[1316] Mélopée de Polymnie

Ce soir, j’ai choisi une tenue qui m’aurait fait rougir si j’avais osé la porter dans un autre contexte. C’est l’occasion de sortir le haut cramoisi offert par une amie, avec un décolleté profond dans le dos que je porte à l’envers. Mes seins sont couverts, mais il suffit que je me penche un peu pour qu’ils pointent le bout de leur nez.
Sur place, Thomas m’accueille et m’embrasse de cette façon dont il a le secret, qui me fait me sentir si désirée. Les autres invités se prélassent sur les canapés confortables qui vont accueillir plus tard nos ébats, pendant que Cléante sert du champagne à tout le monde, tout fier dans sa tenue très minimaliste composée d’un caleçon et d’un nœud-papillon rouge.

On commence par quelques jeux pour nous mettre d’humeur : échanges de fantasmes, échanges d’objets, échanges de lectures… Garance semble être la cible de plusieurs esprits déviants, les objets masculins prennent un malin plaisir à se retrouver entre des mains féminines et vice-versa, et tout le monde lance ses hypothèses dans la foulée. Pour ma part, je regrette qu’il n’y ait pas de double gode ceinture dans le tas : j’en aurais profité pour m’isoler avec Louize et tester l’objet. A la place je me retrouve avec une ceinture tressée à la main : je l’enroule autour de mon bras, joue avec, et essaye d’imaginer quelle marque cela donnerait si on l’abattait avec force sur mes fesses.

La soirée s’installe, les schémas de partenaires prennent vie. CUI choisit un des romans érotiques mis à disposition et commence à nous faire la lecture. Comme des enfants attentifs autour du feu, nous buvons ses paroles. Comme des enfants espiègles, nous nous inspirons du récit pour se taquiner, se toucher, se lécher.
Assise près de 502, j’échange quelques mots avec lui pendant que nos mains commencent à s’effleurer, se caresser, agripper nos sexes. Nous observons en face Garance, entourée de Thomas lui caressant les cheveux et le visage, Marion lui léchant la chatte tandis que Cléante caresse les jambes de cette dernière. CUI semble avoir pris son rôle de conteur bien à cœur, jusqu’au moment où Camille, assise en face de lui depuis un long moment, exprime son mécontentement de se trouver ainsi désœuvrée. CUI plante là son roman et ses auditeurs et se précipite pour la rejoindre à l’étage et remédier à cela.

Les caresses échangées avec 502 m’ont bien échauffée. Le spectacle en face s’intensifie également : Marion reçoit les faveurs de Cléante et doigte Garance avec une telle vigueur que je me demande si elle n’est pas en train de la fister.

Je me mets à genoux devant 502, commence à le sucer lentement, et réveille son sexe à coups de langue pendant qu’il observe nos voisins de canapé. J’aimerais qu’il me prenne, là tout-de-suite, mais son désir ne semble pas être au rendez-vous. C’est lui alors qui se met devant moi pour me lécher. Malheureusement il semble se concentrer sur un endroit qui me procure plus douleur que plaisir, et mes soupirs cessent ; je ne sais comment lui dire sans l’offusquer. Mais voilà qu’il se met à me doigter, et je me dis que je vais enfin pouvoir en profiter un peu. Je ferme les yeux et tente de me concentrer sur mon plaisir. Quand je les rouvre quelques instants plus tard, 502 ne me regarde pas. Son regard est tourné vers le groupe d’en face. Je reste là à l’observer, pendant que lui observe les autres. D’en haut parviennent les cris de Camille et les grognements de CUI, marquant ainsi l’apogée de leur union. Le malaise monte. Je profite d’une pause dans les caresses un peu nonchalantes de 502 pour m’éclipser quelques minutes. A mon retour, il a changé de place pour rejoindre l’autre canapé. Après avoir grignoté du côté du buffet, je décide de passer en revue toutes les pièces afin de voir si le désir arriverait à percer dans mon humeur qui s’assombrit de plus en plus, mais en vain. Même un baiser langoureux échangé avec Louize ne réussit pas à me faire ressentir l’ambiance lubrique des lieux.
Je décide alors de m’éclipser, le plus discrètement possible.

Dans la nuit, une femme dont la robe se relève, la dévoilant nue et masquant son visage

7 gazouillis sur “Mélopée de Polymnie”  

  1. #1
     
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    secondflore a gazouillé  :

    Une pointe de cul, comme il dit, et un réalisme empathique qui font honneur à ce site

    (CUI, il y a bien longtemps que je n’étais venu, je vois que les points de vue n’ont pas perdu de leur verve ; à très vite)

  2. #2
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @secondflore J’aime à penser que les textes écrits ici périment moins vite qu’un article de journal. Reviens donc quand bon te semble et à ton rythme.
    Oui, ce texte-ci dit des choses qu’on ne lit que (trop) rarement. Que parfois, l’alchimie n’est pas parfaite et que la chair peut être triste, hélas !

  3. #3
     
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    secondflore a gazouillé  :

    Que la chair puisse être triste, les fâcheux ne manquent pas pour le rappeler. Mais que dans un même texte cohabitent le désir, l’érotisme ET la tristesse d’une déception, oui, c’est bien trop rare ^
    (les récits croisés aussi)

  4. #4
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @secondflore Ces récits croisés sont-ils une chance pour le lecteur ou un heureux cache-misère à mon absence de production régulière ?
    (Pas besoin de répondre ! Chut !)

  5. #5
     
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    secondflore a gazouillé  :

    … Ah mais j’ai envie de répondre !
    Certains cache-misère sont une chance pour le lecteur.
    La suite par mail pour tes 10 ans…

    (PS – maintenant, c’est malin, j’ai très envie d’interroger Polymnie »)

  6. #6
     
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    Comme une image a gazouillé  :

    @secondflore J’ai transmis ton souhait à Polymnie ; peut-être accèdera-t-elle à ta requête…

  7. #7
     
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    secondflore a gazouillé  :

    Cher CUI, je te remercie !
    (à suivre…)

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