Elles n’avaient pas l’air très fraîches, les sarracénias, disposées chez Leroy-Merlin devant les caisses comme de vulgaires paquets de chewing-gums (notre image, prise par notre photo-reporter au péril de sa vie). Sans compter ces étiquettes dont les plantes étaient affublées, comme si on offrait ces fleurs comme on fait une bonne blague.
Ce voyant, I*** demanda un rendez-vous immédiat avec le gérant.
Celui-ci la reçut dans son bureau avec un sourire aussi large que ne l’était le décolleté de son interlocutrice. Hummm je lui proposerais bien quelques cours de bricolage privée, à cette salope, pensa-t-il, tandis qu’il lui présentait un siège en l’invitant à s’asseoir. I*** pourtant ne s’assit pas. Elle lui mit directement la main entre les jambes. Jean (c’était le prénom du gérant) bafouilla un je-ne-sais-quoi inaudible en rougissant et choisit de profiter de l’incongruïté de la situation sans mot dire. Faut dire que ça lui changeait de l’heure et demi qu’il venait de passer avec le client précédent à qui il avait veinement essayer d’expliquer pourquoi il ne pouvait pas envoyer des télex à tous les détaillant pour trouver deux rouleaux de papier peint Nuancia – Esprit de printemps ayant le numéro de bain 362834-W4.
— ‘ous cha’ez, machonna I***, ‘anchement c’est ‘as une ‘achon de ‘end’e des ‘a »achénias, ça.
Jean n’avait strictement rien compris. Au moment où il demanda — Pardon ? il sentit les dents se planter dans ses chairs. Il eut le temps de crier un instant, mais pas longtemps. I*** avait l’habitude, maintenant, du geste et ça ne lui prenait plus longtemps pour émasculer ses victimes. Sa main avait couvert sa bouche, pendant que Jean, à genoux, se vidait de son sang.
— Pas de pardon ! répondit-elle au cadavre chaud qu’elle tenait dans ses mains.
Elle s’éclipsa par la sortie de secours. Malheureusement les caméras de surveillance avaient tout filmé. I*** avait pour la deuxième fois de sa vie agit impulsivement, et ce fut une deuxième fois de trop.
Ce con de Nicolas était en train de se faire enculer sous la douche à la centrale de Fleury au moment où TF1 diffusa la nouvelle. Il n’en sut donc rien. Il n’avait qu’à lire le journal après tout.
PS : pour la version originale et intégrale, c’est là ou là.
PPS : Non, lib ! pas taper !