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Zidane et le conflit au Moyen-Orient, c’est kif-kif

Préambule

J’ai lu récemment de le journal de la semaine d’un écrivain allemand vivant à Rome (Libération du 22/07/2006) que, selon lui, l’histoire du coup de tête de Zidane était l’événement sur lequel le plus de monde avait pris position depuis l’attentat du World Trade Center en septembre 2001. 

Je ne crois pas que ce soit le cas, il me semble que c’est une vision assez européo-centriste de la situation ; en gros, que ça n’intéresse que les pays footeux, au premier rang desquels l’Italie et la France. Certes, il y a autour de cette affaire un buzz sur Internet assez phénoménal, qui a probablement un peu dépassé les frontières de nos deux pays. Comme je ne suis qu’en France, je ne sais pas dire avec précision si c’est effectivement un phénomène planétaire, mais j’en doute. Et la planète a trouvé un sujet de prise de position autrement plus intéressant avec l’inflation de violence au Moyen-Orient.

Avant de t’exposer, ami lecteur, comment mon esprit pervers a réussi à trouver une connexion entre ces deux faits historiques et géopolitique, je voudrais t’exposer un truc que j’ai reçu (avec la légende — c’est le cas de le dire — d’origine) qui m’a fait rigoler et qui a dû faire le tour de la France, mais qui t’aura peut-être échappé. Truc qui démontre l’impact mondial de ce coup de boule, hein, au moins !

AFP 15 heures, le 25/07/2006
Fidel Castro serait mort suite à un attentat commis par un touriste en villégiature à La Havane…

 

[ Inutile de vérifier sur fr.news.yahoo.com, Castro est hélas encore frais comme un gardon saur. ] 

Là où je voulais en venir…

Un récent rebondissement sur l’affaire Zidane-Materazzi est ce scandale en Italie où l’on s’indigne que Materazzi se voit infliger une sanction comparable (même si moindre) à celle de Zidane.

Il faut reconnaître que c’est assez inhabituel que l’on sanctionne avec un niveau équivalent l’auteur du geste sanctionné (en l’occurrence, le coup de tête) et celui qui l’a, selon toute vraisemblance, provoqué. Sur le terrain, au moment où cette faute a eu lieu, la sanction a d’ailleurs été unilatérale : carton rouge pour l’auteur du mauvais geste, tandis que le joueur italien restait sur le terrain. Dès cet instant, pourtant, on pouvait se douter que Zidane ne s’était pas laissé aller à ce geste d’énervement gratuitement. (Il n’en reste pas moins que je pense que Zidane a eu tort de s’emporter, qu’il n’avait pas à s’abaisser au niveau de ses adversaires, bref, il ne devait pas entrer dans leur jeu, mais nous n’avons pas découvert le côté impulsif de Zidane au moment du dernier match de sa carrière, il y avait des précédents…)

Bref, l’Italie s’offusque de ce que le provocateur (n’ayant eu que des mots) se retrouve mis au même niveau que celui qui a eu un vilain geste. Je trouve pour ma part, et sans aucun chauvinisme, que le contraire aurait été injuste. Tant que les provocateurs et les simulateurs resteront impunis, il n’y aucune raison que ces comportements d’anti-jeu disparaissent des terrains.

Israël, en attaquant le Hezbollah au Liban, répond à ce même principe militaire de riposte graduée mis en œuvre par Zizou. La riposte doit être supérieure à l’attaque pour être dissuasive. Ici, pas d’arbitre pour sortir le carton rouge, mais ça gronde, ça fulmine. Pourtant, une bonne partie de l’opinion considère comme légitime la réponse d’Israël aux attaques du Hezbollah. Probablement les ennemis de l’état juif auraient aimés, justement, qu’on sorte le carton rouge. Mais ça n’arrive pas et bien malin qui peut dire comment le conflit va évoluer, parce qu’il n’y aura pas d’arrêt de la partie à la quatre-vingt-dixième minute, ou au deux-cent-millième mort.

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