[1120] Porno : «Pour un homme, il est difficile d’intégrer des pratiques homosexuelles»

Je vous propose verbatim un article de Libération dont je reprends ici le titre. Ça n’est pas des plus respectueux des droits d’auteurs, mais là où l’information file à vitesse grand V, un burp permet une durabilité (toute relative) bien plus grande.

Et puis il y aura mes commentaires (si valeureux).

Et puis il y aura les vôtres (brosse brosse brosse).


Recueilli par Quentin Girard

Pour Mathieu Trachman, sociologue, auteur de le Travail pornographique, le monde du porno n’arrive pas à dépasser la séparation entre hétérosexualité et homosexualité masculine, à l’image de la société. 

Alors que vous vouliez étudier exclusivement le porno hétérosexuel, vous avez remarqué au fil de votre enquête que la frontière entre homosexualité et hétérosexualité était parfois floue dans ce milieu…

En faisant le choix d’étudier l’hétérosexualité, alors que ce sont plus souvent les minorités sexuelles ou les groupes discriminés qui font l’objet de l’attention des chercheurs comme de l’État, il s’agissait pour moi de renverser le regard1 : que pouvait-on dire de ce qui est finalement l’organisation majoritaire et dominante de la sexualité ? La pornographie est un bon terrain pour poser cette question, parce que c’est justement un monde où sont explicitement distinguée une production hétérosexuelle et gay, mais aussi lesbienne. Or, au fur et à mesure de l’enquête, l’hétérosexualité m’apparaissait de plus en plus insaisissable : elle ne concerne pas les actrices, qui tournent régulièrement entre elles. Et peut-on dire que les multiples fantasmes que représente la pornographie sont «hétérosexuels» ?2

Vous montrez notamment que les catégorisations pornographiques («bi», «enculeuses d’hommes»…) sont parfois difficiles à saisir…

En fait, c’est le partage entre hétérosexualité et homosexualité comme mode de catégorisation qui devait être remis en question. Celui-ci ne permet pas de saisir des groupes homogènes, en particulier dans le cas de l’hétérosexualité : comment considérer qu’une catégorie qui regroupe 95% de la population est pertinente ? Son effet principal est de faire croire qu’un tel groupe existe, qu’il est majoritaire et normal.3

La même opération a lieu actuellement dans le débat sur l’accès des homosexuels au mariage : on oppose à celles et ceux qui revendiquent ce droit une «famille hétérosexuelle». Mais on4 sait très bien qu’il y a une grande diversité d’arrangements familiaux, qu’une telle famille n’existe pas. Si la pornographie est un terrain privilégié pour enquêter sur l’hétérosexualité, c’est parce qu’elle explicite clairement les contradictions que cette catégorisation produit. D’un côté, les réalisateurs et les producteurs s’acharnent à différencier les pratiques sexuelles des fantasmes des spectateurs, pour donner droit de cité aux désirs les plus divers, même ceux qui sont illégitimes comme le viol. De l’autre, les rapports entre hommes sont considérés comme des fantasmes particuliers, hors de leur domaine de compétence. 5

A lire aussi  Travail à la chair, une enquête menée sur les métiers de l’industrie du X hexagonal, entre 2006 et 2010, décortique les pratiques des producteurs, réalisateurs et acteurs pornos.

Des acteurs masculins jouent dans des pornos gays mais ils tiennent à (ré)affirmer dans les entretiens leur hétérosexualité. Du côté des actrices, vous expliquez que certaines considèrent qu’arrêter de tourner du porno, c’est seulement arrêter de tourner avec des hommes…

Il y a une dissymétrie entre les actrices et les acteurs : alors que les acteurs mettent à distance, parfois violemment, la possibilité de faire des scènes entre hommes, les scènes lesbiennes sont obligatoires pour les actrices, et celles-ci peuvent même les préférer. Cela montre d’abord que, pour un homme, dans le monde du porno, il est plus difficile que pour une femme d’intégrer des pratiques homosexuelles dans son répertoire sexuel, ou même de se dire bisexuel.

La masculinité semble incompatible avec cet élargissement. Le fait que certaines actrices, qui ont mis un terme à leur carrière, continuent cependant à tourner des scènes lesbiennes, dans des productions hétérosexuelles, montre surtout la difficulté de leur travail. La mise en scène pornographique peut être brutale, et les pratiques exigées, comme la sodomie ou la double pénétration, provoquent une usure du corps, les scènes entre actrices apparaissant a contrario comme faciles. 6

Y a-t-il une forme de jalousie ou d’envie de la part du milieu du porno hétérosexuel, vis-à-vis de la communauté gaie, où le X semble plus accepté et valorisé ?

Je ne parlerai pas nécessairement de jalousie, mais en effet certains réalisateurs peuvent valoriser le «beau marché» de la pornographie gaie, ou même, pour ceux qui s’y sont essayés, ses conditions de travail. Ils enregistrent par là un rapport gay à la sexualité : non pas qu’il soit naturel ou qu’il concerne tous les gays, mais ceux-ci ont constitué, de longue date, la sexualité comme une pratique à défendre, ils ont développé des institutions comme les backrooms, qui favorisent le développement d’une culture ou de subcultures sexuelles.

Si c’est particulièrement frappant pour des réalisateurs et des producteurs pornographiques, c’est précisément que ceux-ci font de la sexualité leur métier, la constituent comme un terrain à investir. Cette dimension de la culture gay apparaît alors, d’un certain point de vue, désirable.7

Pourquoi le porno n’arrive-t-il pas à dépasser cette différenciation entre hétérosexualité et homosexualité masculine 8

En effet, alors même que le monde de la pornographie pourrait considérer que ce partage est inutile, il est réaffirmé. Je pense que cela illustre la force de la socialisation hétérosexuelle : le processus social par lequel les individus sont produits comme hommes ou femmes, hétérosexuels ou homosexuels. Un des aspects essentiels de cette production, c’est la dimension tacite de l’hétérosexualité : on peut devenir homosexuel, mais on ne devient jamais hétérosexuel, d’une certaine manière on l’est toujours déjà. 9

Il existe bien sûr tout un ensemble de rappels à l’ordre hétérosexuel, mais c’est aussi cette manière de se soustraire à tout questionnement, d’être posé comme une évidence qui occulte toutes les contradictions qu’il contient et rend ce partage difficile à interroger et à dépasser.

Le Travail pornographique, Mathieu Trachman, ed. La Découverte, janvier 2013, 22 euros.

Transsexuel, photo de Tony Stamolis

  1. J’aime bien cette approche, ça change effectivement, NDLR
  2. Probablement, oui, mais je ne pense pas que la multiplicité soit réservée à l’hétérosexualité, je pense que l’homosexualité, même stricte, n’est en rien un obstacle à cette multiplicité, NDLR
  3. Je ne vois pas en quoi c’est difficile à saisir. Si le chercheur pensait, au départ, arriver à mettre tous les hétéros dans une seule case, je ne trouverais pas ça très sérieux, NDLR
  4. « On » est un con, comme on sait, NDLR
  5. Là encore, je suis un peu surpris par cette affirmation. Canal+ diffuse du porno hétéro mainstream – enfin, je crois – et pas des trucs « de niche » genre uro, ou enculeuse d’homme, ou autre. Donc, il y a une production de base, pour homme hétéro restant sur des grands classiques (dont la femme bi, pas l’homme), et puis une production de niche, qui vise les fantasmes particuliers, hétéros ou pas (genre MILF, interracial, etc.). Non ? Enfin, je ne prétends pas non plus être spécialiste, NDLR
  6. Tout ça correspond à ce que j’ai cru observer de mon côté, en effet, NDLR
  7. Là, je trouve ces deux paragraphes pas très clairs, qui semblent faire référence à des informations que je n’ai pas. Le X serait plus valorisé chez les gays ? En proportion, c’est possible, mais compte tenu de la taille des deux groupes d’individus, en nombre, je doute fortement, NDLR.
  8. Je ne sais pas, mais ça me fait chier, perso, NDLR
  9. Certes, mais cette réponse n’explique absolument pas pourquoi il n’y a pas la même frilosité pour ce qui est de l’homosexualité – ou bisexualité – féminine, NDLR

20 gazouillis sur “Porno : «Pour un homme, il est difficile d’intégrer des pratiques homosexuelles»”  

  1. #1
     
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    Hecube a gazouillé  :

    J’ai entendu son interview sur Nova, pas tout à fait sur le même sujet (homo/hétéro, sinon, il parlait bien de son bouquin).
    La sexualité entre femmes ça ne compte pas vraiment… Bisouilles et léchouilles, vu par macho-man, sans pénétration (et mes doigts dans sa chatte ? ben non, ce ne sont que mes doigts).
    Tandis que la sexualité entre hommes, pardon, c’est du sérieux. C’est vrai quoi, vu d’un missionnaire (non, ne cherchez pas de missionnaire pour vous jucher sur ses épaules) une pipe ou, pire, une sodomie, c’est franchement transgressif. Ah zut, ça c’était un bout de mon commentaire sur la manifestation de dimanche (pas taper !)
    Ou alors, c’est que les femmes (du porno) doivent accepter la sexualité qu’on leur propose (impose ? pas taper, on a dit). Parce que finalement, la seule chose qui compte, ce sont les jets de foutre qu’on obtient. Et que se faire enculer ne doit pas faire fantasmer le visionneur moyen de porno hétéro.

  2. #2
     
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    Untel a gazouillé  :

    De la à dire que les machos sont de pd refoulés …

    Bon, après, prendre des fonds publics pour le dire en des termes scientifiques, je sais pas …

    Et vive le mariage dans les Églises pour tous.

  3. #3
     
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    Brigit a gazouillé  :

    je lis Libé si je veux
    je lis CUI quand je veux
    les deux ensemble, ça me perturbe…

    cela dit, je ne suis absolument pas d’accord avec le fait de « naître » ceci ou cela, et de « devenir » cela ou ceci…
    Simone a encore frappé, pffff

    la différenciation des genres est grandement due à l’environnement, la sexualité aussi, et puis il y a ce petit truc qui fait qu’on y échappe. je parie que nous naissons autant homo qu’hétéro. après on choisit, ou pas. na !

    (ça mériterait d’être développé mais bon, il neige)

  4. #4
     
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    Kurland a gazouillé  :

    Je ne comprends pas le point de départ. ça doit être parce que c’est résumé et raccourci par le format de l’interview, mais quel est le lien entre le business de la production porno, surtout vu depuis l’actrice ou l’acteur et le comportement sexuel que le chercheur veut mettre en évidence? Je comprends ce qu’il dit, mais pas le raisonnement.

    Je ne sais pas non plus si c’est moi qui déforme ou s’il y a vraiment dans l’interview de nets parti pris: l’actrice porno est un peu une victime qui se repose quand elle broute un minou, le sexe à outrance abîme, la culture homo-sexuelle est forcément masculine, une femme bi, c’est mignon, c’est pas comme si je me faisais enculer, etc etc.

    Jackie et michel, je veux bien, mais l’industrie du porno, c’est de la politique industrielle, pas du comportement sexuel.

    Et culturellement, la bisexualité masculine institutionnalisée a existé, et pas dans le porno. Elle a pu servir de rite de passage, ou de vecteur de la relation maître/élève dans le temps.

    Bref, moi je ne comprends rien.

    Qui a des pornos des années 70?

  5. #5
     
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    columbine a gazouillé  :

    @Birgit, ce que vous dites est du domaine de la « croyance », je veux dire que rien n’est prouvé dans un sens ou dans l’autre (inné/acquis) )et que de toute façon il n’y aura pas une origine unique de l’homosexualité.

    @CUI, enlevons le « porno » de ton titre et la question demeure très intéressante. ajoutons un autre niveau et demandons-nous pourquoi est-ce que cela dépend des cultures (au cours de l’Histoire)?

    après, je suis d’accord avec Kurland, l’industrie du porno c’est un truc pour faire des sous, ils font ce que le gros du public masculin hétéro veut voir et ce n’est sûrement pas des hommes qui s’enculent.

  6. #6
     
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    Brigit a gazouillé  :

    @columbine : bah oui, c’est comme Simone, « on ne naît pas femme, on le devient » c’est pas prouvé non plus, que je sache.
    pourtant ce texte marque une étape dans la compréhension du genre, sinon du sexe, et donc sur la sexualité. en ce sens le dernier paragraphe reprend la thèse de Simone de Beauvoir.
    mais affirme qu’on est a priori hétéro et qu’on peut devenir homo. et ça, ça me hérisse grave les poils, voyez vous ? justement, en la matière je ne suis pas croyante mais agnostique.

    ça fait même un certain temps que je m’interroge sur cette « évidence », cette majorité qui fait norme, l’hétérosexualité si conformiste. (et, je vous le donne en mille, l’environnement familial et social de mon enfance n’est pas étranger à cela)

    il est vrai que la sexualité humaine est un champ scientifique extrêmement pauvre, beaucoup en discute sans s’appuyer sur des études scientifiques sérieuses.
    comme l’indique d’ailleurs Mathieu Trachman, les chercheurs ciblent leurs recherches et les minorités sont bien plus « rentables » en terme de stratégie.

    car il est indéniable que ça dérange moins que de cibler la population « majoritaire » avec le risque de faire éclater les lieux communs sur la sexualité comme ont pu le faire les rapports américains (Kinsey, Hite).

    en ce sens, oui, c’est une inversion de regard intéressante (moi aussi je sais brosser…)

    je suis assez d’accord avec CUI (bis, brosse, brosse) sur le fait que certains raisonnements présentés ici me semble sinon spécieux, du moins obscurs. mais il faudrait lire le livre pour en savoir plus.

    il y a un point qui en tout cas m’amuse dans l’aveuglement du raisonnement : le x serait plus valorisé et adopté chez les gays ? autrement dit, la culture du sexe dont la pornographie ou les backrooms serait la quintessence, donc plus valorisée et adoptée chez les gays. mais on rêve!
    de quoi sont faites essentiellement nos formes d’art « hétéros », sinon d’érotisme, voire de pornographie ?

    bien évidemment, il ne s’agit pas de représentations explicites mais la culture du sexe est bien évidemment grandement valorisée chez les hétéros. qu’est-ce qu’on nous représente de la fête le 31 décembre sinon le spectacle du moulin rouge ou du lido ?

    non, l’auteur se trompe de débat et comme l’indique Kurland, ce n’est pas tant que la pornographie soit plus valorisée chez les gays ou qu’ils aient développé une culture ou un sous-culture à partir de leurs pratiques ou préférence sexuelles et/ou sentimentale.

    mais le fait que la bisexualité, voire l’homosexualité, est une composante indéniable de notre culture, de notre société et d’autres sociétés.
    et la encore, c’est assez dérangeant à creuser… surtout quand on s’accroche à des représentations genrées.

    CUI: je ne voudrais pas faire une réponse facile et rapide, à votre dernière interrogation, à savoir pourquoi la bisexualité féminine est plus acceptée que la bisexualité masculine, dans le porno d’abord, dans la société ensuite. ça me semble, encore une fois, une contre-vérité historique et sociologique.

  7. #7
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Hecube » Effectivement, et comme un autre commentateur le dit plus loin, le porno, tout du moins le porno « mainstream » est fait pour répondre à ce que l’on suppose être le fantasme moyen de l’hétéro mâle de base (= le cœur de cible marketing). Les scènes lesbiennes ne sont là que pour faire fantasmer le mâle qui s’imagine donc bien vite les rejoindre pour leur apporter ce dont elles manquent vivement : une bite. Le porno répond ainsi à une demande en la caressant dans le sens du poil au lieu de jouer un rôle éducatif. Ça n’est pas propre au porno. Les yaourts au fruit sont aussi trop sucrés, alors qu’il serait plus sain d’éduquer le consommateur à s’habituer à un goût moins sucré (et non pas : édulcoré).

    @ Untel » Je pense, perso, que si la bisexualité masculine était moins tabou, les hommes seraient plus à l’aise avec leur sexualité, qu’ils soient homos refoulés ou pas.
    Moi, ça me fait marrer, quand même, les hétéros qui veulent bien se faire enculer par une femme avec un gode-ceinture mais pas par un homme.

    @ Brigit » J’ose faire l’hypothèse dangereuse que l’hétérosexualité fait probablement partie de notre héritage reptilien, en vue de préserver l’espèce. Après, la société fait le reste, oui.
    Je me souviens avoir lu « Confessions d’un masque » où il était intéressant de voir comment l’auteur, malgré une pression sociale intense, ne pouvait pas se défaire de ses pulsions homo.
    En ce qui me concerne, je me souviens avoir intégré assez vite dans mes fantasmes une composante bi sur un fond majoritairement hétéro, et j’en suis resté là, finalement, mais très sereinement.

    @ Kurland » Le cultissime « Derrière la porte verte » m’a un peu emmerdé (il faut dire que je consomme le porno comme l’hétéro de base ; j’avais cherché à une époque du porno bi-male, mais je n’avais rien trouvé de très convaincant ; en fait le porno m’ennuie comme cinéphile, mais me convient comme branleur), les années 70 ne sont donc pas, pour moi, l’Eden du XXX. Pour le reste, je suis bien d’accord avec l’ensemble de vos propos.

    @ columbine » Oui, enfin, ça fait quand même un bon moment, depuis nos ancêtres les Romains et les Grecs, que les jeunes gens ne se font plus enculer par leur aînés pour leur apprendre la vie. La mode reviendra peut-être, mais elle tarde.

    @ re-Brigit » Je n’ai pas le cerveau assez frais pour répondre à tous les points levés dans votre dernier commentaire (et j’assume le risque de vous horripiler avec ma théorie d’hétérosexualité « naturelle »), mais pour en venir à votre dernier point sur lequel vous m’interpelez : ma remarque ne concernait que le temps présent.
    Je ne sais pas si les femmes se gnougnoutaient à l’Antiquité, mais il me semble qu’à l’époque, la société était déjà méchamment phallocentrée.

  8. #8
     
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    columbine a gazouillé  :

    si j’en crois la fiche Wiki, il semblerait que l’homosexualité pour « t’apprendre la vie » perdure beaucoup plus près de nous que l’Antiquité.

    quant aux femmes qui se gnougnoutaient dans l’Antiquité, il y en avait (Sapho, l’ile de Lesbos) mais la société de l’époque me semble effectivement très phallocentrée :-)

  9. #9
     
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    Untel a gazouillé  :

    Moi je dis, plus sérieusement, qu’il n’y a pas que du culturel … OK les tabous sont la, mais la pénétration reste bien plus engageante qu’une léchouille entre filles … (l’artifice du gode ceinture reste … un artifice justement).

    On pourrait étendre (…) le débat à la nudité masculine plus lourde de sens vu que le sexe est apparent, évident…

    Une fille n’est jamais vraiment nue, c’est ça qui est beau.

    N’oublions pas la Nature, qui nous a faits différents. Viser l’égalité pure et parfaite me paraît très dogmatique. Il y a deux homosexualités donc. Deux pornos ou trois ou quatre… Chacun sur sa niche naturelle et économique.

    Comme mon ami kurland, je ne comprends pas bien la question exacte… C’est très à la mode d’analyser le porno comme fait social. C’est surtout plus facile que de réaliser des enquêtes cliniques…

    Ceci étant j aime bien le genre « bi » en matière de X … J ai eu ma période. Et puis, j’ai goûté aussi … Hummmm ça fait des souvenirs. Miam … Du cul tout bêtement. Du bon, du coup.

    Mais avant ma culture m’a fait hétérosexuel … Mon image du beau, mon manque sont féminins. Les filles …. Raaaaaaaaah
    Encore.
    Enfin, très cher CUI, vous voyez …

    PS: moi je propose qu’on s’interroge sur le beau. Plus j’avance en âge, plus je pense que le critère c’est le beau. Un premier amour d’ados, une pelle entre mecs, une par touze … Il faudrait que tout cela soit beau. L’esthétique comme morale.
    Moi ça me trouble …

    Désolé, je digresse.

  10. #10
     
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    Hecube a gazouillé  :

    Sappho fit scandale à son époque parce qu’elle éduquait les filles, pas tellement parce qu’elle vivait dans un cercle homosexuel.
    Et effectivement, l’homosexualité féminine, tant qu’elle ne menace pas la base de la société, la famille, présente fort peu d’inconvénients pour une société phallocentrée. Gnougnoute qui tu veux ma fille, tant que tu ponds des moutards à ton mari.

    Socrate fut puni parce qu’il dévoyait la jeunesse, pas parce qu’il était amoureux d’Alcibiade (alors que ça ne se faisait pas trop, d’être amoureux de son éromène).

    Ceci dit, l’idéal de Sappho rejoignait je crois assez bien les aspirations d’Untel, en ce qu’elle érigeait la beauté en idéal. En grec, on dit kallos k’agathos = beau et bon (CUI, il manque à votre site la possibilité d’écrire en police Symbol pour le grec).

    Bon ceci dit, j’arrête d’étaler ma science. C’est beau, un homme nu. Et c’est beau aussi, deux hommes qui baisent. Je vais aller mater un porno, tiens.
    Moi, j’avais bien aimé Derrière la porte verte n°2…

    Bon, gnougnoutez-vous, enculez-vous, et mariez-vous ! Ou pas.

  11. #11
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Columbine » Oui, je sais bien qu’il y a Sappho et aussi les Amazones, mais elles étaient plutôt « à l’écart », tandis que l’homosexualité masculine (et transitoire) était plus généralisée. Enfin, c’est l’image grossière que j’en ai, je ne suis pas spécialiste, contrairement à Hécube !

    @ Untel » Oui, je suis d’accord, il ne faut pas viser l’égalité, mais au moins la réciprocité, ou bien l’équité.
    Peut-être que c’est moi qui me fais des idées, mais je me sens pas très à l’aise, en club, pour exprimer ma bisexualité, si fluette soit-elle.
    Et puis une relation homo n’implique pas forcément une pénétration (une pipe, par exemple, ça ne remet pas en cause ton intégrité anale).
    Vos propos sur le beau me laissent un peu circonspect. Je ne me pose pas la question comme ça, personnellement, et ça ne me dérangerait pas qu’on voit plus souvent des sexes d’hommes nus. Ce n’est pas le fait que le sexe de l’homme soit extérieur qui compte, je pense (les seins des femmes le sont bien, et on les montre), mais plutôt le fait que l’excitation sexuelle est visible chez l’homme.

    @ Hecube » Merci pour ces éclairages savants ! Je vais sortir ma science moi aussi, mais sur un domaine de compétence qui m’est plus familier : pas besoin de police Symbol ici, mon burp est encodé en UTF-8, c’est à dire que vous pouvez commenter dans l’alphabet qui vous plaît.
    Tenez, un vieux billet pour preuve : Θατ’ς νοτ ΣΠΑΡΤΑ !
    καλὸς κἀγαθός, donc !

    Bon, je vais manifester demain, en tout cas. (Il était bien, votre porno ?)

    @ »

  12. #12
     
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    Hecube a gazouillé  :

    Mon porno était très bien, c’est-à-dire sans intérêt cinématographique.
    La promenade digestive de ce dimanche était plus marrante, finalement.
    Surtout quand les gendarmes ont viré les jeunes perchés sur les toits près de Saint-Nicolas-du-chardonneret et leur banderole « Demain, j’épouse ma chèvre… »
    Je savais qu’elle partirait un jour, pauvre bête. J’aurais dû la demander en mariage plus tôt, loi ou pas.
    Bon, c’est pas tout ça, mais si je ne veux pas finir ma vie sexuelle à mater des porno en me tripotant, il faut que je trouve un nouveau pré.

  13. #13
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Hecube » J’ai raté l’épisode de la banderole, je devais être trop en arrière du défilé.

    De mon côté, je crois que je vais me lancer dans une campagne de lobbying long terme.
    Et je me marie dès que la loi autorise la polygamie (j’épouserais bien un homme et trois femmes).

  14. #14
     
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    Brigit a gazouillé  :

    @CUI : alors là moi aussi ! enfin, trois hommes, une femme.

  15. #15
     
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    Brigit a gazouillé  :

    pour vous répondre, je parle aussi du temps présent, ou disons à partir du milieu du XIXe. pour l’antique, on dira que Sapho était une exception culturelle ;)

    je ne crois pas du tout que les rapports entre femmes soient mieux acceptés qu’entre hommes, même si on en voit beaucoup dans les pornos (enfin, à ce que l’on dit).
    d’une part le porno, c’est essentiellement un truc hétéro-masculin même si probablement, ça évolue.
    qu’en pense l’autre moitié de la population, les femmes ? la plupart des femmes que je connais apprécient peu, soit parce qu’elles ne sont ni bi ni lesbienne, soit parce qu’elles préfèrent que ça reste exclusivement féminin, sans homme. bon, nous connaissons aussi des exceptions mais franchement, c’est rare, non ?

    j’ajouterai, au risque de mettre les pieds dans le plat, que si on respecte le choix des hommes de s’aimer entre eux, il n’est pas rare que les femmes soient sollicitées pour former un trio avec un homme, voire plus, comme si c’était tout à fait naturel et que les pratiques lesbiennes soient naturellement vouées à être « open » et bi. donc pas si lesbienne que ça.

    ensuite, les amitiés féminines particulières sont-elles si bien acceptées que cela dans notre société occidentale ? je n’en suis pas si sure et à l’heure du mariage gay, il y a une évidence, beaucoup d’hommes ont la parole et peu de femmes. je serai bien curieuse de savoir combien de reportages sur les couples H par rapport aux couples F

    j’attends encore le grand film mainstream sur des amours lesbiennes, on parle encore très pudiquement des grandes « amitiés » lesbiennes intellectuelles, ou pas.

    et bien évidemment, je ne parle pas de l’immense majorité de l’humanité pour qui les moeurs saphiques sont tout simplement proscrites essentiellement par la religion certes mais aussi par la société (Chine, Inde, Afrique…)
    je veux bien que l’Occident soit le nombril du monde, voire l’avant-garde de l’évolution des moeurs sexuelles et donc sociales, mais ça me semble un prisme bien étroit.

    d’un autre côté, ce qui est étroit n’est pas forcément inintéressant…

  16. #16
     
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    Hecube a gazouillé  :

    @ CUI : j’étais en début de cortège, avec les LGBT (les seuls qui ne me jettent pas de pierres…). Mais je vieillis : j’ai applaudi des flics et manifesté POUR le mariage.

    @ Brigit : Il est ici question de porno main-stream, celui qui fait fantasmer et bander le mâle hétéro moyen. Les femmes y sont donc hétéros et donc bi. Rien à voir avec la réalité.

    En même temps, c’est pendant l’ère victorienne que des femmes (certes intellos et aisées, pas la moyenne) ont osé s’affirmer comme lesbiennes : Rosa Bonheur, Renée Vivien, Natalie Clifford-Barney ou bisexuelles : Colette.

    Ce qu’il faut retenir, et je vous rejoins sur ce point, c’est qu’une lesbienne, c’est d’abord une femme, et qu’elle n’a pas, dans sa sexualité, la légitimité d’une queue sous la main. Homos, hétéros ou bi, un mâle, ça vaut quand même mieux qu’une femelle.

    Bon, si quelqu’un veut faire un grand film sur les lesbiennes, je suis partante pour collaborer au scénario (ceci dit, ya du porno lesbien qui se laisse regarder).

  17. #17
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Brigit » Vous avez raison, il y a d’ailleurs quelque chose qui m’énerve beaucoup, c’est que l’on parle du mariage « gay » justement, et non du mariage homo. Mais il faut dire aussi que les lesbiennes sont plus discrètes que leurs homologues (uh uh) mâles. Plus promptes à vivre cachées pour vivre heureuses (il n’y a qu’à voir la difficulté qu’ont les lieux lesbiens pour survivre à Paris).

    @ Hécube » Je passe la main (je m’ennuie assez vite devant du porno sans queue, mais pour contrebalancer ça, je vais aller voir Wadja au ciné ce soir !)

  18. #18
     
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    Marietro a gazouillé  :

    Porno-Philo pour égayer mon dimanche matin ;)

    Grrr ce billet a passé les mailles de mon filet RSS

    Je suis nulle en dissert et cela ne date pas d’aujourd’hui mais remonterais plutôt à mes études antiques.

    Bref, ce que je lis entre les lignes, ce serait une question comme « pourquoi les désirs et les pratiques homosexuels sont-ils aussi confidentiels ou peu admis? » Parce que chaque époque à ses fantasmes et ses limites dans une sorte d’inconscient collectif ?

    En lisant Nin, je rend compte combien certains fantasmes me laissent parfaitement froide et/ou me paraissent abscons. Il me manque les codes implicites de l’époque. Pour être émue. Pour être affectée de désirs. Du coup, avec certaines nouvelles, j’ai l’impression de faire de l’histoire-socio-ethno.
    Et pas je n’ai pas encore trouvé d’histoires homosexuelles.

    Enfin, la photo BEURCK

  19. #19
     
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    Marietro a gazouillé  :

    Ah oui je sais pourquoi je n’ai pas vu passer ce billet. 2013 est fini. Et en janvier 2013, je n’existais pas.

  20. #20
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @ Marie Tro » Si besoin en était de vous le rappeler, chère Marie Tro, ce burp en est à sa huitième année d’existence et mes archives vous sont toutes ouvertes (de façon indécente, dirais-je même !). Fouillez, fouillez !
    Pour ce qui est des histoires homosexuelles, en contemporain, vous avez la vie d’Adèle et la bédé dont le film est inspiré, par exemple. Ou côté homme, « Confessions d’un masque » qui est plus récent qu’Anaïs Nin mais pas forcément très contemporain.

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