisisse. Au moins, le chanteur (Américain) s’évertue à mettre un peu d’ambiance (j’ai bien aimé la façon dont il a bâché les Anglais l’air de rien). Il fait encore jour, mais les nuages sont désormais là, et ils tuent tout espoir d’apercevoir les lumières flamboyantes d’un coucher de soleil. Un petit vent frais souffle sur la prairie, et je sens ma gorge défaillir (la faute à la météo ou à ces trois jours consécutifs trop gueulards ?).

Je ne sais plus trop ce que je me trouve à manger ce dernier soir, mais je sacrifie Foster the people à mon estomac et me prépare pour le dernier concert du festival : Green Day. Je ne connais pas trop Green Day, en fait. J’en avais entendu parler, bien sûr, je les avais entendus à la radio, très certainement, mais avant ce concert, j’aurais été bien incapable d’en identifier le moindre morceau.
Je dois dire que la découverte fut très agréable. Déjà, leur musique est un peu plus dans mes cordes que celle des Black Keys de la veille. Mais surtout, le chanteur s’est démené pendant les deux heures du spectacle à mettre de l’ambiance dans le public conquis jusqu’aux larmes (cf. celles aperçues d’une jeune fan au premier rang, bouleversée d’émotion et – reconnaissons-le cruellement – risible). Bon, c’est vrai qu’on a eu une quadruple (quintuple ? décuple ?) dose de Eyyyyyyh Ohhhhhhh ! dont on se serait passés, et paraît-il aussi que c’est un peu toujours les mêmes ressorts qui sont repris d’un concert à l’autre (la mitraillette à PQ, le canon à t-shirt, etc.), mais pour moi qui y assistais pour la première fois (et sans doute la dernière, faut pas déconner non plus), j’ai vraiment passé un très bon moment.

J’en profite pour dire un truc que j’avais oublié dans le compte rendu de vendredi : le meilleur dispositif scénique, c’était quand même celui de Placebo, avec un ensemble de quatre écrans sur la scène, qui permettait de faire pas mal d’effets sympas.

Alors, en conclusion, cette édition n°10 ? Ben pas mal du tout ! Pas de moment d’émotion particulièrement inoubliables, certes, mais dans l’ensemble un bon équilibre entre concerts de qualité, découvertes sympathiques, moments de glandouille, et émotions visuelles.

À l’année prochaine, Rock-en-Seine ?

6 gazouillis sur “Rock-en-Seine 2012 : dimanche – Green Day”  

  1. #1
     
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    Marie a gazouillé  :

    Tu as réussi à passer au travers de Basket case dans ta jeunesse? Moi j’associe mes années à la fac à cette chanson. C’était les débuts de ma relation avec le père de mon fils et je le revois la jouer sur sa guitare dans le grenier de mes parents, tandis que j’essayais de l’accompagner sur la batterie que je venais d’hériter de mon précédent copain. Green Day est LE groupe qui aurait pu me faire déplacer pour aller à RES cette année, mais je me suis dit que j’aurai d’autres occasions de les voir.
    Tu n’as pas rapporté les pauses toilettes cette fois dans ton billet. :-)

  2. #2
     
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    Bello a gazouillé  :

    Sur la photo ça devait être des américains en vacances !

    Je pensais Green Day connu partout. Ils le sont beaucoup ici au Canada. Un groupe que j’aime bien mais dont les plus grands succès remonte tout de même aux années ’90.

    En passant de la Kilkenny c’est une bière de filles!! Faut prendre une Guiness quand on a vraiment soif (et faim). Faut dire que j’ai un coeur d’Irlandais ;-)

  3. #3
     
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    theoriginalone a gazouillé  :

    J’accroche difficilement pour ce genre de sonorités mais j’avoue un faible pour Green Day que j’ai découvert il y une dizaine d’années par le biais de ma fille.

    Question bière, je suis fan de la Beamish Red qui s’approche de la Kilkenny
    Et comme je suis une fille… ceci explique sans doute cela ^^

  4. #4
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Marie » Ben oui, je ne sais pas comment, mais je suis effectivement passé à travers les mailles du basket case. Pour les toilettes, eh eh, c’est marrant que tu aies noté ce point. Tu liras bientôt (j’espère) pourquoi je m’en amuse !

    @ Bello » Je vois que tu as percé à jour mon côté féminin !
    PS : les Français aussi ont le droit à l’obésité.

    @ theoriginaleone » Le choix en bière est, hélas, assez limité à R.E.S. Par ailleurs, je m’en fiche un peu parce que je suis désormais plutôt amateur de vin quand je vais au bistro. Tchin !

  5. #6
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Cristophe » Bah, elle était pourtant assez rock’n roll, cette affiche. J’essaierai de trouver dans mes archives photographique l’affiche qui a été retenue (des fois que je l’aie photographiée – mais je n’ai photographié que les affiches qui me plaisaient).

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