J’avais vu la publicité du numéro 1 qui annonçait « le magazine qui parle aux hommes sur un autre ton ». Je m’étais dit « chic ! » (qu’est-ce que je n’avais pas dit là…), la presse masculine est tellement daubesque, ce serait chouette si je trouvais un magazine sympa.
Faut dire que je ne me suis jamais vraiment remis de la tombée en décrépitude du magazine Max qui avait fait mon bonheur de jeune adulte jusqu’à ce que, chute des ventes aidant, et virage éditorial suivant, ce magazine abandonne toute forme d’humour subtil et renonce à ses ambitions culturelles pour devenir un magazine pour post-adolescent camionneur, ne se démarquant pas de ses rivaux FHM et autres Men Health.
Je crois que je l’ai déjà dit ici, mais je n’ai pas de chance avec les magazines. Ceux que j’aime finissent toujours par mettre la clé sous la porte. Je m’étais résolu à ne pas appartenir au cœur de cible (qu’est-ce que je suis snob !) et puis finalement, Internet m’apportait ce que je ne trouvais plus en kiosque : de l’érotisme moins stéréotypé que les pin-ups photoshopées ne ressemblant à rien de réel, et puis du talent.
GQ allait donc changer les choses, grâce lui soit rendu. Sauf que – voilà ce que c’est que d’être devenu banlieusard qui va au boulot en vélo – ne passant plus quotidiennement devant les Relay H, je me suis réveillé un peu tardivement et, tandis que je cherchais désespérément « un nouveau magazine masculin, avec un titre en deux lettres, genre QG », j’apprenais qu’il n’était plus en rayon mais que « dans trois jours sortirait le numéro 2 ». Soit. Je patientais donc trois jours (et même un peu plus) mais n’omettais pas cette fois d’acheter à un prix discount (notre première illustration)
Tranquillement installé dans mon train (ben oui, j’ai profité d’un déplacement, parce que sinon, en vélo, j’étais pas rendu), je feuilletais – pardon, je lisais – ce nouveau magazine masculin, beau et intelligent. Alors beau, ma foi, dans le genre papier glacé, voui, c’est beau. Intelligent, je ne saurais dire. Mais chiant, ça, oui.
Chiant de manière différente des autres magazines masculins, reconnaissons-lui cette spécificité. En gros, ça ressemble à un Marie-Claire au masculin. Même genre de publicités pour des marques chics, article tiers-mondiste en forme d’alibi, pages cultures au ton acide, pages cuisines, pages voyages, page sexualité, enfin, la recette classique, quoi.
Et puis les pages modes…
Ahhhh ! Les pages modes…
Hop… Deux petits exemples piochés presque au hasard.
J’ai rajouté les prix en gros, pour qu’on les voit bien parce que sinon c’était petit comme un alinéa sur un contrat d’assurance. Donc, le mec, il porte pour 2935 € de fringues sans compter les chaussettes à 211 €, le caleçon à 79 € et les lunettes dont le prix manque curieusement, ni les chaussures, probablement que le maquettiste n’avait pas la place pour tous les chiffres.
Le prix sur demande, c’est pour la robe de la fille, pas pour la fille, hein.
Bon, au poignet d’un beau mec comme ça, faut mettre une montre, vous êtes d’accord ?
Attention ! Une erreur s’est glissée dans l’image ci-dessus : le prix d’une des montres est inférieur au SMIC.
Ben dis donc, je suis quand même sacrément content d’avoir économisé mes 90 centimes sur le prix de mon magazine, parce que sinon, je crois que j’aurais été un peu raide pour m’acheter la trop belle chemise.