[1077] La chatte sous un toit brûlant

J’ai découvert V*** sur la toile quand je faisais mes débuts de burpeur, en 2006. À l’époque, nous partagions le même hébergeur, haut & fort, et sans doute pour des raisons solides mais que j’ai aujourd’hui oubliées, il en était de même pour une bonne partie de « ma » burposphère telle qu’elle se dessinait alors. Clic, clic, clic, il suffisait de quelques sauts de souris pour trouver d’autres univers connectés aux nôtres – connectés par des contenus similaires, j’entends. J’ai été tout de suite sensible à la force érotique qu’elle dégageait, certainement parce que c’est quelque chose que je ne rencontrais pas souvent sur les burps, a fortiori chez une nana. V*** me semblait alors un petit animal sauvage, un concentré d’énergie, d’énergie sexuelle et solaire, inapprochable et, de fait, inapproché de moi.
Comme la miss était du genre exhibitionniste et pas prude, elle nous livrait de nombreuses images, suffisamment trafiquées pour conserver son anonymat, et suffisamment explicites pour nous donner la trique. Je lui faisais des « coucous », des « eh ! V*** ! T’as vu, chuis là ! » mais sans doute ma mâchoire béante d’où s’écoulait un filet de bave concupiscente n’éveillait en elle qu’un intérêt poli.

Je suis d’un genre fidèle, vous savez. Quand j’aime un jour, j’aime pour toujours. Mon lecteur RSS s’encombre d’une rubrique in memoriam où s’empilent les burps morts, plus alimentés, mais pas encore éradiqués de la toile, dans l’espoir vague qu’il en émerge un jour ou l’autre, signe de vie. Et cela arrive parfois. À chaque fois que V*** repointait le bout de son nez, j’étais là pour lui dire « Ô ma reine, vous avez un joli nez », et parfois Cléopâtre m’accordait-elle un sourire, me faisait l’honneur d’une visite sur mon burp, toujours avec un mot aimable. La classe !

Ce fut une sacrée surprise quand, après un énième appel du pied lancé plus pour coller à ma réputation que dans l’espoir de concrétiser quoi que ce soit que je sentis le petit animal sauvage s’approcher et me renifler de très près (ces bêtes-là ont un odorat fort développé et pas la moindre pudeur qui les retiendrait de me flairer au niveau de l’entre-jambes). Sans m’en rendre compte, j’avais fini par l’apprivoiser. Pour renoncer à ma métaphore exupérienne et m’approcher plus de la réalité, nos routes presque parallèles avaient fini par se rejoindre.

Le rendez-vous fut donc posé dès que possible, sur le créneau le plus large qu’il nous fut aisément possible : une pleine après-midi. Nous nous étions mis d’accord :
J’allais la recueillir à la gare, nous déjeunerions au restaurant puis GOTO hôtel (½ RTT posée pour la circonstance).

▪ ● ▪

J’arrivais à peine à y croire. Six ans après sa découverte, j’allais rencontrer cette icône de l’éroburposphère, ce Graal du cul ! Régulièrement, à la perspective de ce rendez-vous que j’avais avec elle, je sentais mon sexe se gonfler par anticipation de cette rencontre. Excitation qui se teinte de stress, le jour J, alors que je suis toute la matinée en réunion avec mon nouveau chef (qui est déjà stressant en soi).
Je suis traversé par la crainte que ce stress me fasse secréter une sueur âcre, comme cela m’arrive parfois, mais cette crainte est tempérée par une sérénité, celle qui m’a portée jusqu’à V*** et qui ne m’a pas quittée, cette quasi-certitude que nous serions compatibles.

Mon interminable réunion touche enfin à sa fin et je filer au parking enfourcher mon scooter pour rejoindre la gare de Lyon. Son TGV a juste le retard qu’il faut pour qu’aucun de nous deux n’ait à attendre l’autre.
Quelques minutes nous séparent de l’impact, je parcours le hall des pas gagnés à la recherche du point de rencontre négocié par SMS. J’aperçois une silhouette menue, qui me sourit. Ce fut d’abord un choc de la découvrir le crâne presque nu, d’autant plus que – ne me demandez pas pourquoi : je ne sais pas à la suite de quoi ! – je l’imaginais frisée, ressemblant à une Mylène Farmer jeune. Certes, il y avait eu dans un de ses messages une allusion qui m’avait fait supposer qu’elle pourrait avoir les cheveux courts, mais je ne m’attendais pas à si peu. Pendant une minute, j’espère que je ne laisse pas transparaître cette déception de la trouver moins immédiatement séduisante que je ne l’espérais. Et puis cette crainte se volatilise très vite, parce que je suis toujours porté par cette foi inébranlable – elle – en notre compatibilité. (Et puis, d’une certaine manière, une autre amante – A*** – m’avait préparée en me permettant de constater qu’une femme pouvait être très charmante1 tout en ayant les cheveux très courts.)

à ma gauche, lieutenant Ripley, à ma droite, Mylène Farmer façon gavroche
La question est maintenant de savoir si je me vois plus dans le rôle de l’alien ou du petit singe.

Je ne me souviens plus de la teneur des premiers propos que nous avons échangés, et pourtant c’était la première fois que j’entendais sa voix et elle la mienne. Nous nous étions lus, d’abord, écrit, ensuite, nous avions scellé un pacte pour nous envoyer en l’air sur la seule foi de notre connaissance on-ne-peut-plus désincarnée sur ce que nous étions à l’intérieur. Et nous voilà brusquement confrontés à nos enveloppes physiques. Il faut pourtant trouver autre chose à dire que « Salut ! c’est bien avec toi que j’ai prévu de baiser toute l’après-midi dans une chambre d’hôtel ? » alors on trouve autre chose, on parle du restaurant qu’il va falloir trouver, où l’on avait prévu de commencer à s’apprivoiser l’un l’autre, du scooter garé par là, de la météo ou de la ponctualité de la SNCF.

Quelques minutes plus tard, elle est donc casquée, derrière moi, ses mains me ceinturent. Sans qu’elle se serre ostensiblement contre moi, je sens tout de même sa confiance, son désir… et j’apprécie sa douce présence.
Tout en conduisant, je joue les guides touristiques en espérant ne pas avoir trop l’air du parigot déballant sa science à une provinciale comme si elle mettait pour la première fois les pieds à Paris. « Ici, la dernière vespasienne de Paris ! »

Nous jetons notre dévolu sur un restaurant italien où nous nous installons, seuls, en terrasse. Le restaurant est presque vide et je crains que ce ne soit une gargote mais nous n’avions pas envie de passer des heures à chercher une table. Et puis il s’est avéré plus que correct. Nous avons pris le temps de déguster nos plats et de faire un peu plus connaissance, en allant au delà de ce que nous racontons l’un et l’autre sur nos sites respectifs, même cet échange me permet de réaliser que la femme en face de moi était celle que j’imaginais, sans artifice (et je formule le vœu qu’elle ait eu un sentiment analogue), entière, mais avec un visage, un corps… Que j’étais de plus en plus impatient d’enlacer…
L’heure tourne en effet, et nous avons faims de nourritures plus… disons… spirituelles. Nous chevauchons à nouveau mon scooter pour gagner un petit hôtel Porte d’Orléans qui s’avèrera tout à fait honnête pour nos activités malhonnêtes. Pelotage presque trop évident dans l’ascenseur. Découverte de la chambre avec vue sur les toits parisiens, et dans un coin on aperçoit ce que je sais être un vestige de la ligne de chemin de fer Petite Ceinture, un autre joli endroit de « mon Paris » que j’aurais aimé lui montrer en reprenant ma casquette de guide.

Assez vite, nos corps sont nus. Et puis assez vite mon sexe dans le sien ; nos sexes s’emboitent parfaitement. J’avais parlé ici de cette amante qui s’était presque étonnée que je lui propose un missionnaire pour démarrer nos ébats, et m’avait tourné le dos pour que je la prenne en levrette. V***, à l’inverse, veut surtout un face à face, et sentir ma poitrine sur la sienne. Je fais de cette attente mon envie, et je me sens porté par une volonté de ne faire quasiment qu’un avec l’autre. Mes bras se glissent sous son dos, sous ses fesses, et l’attirent vers moi plus fortement encore. Ma main qui remonte arrive sur son crâne garni d’un léger duvet de cheveux, et se surprend à trouver cette caresse agréable, comme si elle me rapprochait d’elle au plus intime. J’y reviendrai souvent, avec bonheur, dans cette après-midi.

Nous venons de sortir de l’épisode caniculaire de cet été parisien mais la chaleur est encore là. Les rideaux sont tirés, non pour nous dissimuler d’éventuels regards (au contraire, cela nous chagrine presque de ne pas nous exhiber) mais pour éviter au soleil de nous cuire plus encore. Quelques douches s’avèreront nécessaire pour faire baisser un peu la température et éviter de couler une bielle ; nous tournons tous les deux à plein régime, insatiables. Je ne me lasse pas de plonger entre ses jambes pour baiser son sexe doux. Ma bouche dévore tout, ma langue s’immisce dans chaque repli de sa chair vibratile et va interroger son œil qui palpite. Sa bouche dévore tout, tète mon sexe avec gourmandise, glisse sur ma hampe et gobe mes couilles, excite mes tétons, viole ma bouche.

Plus tard.

Allongée sur le lit, je viens de la lécher, j’enfile un nouveau préservatif et je viens me loger dans sa chatte. Elle passe ses bras autour de mes épaules, je saisis ses hanches, l’embrasse, et avec obstination, je déclenche mes coups de reins pour aller chercher au plus profond des sensations délicieuses qui irradient mon gland conquérant.

Plus tard.

L’après-midi touche déjà à sa fin et le moment approche où nous allons devoir quitter cette chambre pour qu’elle prenne le train du retour. Aucun de nous deux n’est rassasié. Je me caresse, pour elle, et elle me rend la politesse. Mon orgasme est capricieux, fuyant. Je crois l’apercevoir, pars à sa poursuite, et le voilà qui m’échappe… Je soupire, repars à sa recherche. Je la caresse en même temps, je lui dis comme elle m’excite. Je lui glisse à l’oreille « la prochaine fois, je t’encule » et c’est comme si je venais de faire sauter son transfo.
Nous jetons là l’éponge. Le prochain round, ce sera pour plus tard, un jour incertain. Une douche rapide, nous nous rhabillons. Ça n’était qu’une chambre d’hôtel, avec vue sur les toits de Paris, c’était une chambre comme un autre à notre arrivée ; c’est un lieu rempli de nous que nous quittons. Sur cette carte postale de ma mémoire secrète, une légende « Ici, V*** et J***, burpeurs, se sont rencontrés le 16 août 2012, ont baisé, et c’était bon ».

J’ai craint que nous soyons un peu ric-rac pour attraper son train, mais finalement, nous avons le temps de nous poser et de nous dire proprement au revoir. Une dernière cochonnerie (gentillette) dans l’escalator de la gare… Les adieux traditionnels sur le quai, badins, accompagnés de la frustration que ce soit déjà fini et l’inquiétude, légère, de ne pas savoir quand aura lieu la prochaine fois… Et elle me fait disparaître avant le départ du train, sans doute pour se retrouver  et ne pas me voir agiter un mouchoir blanc sur le quai.

Je rentre ensuite chez moi remonté comme un ressort d’une excitation qui n’est toujours pas retombée. Je suis à peine arrivé que je dois passer à table ; juste après le dîner, enfin, je peux aller me branler pour calmer un peu mes ardeurs mais le soir, comme les jours qui suivent, l’envie qui ne me quitte pas de baiser, accompagnée de la crainte de ne pas retrouver dans mes prochains ébats la même intensité.

▪ ● ▪

Elle m’a demandé quelques jours plus tard ce que j’avais pensé, quand nous étions ensemble, et ceci fut peu ou prou ma réponse :

Ce qui se passait dans ma tête ? Ma foi, pas grand chose que tu n’aies pas entendu ou senti. Du désir, du plaisir, de la gourmandise… Du naturel. J’étais bien avec toi. J’étais bien en toi. Et puis je sentais que tu en avais tout autant que moi, du plaisir, du désir ; j’avais l’impression que nous étions deux artistes répétant pour la première fois ensemble leur numéro, et étant immédiatement accordés. Pas de fausse note. J’aimais ton corps souple et mince qui me faisait me sentir plus puissant encore (oui, tu m’as fait me sentir « viril » – même si ce n’est pas une sensation que je recherche, n’ayant aucun besoin d’être rassuré sur ce sujet, et assumant très bien mon côté féminin – mais j’ai aimé me sentir ainsi avec toi). Ému quand tu me demandais de me coller à toi, pour (j’imagine) sentir mon corps peser sur le tien, approcher de la fusion…

Oui, j’ai aimé cette complicité que nous avions tous les deux, que je n’ai pas sentie s’éloigner une seconde, pour preuve la facilité avec laquelle nous avons parlé d’ondinisme et poursuivi, dans la foulée, les travaux pratiques (ce n’est qu’un exemple, pas forcément ce qui m’a fait le plus vibrer dans ce que nous avons vécu ensemble, mais sans doute un sujet délicat, révélateur de la grande confiance en son partenaire qu’il demande pour l’aborder).


  1. Oui, c’est un euphémisme pour bandante !

24 gazouillis sur “La chatte sous un toit brûlant”  

  1. #1
     
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    M é a gazouillé  :

    Je suis toujours sidérée de tes récits de rencontres furtives… Une jolie rencontre en tous cas, et bien narrée.

  2. #2
     
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    madamesennuie a gazouillé  :

    Et bien voilà quand vous voulez ;)
    Votre écriture a un petit côté Murakami: nuageux, évanescent. Je vous conseille « Chroniques de l’oiseau à ressort », dans ce livre est décrite une scène de fellation à faire défaillir les plus aguerris.

  3. #3
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ M é » Peux-tu développer un peu ce que tu mets dans le mot « sidérée » ? (je ne sais pas si ta sidération porte sur le récit ou la rencontre elle-même, ni ce qui la déclenche)

    @ madamesennuie » J’ajoute donc ce livre sur mon interminable liste de livres à découvrir, mais voyez le temps me manque déjà pour écrire, alors celui pour lire, c’est une petite catastrophe…

  4. #4
     
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    madamesennuie a gazouillé  :

    Je viens d’avoir une idée inspirée à ce sujet.

  5. #5
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ madamesennuie » Je me sens inspiré aussi. Savez-vous lire avec un bandeau sur les yeux, vous ?

  6. #6
     
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    usclade a gazouillé  :

    Quand on pense que certains voudraient supprimer les RTT ! :-)

  7. #7
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ usclade » Rassure-moi, usclade, les « certains » dont tu parles, c’est bien ceux qu’on a renvoyé à leurs chères études aux dernières élections, ou bien ?

  8. #8
     
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    Bello a gazouillé  :

    J’ai fait cela une fois soit rencontrer la dame au restaurant puis finir à l’hôtel. Une expérience assez intéressante et certainement à refaire un jour. Mais quand même sur-réaliste de partir sans trop savoir à quoi s’attendre et une heure plus tard être à lit à l’hôtel du quartier. Par contre ta patience relève presque du mysticisme… 6 ans… oufff

  9. #9
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Bello » Ah, oui, peut-être un peu surréaliste, la blind-date, mais que veux tu, il y a des choses qui se sentent et ne nécessitent pas forcément une rencontre physique pour être sues.
    Je suis quelqu’un de patient, et fidèle à mes amours, oui.

  10. #10
     
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    M é a gazouillé  :

    Cui : « sidérée », ne veux en aucun cas dire que je pose un jugement sur la rencontre, c’est juste que par rapport à moi, je suis à des années lumières d’avoir cette liberté. Et c’est un point qui m’interpelle autant qu’il m’attire. Pour ce qui la déclenche, je comprends parfaitement ce type de fidélité à la distance, mon deuxième prénom est Lassie ^^

  11. #11
     
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    Cristophe a gazouillé  :

    Depuis le temps que tu écris, il y a peut-être une lectrice qui attend son heure (ou mieux : son après-midi).

  12. #12
     
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    Leela a gazouillé  :

    Ma première réaction a été de me dire, mince… sans s’être vus, et hop à l’hôtel dans la foulée. Un peu bluffée en me demandant si je serais capable de faire de même… et puis, j’ai réalisé que d’une certaine manière je l’avais déjà fait à partir d’une simple photo. Ce qui n’est finalement pas tout à fait un blind date, mais qui pour moi était déjà assez énorme. Et en ça, je te rejoins pour dire que quand on sent l’alchimie opérer, le reste coule de source. :)

  13. #13
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ M é » Je ne redoutais pas que tu me juges (vu que tu rodes ici depuis un moment, ton opinion doit déjà être faite ;-), mais je m’interrogeais sur ce qui, particulièrement, te semblait remarquable dans ce récit.
    Et je ne suis pas encore tout à fait rassasié par ta réponse ! Ce qui t’étonne, donc, c’est que deux personnes peuvent se rencontrer, comme ça, et décider de baiser ensemble directement ?

    @ Cristophe » Eh bien, hum, il y en a eu quelques unes, déjà, et je ne les ai pas fait mariner 6 ans, moi :-D

    @ Leela » Comment te dire ? Pour elle, le physique (disait-elle) ne comptait pas, et pour moi, j’avais une petite idée (plusieurs choses m’ont surprise, quand je l’ai vue devant moi, mais comme ce n’étaient pas de mauvaises surprises…)
    Pour le reste, comment te dire, je crois que j’ai le nez assez creux et que je repère les femmes qui sont compatibles avec moi. Avec elle, il y avait une évidence, de part et d’autre.

  14. #14
     
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    Athena a gazouillé  :

    J’ai donc bon espoir pour mes 40 ans! ^^

  15. #15
     
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    M é a gazouillé  :

    Cui : non, je pense que deux personnes peuvent tout à fait décider de se rencontrer pour baiser dans le quart d’heure qui suit. Rien de nouveau sous le soleil de ce côté là, de nos jours on appelle ça des « pc ».
    Non, ce qui me sidère c’est cette longue fidélité libertine qui aboutit au bout de six ans. Ce qui me sidère c’est que pendant si longtemps tu puisses avoir dans un coin de ta tête ce désir d’une autre. Mes pensées vont évidemment à Mme Cui. En fait je me mettais inconsciemment à sa place. Je crois que si M. M é avait une (ou plusieurs) aventure(s) libertine(s) ponctuelle(s), je m’en ficherais un peu, mais une aventure au bout de tant d’années, ce n’est plus une aventure pour moi, c’est une relation sentimentale, et c’est très différent pour moi.
    Bref, je m’étale, je m’étale… Je suis une fille un peu coincée, maintenant c’est clair ^^
    Plus clair pour toi ?

  16. #16
     
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    zoumpapa a gazouillé  :

    Fan d’ondinisme? Tu avais déjà évoqué cela ? (je pose la question car je n’en ai pas l’impression). Tu auras décidément « tout » tenté: pas de barrière ?

  17. #17
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Athena » C’est dans pas trop longtemps, j’espère !

    @ M é » C’est beaucoup plus clair en effet, je te remercie d’avoir développer.
    Il me semble qu’il faut faire la part des choses entre le désir, qui est, je crois, un sentiment assez vivace et abondant, et l’amour, qui est plus difficilement partageable. Bien sûr, on a coutume de dire que l’amour est multiple, qu’on peut aimer tous ses enfants, son conjoint, etc., alors pourquoi pas d’autres partenaires ? Moi, j’ai observé en ce point que l’amour a une fâcheuse tendance à mal se répartir, surtout dès qu’on commence à éprouver quelque chose de fort pour quelqu’un, ce qui est comme un trou noir où est inexorablement aspiré tout notre amour.
    Alors que le désir, ma foi, il peut s’éprouver à la chaîne, imaginons un défilé de mannequins, imaginons que j’aime les filles anorexiques qui ne sourit pas, alors je pourrais éprouver du désir pour toutes ces filles sans que le nouveau désir n’annule le précédent.
    Ce n’est pas comme si V*** avait occupé une place de premier plan dans ma tête pendant si longtemps et que cette place ait fait la moindre ombre à ma femme ; non, c’est plutôt qu’à chaque fois que je repensais à V*** (par exemple, quand je lisais une note qu’elle venait de publier), je me disais « ah la la, cette fille, elle dégage quelque chose ! »
    Je suis sûr que tu as plein de petits désirs comme ça dans ta tête, pour un chanteur, un acteur, un voisin, que sais-je…

    @ zoumpapa » Pas tout à fait fan au point d’en parler régulièrement (ici, déjà ? peut-être une ou deux fois, juste évoqué), mais, oui, intrigué par cette pratique. Alors, déjà, pour préciser : j’ai des limites un peu partout ! Je n’ai pas du tout envie de goûter ni de faire boire de l’urine, c’est juste l’idée de sentir ce liquide chaud couler sur moi, ou sur l’autre, que je trouve « intéressante ». D’ailleurs, je ne trouve pas ça très sexuel (notamment du fait qu’on ne puisse pas uriner en érection), mais fantasmatiquement intriguant, en particulier pour la grande intimité qu’elle réclame. Je trouve que c’est une manière de dire à l’autre « j’aime tout de toi, même ta sueur ou ta pisse » (exemple de limite perso : je ne suis absolument pas tenté par la scatophilie/coprophagie).
    J’évolue, d’ailleurs, parce qu’il y a cinq ans, je pense que ça ne m’attirait absolument pas !

  18. #19
     
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    L'Onirique a gazouillé  :

    le nombre d’années ne m’étonne pas,
    à 16 ans je discutais avec un type du même âge sur le net (début du net…ou presque en tout cas chez nous..et discuter … on sait bien ce que ça veut dire :D)
    c’est seulement 10 ans après qu’on a laissé libre cours à l’attirance sexuelle qui n’avait jamais cessé (on s’était vu un peu avant, à 20 ans et une ou deux autres fois par la suite mais les situations de nos couples ne nous permettait pas le moindre écart)

    il y a des gens avec qui on est compatible.

  19. #20
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ L’Onirique » Voyons, les débuts du Net, en France, c’était 1997-98 environ, sauf si tu étais une super-précurseuse, ça te ferait donc dans les 31 ans max (ma méthode de datation est moins précise que le carbone 14). Cette goujaterie mise à part, c’est assez émouvant, cette fidélité désir à travers tant de temps (pour mon cas, c’est un peu moins louable, c’était de l’intérêt mono-directionnel ^^)

  20. #21
     
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    Marie a gazouillé  :

    J’ai failli concrétiser lors de la première rencontre une fois, mais les quelques mois d’échanges sur internet qui avaient précédés ce projet avait fait naître plus que du désir.
    Finalement, je me suis dégonflée. Il est marié et, comme il est d’une honnêteté qui confine à la bêtise et au manque de respect, il n’a rien trouvé de mieux que de tout raconter à sa femme, qui l’a plutôt mal vécu… Déjà que je m’efforce d’ordinaire d’éviter les hommes mariés, je n’ai pas pu faire ça à sa femme.
    Aujourd’hui, avec plus de 2 ans de recul, j’ai toujours le sentiment d’avoir agi en accord avec moi-même mais il ne se passe quasiment pas un jour sans que j’éprouve des regrets, chose dont j’ai horreur. Depuis nous nous sommes rencontrés plusieurs fois, en tout bien tout honneur, et nous continuons à cultiver une amitié épistolaire ambigue. L’histoire de L’Onirique me donne donc de l’espoir!

  21. #22
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Marie » Je répète ce que je dis sur l’adultère : c’est à celui/celle qui est en couple de gérer la culpabilité (ou son absence) vis à vis de son partenaire, et pas au tiers.
    « Je n’ai pas pu faire ça à sa femme » devrait plutôt se dire « Je n’ai pas pu le laisser faire ça à sa femme ».
    Maintenant, c’est mon système moral à moi, et vous pouvez en avoir un autre.
    Mais si vous restez titillée par cette envie, laisser-vous aller :-)

  22. #23
     
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    judieK a gazouillé  :

    Joli texte, je n’avais pas le moral et il m’a plongé dans un univers de douceur. Je reviendrai le lire en cas de légers malaises et si les symptômes persistent…

  23. #24
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ judieK » Voilà, et si les emplâtres ne fonctionnent plus, penser au clystère. (Je jouerai les Diafoirus pour vous.)

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