La journée de samedi démarre sous de bien meilleures auspices : il y a du soleil, et il tape, pour l’heure, en dépit de quelques nuages et d’une promesse de pluies occasionnelles dans la journée ; nous verrons bien plus tard. Aujourd’hui, je viens avec ma fille cadette qui va profiter toute la journée des animations du « Mini Rock en Seine », une sorte de garderie rock pleine d’imagination. C’est gratuit jusqu’à 10 ans, c’est donc cette année qu’il fallait en profiter ou jamais.
Le temps de rentrer sur le site et d’inscrire ma miss pour la laisser entre des mains expertes es-gnards, je retrouve scène de la Cascade le concert déjà entamé de Speech Debelle. C’est tout à fait sympathique, mais pas suffisamment hypnotique pour me scotcher à la scène. Je m’éloigne donc pour :
- Commander au Bar Métal une pinte de Grimbergen (NB : ne souhaitant pas reproduire le piteux score de la veille, j’ai aussi réussi à introduire une petite quantité de rhum arrangé dissimulée dans une flasque de fortune (une gourde de compote), ne réussissant pas à mettre la main sur ma jolie flasque métallique achetée spécialement pour le festival quelques années plus tôt. Et là, je dis Grrrrrrr…) ;
- Récupérer sur le stand central un nouvel exemplaire du programme détaillé du festival, ayant oublié celui récupéré hier à la maison, afin de pouvoir organiser ma deuxième journée ;
- Aller un peu plus loin observer le rodéo mécanique, qui ne lasse pas de me fasciner. J’ai salué comme il se doit l’excellente performance d’une jeune femme, grande, souple, fine, qui a battu d’un coup le record masculin et féminin en atteignant les 2 mn 37.
Me voici déjà face à la grande scène pour écouter d’assez loin les mélodies tout à fait charmantes (oui, je sais, c’est un peu léger comme critique musicale, mais c’est tout ce que j’ai noté, et je ne me souviens de rien de plus précis) d’Of Monsters and Men. Les festivaliers déambulent le sourire aux lèvres sur tout le site, il fait beau, les enceintes crachent leurs décibels, la bière coule à flot, pas de doute : l’esprit Rock-en-Seine souffle sur la prairie du domaine de Saint-Cloud et je suis heureux.
Repérés sur le programme, mais totalement inconnus de mes oreilles, les Anglais de TOY sont les suivants à s’occuper de mes oreilles. «Rock Psyché»dit la notule les concernant. En tout cas, je me régale. (Note à moi-même : penser à m’acheter des disques des groupes qui me plaisent, ça m’évitera de me demander pourquoi je les ai trouvé bien en me relisant un an plus tard.)
Ensuite, après une pause-pipi (que vaudrait mon récit sans ce détail croustillant, je vous le demande) et la dégustation d’une pâtisserie orientale (un cornet à la pistache – non, non, ça n’est pas une glace) (et, oui, je me suis lavé les mains entre temps) (je sens que vous aviez besoin de le lire aussi), me revoici à l’autre bout du parc devant Maximö Park qui se laisse écouter mais que je trouve sans relief et surtout sans les accents des Smiths promis par le programme.
C’est une toute autre ambiance, nettement plus swing, qui fait onduler le public de la Cascade devant Caravan Palace (O***, j’imagine que tu connais, je te conseille vivement d’aller les voir en live si ce n’est déjà fait). Probablement l’ambiance la plus festive du festival, en tout cas la plus vibrante de tous les concerts auxquels j’ai assisté, et je regrette de ne l’avoir touché que du bout des yeux au lieu de m’immerger dedans. J’étais avec un ami qui ne sentait aucune démangeaison dans les jambes, j’étais impatient d’aller voir dEUS qui allait démarrer juste après sur la Grande Scène, bref, que des mauvaises raisons. Ce sera un de mes regrets du festival, ne pas avoir vécu ça de plus près, et ce sera aussi un de mes moments magiques, ceux qui nous captivent par surprise, comme l’avait fait Bat for the Lashes quelques années plus tôt au même endroit.
Je leur tourne donc le dos à regret au son de leur dernier morceaux qui continue d’embrasser leur public pour ne rien rater de mes chouchous du jour. dEUS est grand et je suis leur fidèle. Ah ! Je ne vais pas jusqu’aux larmes (j’en avais versé quelques unes, de bonheur et d’émotion, la dernière fois que je les avais vus en salle), mais Instant Street reste indéniablement un hit en rock massif, et globalement, je me régale.
Tant pis pour les concerts qui arrivent. Temper passe à la Trap, et le seul Childish Gambino Gambino auquel j’ai droit, c’est ma fille que je passe récupérer pour le dîner et quelques autres activités à l’espace Mini Rock-en-Seine, en prenant le temps de le visiter un peu. Elle s’est bien marrée, elle est maquillée comme une voiture volée, modèle glitter, et ses biceps arborent quelques tatouages. Comme promis, je l’emmène faire un tour de rodéo mécanique. Je m’y explose le poignet en testant ma technique que j’imaginais infaillible mais qui ne me fait tenir que le pauvre temps d’une minute sept secondes, et ma fille s’en sort sans heurt en ayant la bonne idée de faire quasiment le même score médiocre, mais à la vitesse enfant (ma fierté et mon aura familiale en sortent donc presque indemnes, elles). On avale ensuite un hamburger assez décevant (seul son prix atteignant les sommets), suivi d’un thé à la menthe, tout en écoutant d’un peu loin Noel Gallagher (qui n’a pas réussi à s’auto-splitter cette fois-ci). Ça a l’air pas trop mal. Tant pis. On retourne au Mini RES juste pour que ma fille puisse faire pipi sans attendre (ah oui, un autre détail passionnant, je sais) et on essaye de s’y prendre un peu en avance pour trouver une place sur le côté en pente pour que ma puce puisse voir les Blacks Keys ou tout du moins les écrans vidéos du concert de pas trop loin. Et vu que c’est blindé, on a bien fait de s’y prendre un peu à l’avance, renonçant du même coup tant à EODM qu’à Ed Sheeran, je ne pourrais donc strictement rien vous dire de ces concerts-là. Alors, The Black Keys, parlons-en.
Je serai bref.
Je serai très bref.
Bof ! Leur musique n’arrive pas à susciter beaucoup d’intérêt en moi, et puis comme ils n’interagissent pas vraiment avec le public, j’ai du mal à me sentir concerné. Au moins, ça aura plu à ma fille qui avait envie de les écouter. Ptête un fossé générationnel, je ne sais pas.
Après ce concert beaucoup trop long pour moi (heureusement, pas de rappel !), nous faisons un tour de grande roue, mais si moyenne roue serait plus adéquat vu la dimension peu impressionnante de l’engin, mais ne boudons pas notre plaisir : on arrive quand même, arrivés en haut, à observer une bonne partie du parc et voir déjà s’agiter le public d’Agoria que je compte aller rejoindre pour me trémousser un peu. Toujours pas de pluie à déplorer, même si les nuages sont denses. Peut-être trois gouttes sont-elles tombées durant le précédent concert, mais nous étions sous les arbres et il est difficile de dire si les gouttelettes reçues venaient du ciel ou d’ailleurs.
C’est parti pour la techno d’Agoria, donc. On danse sur quelques morceaux, mais ma fillotte trouve ça répétitif et s’ennuie. Je ne peux pas totalement lui donner tort. Nous faisons un crochet du côté de Bromance mais ce n’est pas mieux (c’est même pire). Hop, tant pis, on lève le camp et pour finir, nous visitons ensemble l’exposition Rock-Art en argumentant sur nos affiches favorites respectives. On se couvre bien pour affronter la fraîcheur nocturne en scooter et nous arrivons à la maison peu après une heure du matin. C’était cool !