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Parano

Une note brève, inspirée par les réflexions de vagant (voir ici et ) à propos de la difficulté de tenir un journal de bord « intime » ouvert à tous et sincère à la fois, dès lors que l’on retrouve dans notre lectorat des personnes qui interagissent avec notre vie privée.

De la porosité

« Si les hommes savaient ce qu’ils disent les uns des autres, il n’y aurait pas quatre amis dans le monde. »

J’étais tombé sur cette citation de Blaise Pascal à une époque où je fréquentais un groupe d’amis qui connaissait quelques dissensions, et où, lorsque X n’était pas là, il en prenait pour son matricule. Quand Y n’était pas là, c’était pas mieux. Et quand c’est moi qui n’étais pas là, curieusement, non, personne ne pouvait dire du mal de moi voyons, tout le monde m’adoooore.

Tout ça pour dire que :

  1. Ce n’est pas facile de rester totalement sincère lorsque l’on s’exprime sur un burp et que l’on sait que l’on est lu (ce qui est le but premier de s’exprimer sur Internet, sinon autant écrire dans un carnet de notes brick-and-mortar [je veux dire : en papier]). C’est même impossible, et autant vous le dire et le répéter : je ne le suis pas. J’essaye de l’être le plus possible, mais comme je cherche à vous amuser, vous intéresser, vous émouvoir, en résumé : vous donner du plaisir à me lire, je simule, je dissimule, j’exagère, j’arrondis les angles, je romance. Et si souvent je me livre, n’en déduisez pas pour autant lire mon cœur à livre ouvert.
  2. Qu’aimer n’est, hélas, pas forcément bijectif (j’aurais pu dire réciproque mais j’ai la bosse des maths plus prononcée que celle du français, mais moins prononcée que celle que tu es en train de mater) et qu’en matière de burposphère, il ne faut pas confondre l’intérêt que l’on peut porter à une personne et l’intérêt qu’on porte à ses écrits.
    Je recherche depuis 24 heures, en vain hélas, un billet qui disait mieux que moi ce risque de complaisance1 qui nous guette tous, burpeurs appartenant à notre petite communauté, où l’on se lie les uns les autres, où l’on se commente poliment les uns les autres sur le mode « j’aime beaucoup ce que tu fais » ou encore « lie-moi et je te li[e]rai », chaque commentaire posté étant une publicité en puissance pour notre propre site. (Je veux des visiteurs pour flatter mon ego).
    Évidemment, ceci est une généralité qui ne veut pas dire vérité absolue, tout le monde n’a pas un ego disproportionné comme le mien.
    J’essaye, donc, dans mes commentaires chez les autres, de dire ce que je pense et de me retenir de trop flatter (ce qui peut me donner des petits airs professoraux, mais c’est un défaut que j’ai aussi in vivo) et d’être donc plutôt sincère (même si j’évite les commentaires du genre « vraiment trop nulle ta dernière note »). Et j’essaye d’apporter quelque chose au débat. Évidemment de temps à autre je me contente de laisser une petite crotte publicitaire du genre « I was there ! C.U.I. 2006 ».
    Sentez vous libre de faire ici de même !

  1. J’ai trouvé ça mais ce n’est pas aussi précis que la note que j’avais lue. Faute de grives…
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