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J’en perds mon grec

La campagne de publicité pour le parfum de Calvin Klein Euphoria ne vous aura probablement pas échappée (vu qu’on en est actuellement au moins à la deuxième couche en affichage 4×3 dans Paris) :

 

On y voit une sorte de créature vaporeuse dont on ne sait s’il s’agit d’un dessin ou d’une photo archi-retouchée, tant les traits de la donzelle semblent éloignés de toute réalité. 

La créature en question, sylphide, vouivre, que sais-je (en voyant ce visuel, moi je m’attends à voir surgir une licorne galopante), nous est présentée dans deux poses : de près, son portrait de face, le regard bleu transperçant, la bouche fermée et sans la moindre expression. Et une autre pose, évanescente, les yeux clos, cette fois, la bouche entrouverte, une main près de la bouche. On l’imagine en train de rêver, quasi orgastique, la robe ondulant.

 

Je suis assez étonné de ce visuel associé au nom du parfum Euphoria. Je rappelle que le mot euphorie (du grec ευ- bon, bien et φορειν : se porter) est censé décrire un « état de bien-être (certes) intérieur pouvant aller de la simple alacrité (…) jusqu’à l’état de jouissance béate (…) ». Bref, elle est drôlement intériorisée son euphorie, à la créature. 

De toute façon, depuis un moment, c’est la mode des mannequins qui tirent la gueule dans la pub.
Il n’y a guère que Jean-Paul Goude pour nous offrir quelques visages souriants, voire hilares (je pense notamment à la série avec Laetitia Casta pour les Galeries Lafayette, plutôt réussie à mon goût, n’en déplaise à La Meute que je linke ici dans un esprit d’ouverture, de débat, mais qui ne vaut certainement pas caution).

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