Alain Corneau a tiré sa révérence et, comme on dit dans ces situations, il nous laisse un dernier film en testament.
C’est sur la base de critiques plutôt favorables et de la présence au générique de la très désirable (à mes yeux en tout cas) Kristin Scott Thomas que nous sommes allés, avec ma femme, voir Crimes d’amour au cinéma.
Assez mal nous en a pris car, au bout de 15 minutes, je glissais à l’oreille de ma femme (pour ne pas gâcher l’éventuel plaisir de nos compagnons d’infortune) : « mais quelle daube ! »
Je ne vous raconterai pas l’histoire (que vous trouverez à loisir n’importe où) mais en résumé :
- C’est vraiment très mal joué
- D’autant plus mal joué que les dialogues sont poussifs
- À un point ahurissant : même les séquences de journal télévisé font à côté de la plaque
- Même les Blackberry (un sponsor du film à n’en pas douter) sonnent faux (avec le prénom des personnages qui apparaît, sans leurs noms)
- Le monde de l’entreprise est dessiné d’une manière caricaturale qui m’a affligé. Le scénariste était-il un élève de 3ème après sa semaine de stage ?
- De manière générale, tous les corps de métiers qui apparaissent dans le film sont dépourvus de réalisme (sauf peut-être la gardienne de prison, mais là, je manque d’éléments donc je laisse le bénéfice du doute). L’avocat m’a fait mourir de rire quand il dit à sa cliente qu’il est soulagé
- Bon, le seul truc qui sauve un peu le film, pendant un moment (lorsqu’on essaye de mettre de côté l’absence de réalisme du film, la médiocrité du dialogue et qu’on se raccroche comme on peut à la seule ossature un peu préhensible qu’est l’histoire), c’est le stratagème autour du meurtre (oui, je n’en dis pas plus pour ne pas que Miss Peel hurle au spoiler, mais il y a crime dans Crime d’amour) (pour ce qui est de l’amour, je serai moins catégorique). Il y a une idée. Dommage que ce soit à peu près la seule de valable en 104 minutes.
Si j’avais su, j’aurais pas venu.