Site icon Comme une image

Départs de feu

Humour d’arabe

Moi qui croyais qu’El Watan était un journal sérieux (proche du pouvoir, dit même Wikipedia), je découvre que c’est une sorte de Canard Enchaîné à peine moins trash que Hara-Kiri (un titre qui serait fort à propos dans le cas qui nous préoccupe).

Jugez-en plutôt sur cet article paru le 19 janvier et surfant sur la situation algéro-tunisienne.

L’Algérie va importer 30 millions d’extincteurs

Comme une traînée de feu, les immolations se poursuivent à un rythme stupéfiant, comme si les Algériens découvraient l’efficacité de cette spectaculaire forme de contestation et l’utilisaient naturellement, comme on utilise une barque pour partir. A tel point que les autorités ont ouvert des enquêtes et que même le président de la République aurait demandé un rapport détaillé sur ce phénomène. Hier, c’est une femme, la première, qui a tenté de s’immoler par le feu pour un logement, à Sidi Bel Abbès. Comment peut-on en arriver là ? En Tunisie, il y a eu un cas, en Mauritanie, un cas, deux cas en Égypte, et en Algérie, on en est déjà à 8 cas, individuels, 28 si l’on ajoute la tentative collective de ces harraga interceptés par les gardes-côtes à Annaba, qui ont préféré s’asperger de mazout et s’allumer plutôt que d’être attrapés.

Phénomène de mode médiatique ou parce que l’essence n’est pas chère, comme l’a cruellement souligné un farouche opposant aux sacrifices sans lendemain, il faut s’interroger sur cette extraordinaire vitesse de propagation de la méthode, comme si tout le monde s’était donné le mot. Si dans la majeure partie des cas, les tentatives ne se sont pas soldées par la mort, il faudra bien se pencher sur cet étrange peuple, ces Algériens et Algériennes, avec leur rapport avec la mort si particulier et ce sens du panache si déroutant, qui ont font toujours plus que les autres ; pour le nombre de morts dans une guerre d’indépendance, ils sont premiers. Pour le nombre de morts dus au terrorisme, ils sont premiers. Pour le nombre d’émeutes, ils sont premiers et pour le nombre d’immolations par le feu, ils sont d’ores et déjà premiers, avec une bonne longueur d’avance sur tous les autres. On imagine déjà la réponse du gouvernement. Après l’obligation d’avoir un extincteur dans sa voiture, il va obliger tous les piétons à en porter un sur le dos.

Chawki Amariu

Je ne sais pas si Chawki Amari joue avec le feu, mais je préfère recopier son article des fois qu’il soit censuré pour atteinte au bon goût.
L’original peut se lire ici.

Alors, la mode des immolations va-t-elle se répandre comme une traînée de poudre ??! Serre les fesses, Bouteflika !

La version tunisienne de « bonne nuit les petits »

Humeur de françaoui

V’la-t-y pas que Eric Verhaeghe (ex président de l’Apec) claque la porte (de l’Apec, donc) avec cette déclaration fracassante : « L’emploi n’entre pas dans les problématiques du Medef ».

Ça n’est pas forcément un scoop, néanmoins, c’est assez croustillant de l’entendre non pas de la bouche d’un homme politique (de gauche, hein, ce sont eux qui n’aiment pas les vilains MEDEF), mais d’un énarque sans appartenance politique1 lui-même membre du MEDEF.

Ça commence comme ça :

Dans votre livre, vous critiquez la position du Medef, dont vous avez également démissionné, sur les questions de l’emploi. Que lui reprochez-vous ?

Les questions économiques liées à l’emploi n’entrent pas dans les problématiques du Medef. On y parle de l’allègement des charges mais certainement pas du développement de l’emploi en France. Or, je pense qu’on ne peut pas parler de l’entreprise sans interroger sa responsabilité sociale.

Allez, je ne crains pas la censure et je vous invite à lire la suite de l’interview sur le site du Journal du Net (qui n’hésite pas à brosser le Kayser Sözy dans le sens du poil).


  1. Pour autant que mes rapides recherches sur le sujet ne soient pas démenties.
    Quitter la version mobile