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La propriété, c’était du vol

Discobole
Consommateur mécontent de son achat de CD protégé par un dispositif anti-copie

Eh ben c’est pas trop tôt !

J’apprends par le biais de cet article de VNUnet.fr que la maison de disque EMI commence à abandonner la protection des CD anti-copie qu’elle commercialise.

Pour rappel, la protection anti-copie, c’est un dispositif plus ou moins efficace pour emmerder les gens qui font l’achat d’un disque et se retrouvent à subir toute une palette de nuisances s’opposant à la pleine jouissance de l’objet légalement acquis. Échantillons :

  1. Le disque n’est tout simplement pas lisible sur certains lecteurs (de salon ou auto-radios)
  2. Le disque ne peut pas s’écouter sur votre ordinateur
  3. … ou alors pas avec votre logiciel de lecture habituel
  4. … ou alors en faisant ramer votre ordinateur (ça m’est arrivé avec un PC que j’avais acheté en 1998 et qui n’était pas assez rapide pour lire les CD protégés !!!)
  5. … ou alors en installant en douce sur votre PC des logiciels généralement utilisés par les pirates (la fameuse affaire des rootkits Sony, vous pouvez vous remémorer cette triste histoire sur cet article du Standblog par exemple)

Je ne parle pas des éventuelles contradictions entre ces dispositifs anti-copie et la législation française. L’UFC Que Choisir a eu l’occasion de lancer quelques procès autour de ces nuisances mais, même si elle a parfois eu gain de cause (les consommateurs bernés ont pu se faire rembourser leur disque, tu parles d’une affaire, un procès pour 15 €), elle n’a pas obtenu ce qui aurait été une vraie avancée (enfin, parler d’avancée quand il s’agit d’un simple retour à la normale…).

Il m’est donc arrivé de télécharger une version MP3 pirate d’un album que j’avais acheté pour pouvoir l’écouter comme bon me semble où bon me semble. Il m’est même arrivé de ne carrément pas acheter le disque en voyant le logo Copy Control et en me disant « bon ben tant pis je le téléchargerai sur eMule ».

Bref, la mesure totalement contreproductive (puisque, quelle que soit la protection qui ait été mise en place, les hackers ne mettent pas longtemps à mettre au point des dispositifs de déverrouillage et si un quelconque moyen de protection s’était avéré totalement efficace, ça se saurait et tous les disques en seraient équipés1), il était donc temps qu’on s’en débarrasse.

Notons que d’autres signes montrent que les mauvaises manières des éditeurs qui ne pénalisent que les consommateurs payeurs sont en train de reculer : achat en ligne de morceaux musicaux au format MP3 compatibles avec tous les baladeurs numériques, etc.

Merci donc à EMI de montrer aux autres maisons de disque le chemin.


  1. Notons au passage qu’à partir du moment où, quel que soit le dispositif de protection ou de cryptage, le contenu doit être restitué (pour un CD : sur des enceintes, par exemple), il y a toujours moyen de récupérer le contenu décrypter. Par exemple, en plaçant un enregistreur à la sortie des enceintes. Évidemment, on y perd la qualité numérique, mais pour la plupart des consommateurs, c’est suffisant.
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