Deux films d’animation vus cet été. Deux films très différents. Deux films qui m’ont, chacun à leur manière, ému.
Valse avec Bachir
Film d’animation prenant comme sujet la guerre du Liban au début des années 80, il avait fait grand bruit au Festival de Cannes 2008 mais était resté bredouille au palmarès. J’ai mis un petit peu de temps à entrer dans le film. D’abord, à cause de la technique d’animation, assez inhabituelle, peu fluide. L’étrangeté également de la séquence inaugurale, étrange et fantastique, avec une meute de 26 chiens aux yeux jaunes luisants, éclairée par un ciel de la même couleur oppressante. Il s’est écoulé un bon quart d’heure avant que j’apprécie l’étonnant travail graphique de l’œuvre et que je comprenne l’angle d’attaque de ce film autobiographique : un metteur en scène israélien, Ari Folman, hanté par un cauchemar récurrent, essaye de comprendre ce qu’il signifie et tente de reconstituer le souvenir de sa guerre du Liban, dont il n’a, lui, étrangement aucun souvenir, au travers du témoignage de protagonistes qu’il a côtoyés. Ainsi, il reconstitue petit à petit le fil des événements dont on comprend qu’ils vont converger vers le massacre de Sabra et Chatila sans qu’on sache (avant la séquence finale) quel rôle y joua Ari Folman. Moi qui suis d’une nullité crasse en histoire, cela m’a permis de réviser (le travail de mémoire du réalisateur se poursuivant ainsi chez le spectateur !).
Même si elle ne doit pas masquer l’impact de la totalité du film, difficile de passer sous silence la séquence finale qui m’a quasi littéralement submergé d’émotion puisque j’ai fondu en larmes, larmes lourdes sous-tendues par l’antienne prévertienne « quelle connerie, la guerre ! »
C’était triste et beau à pleurer.
WALL-E
On passe du film d’art et d’essai au blockbuster. Je n’épiloguerai donc pas sur ce film dont Six (dont le blog dont je n’ai pas assez dit tout le bien que j’en pensais est malheureusement fermé) avait déjà fait la revue au moment de sa sortie. En fait, non, elle avait juste raconté combien ce film l’avait émue et je m’attendais donc à verser moi aussi ma larme, car j’ai la larme plus facile au cinéma qu’à l’air libre.
Un des grands points forts de ce film est la qualité – que dis-je, l’excellence – de l’animation au moins pour la première partie du film, c’est à dire avant que les humains ne fassent vraiment leur apparition. Le travail colossal qui a dû être effectué sur les textures fait que, de temps à autre, il faut se frotter les yeux pour se souvenir qu’il ne s’agit pas d’images filmées mais d’images de synthèse. Autre exploit, toujours dans cette prime séquence, raconter une histoire sans quasiment un mot, une sorte de cinéma d’animation muet, tout en captivant l’assistance. Le scénario, par la suite, c’est à dire quand les humains interviennent dans l’histoire est un peu plus convenue (les références réitérées à 2001, l’Odyssée de l’Espace, notamment, cette sorte de monument indépassable du cinéma de science-fiction, n’étaient guère surprenantes). Le graphisme ultra-simplifié des humains vient un peu casser cette magie, mais l’émotion reste là et, oui, j’y suis allé de ma petite larme devant la danse spatiale des deux robots amoureux. Mention spéciale pour l’asile de robots détraqués cinglés, un moment assez hilarant du film.