Je ne vais pas ici raconter l’histoire (NB : pas de happy end hollywoodien à attendre, production indé oblige), mais juste quelques impressions.
- C’est lent. Le film dure tout de même plus de deux heures. Au début, on se dit que la réalisatrice veut prendre le temps de poser le décor. Intention louable. Mais ça ne décole pas. Le temps défile pour la jeune reine, et pour le spectateur (pas royaliste, cf. cette note récente) qui ne s’est pas laissé emporté par la magie du film (je ne doute pas qu’il y en ait une, elle m’a échappé, dommage).
- Malgré les nombreux personnages, il n’y a finalement que le principal qui est un peu fouillé. On ne comprend pas grand chose de ce qui agite notre Louis XVI (non, ce n’est pas un film à clefs), ou Mme de Truc, ou la Vicomtesse du Balai.
- J’ai toujours trouvé ennuyeuse la description de l’ennui (on pourrait dire que c’est réussi, du coup). Par exemple le film L’ennui. Ou À Rebours d’Huysmans (moi pas comprendre). Bon, ben là, c’est pareil. Au bout de la dixième coupe de champagne, et au dixième fraisier, on comprend le message. It’s chiant to be the queen. Alors la reine prend un amant. C’est plein de profondeur, cette passion. Ils échangent des regards. On comprend qu’ils se plaisent. C’est trop fort, le cinoche.
- La musique. Ah, la musique ! Sofia Coppola est connue pour ses B.O.F. branchouilles, de la bonne pop indé des familles. Perso, à la maison, j’ai l’album d’Air du film Virgin Suicides et c’est drôlement bien. Amateurs de pop, méfiez-vous : pour 1 p’tit Cure des familles, vous vous tapez deux ou trois menuets + le best of des Arts Florissants.
- N’empêche qu’elle est mimi, la Kristen Dunst, y’a pas à chier. Un autre jour, je vous raconterai comment j’ai copié le baiser de Spiderman et Mary-Jane, mais c’est une autre histoire.
- Amis lecteurs (je n’hésite pas, je mets le pluriel, j’ai vu que mon compteur annonçait 35 visites – truc de ouf) n’allez jamais voir des films autrement qu’en V.O. Je vous concède que ça fait un peu drôle d’entendre Autrichiens & Français causer dans la langue de Tony Blair, mais après tout qu’importe. On s’y habitue presque. Dans un autre genre de reconstitution historique, La folle histoire du Monde, de Mel Brooks, il y avait un passage sur la même période de l’histoire de France, et l’on retrouvait dans une auberge une assemblée populaire fomontant la révolution. « Nous sommes tellement pauvres – disaient-ils en anglais dans la V.O. – que nous sommes obligés de parler dans une langue qui n’est pas la nôtre. » Je me suis longtemps demandé comment ce gag avait pu être transposé en V.F. J’ai eu la réponse bien des années après en revoyant ce film à la téloche. Et ben c’était moins drôle.
Sinon, mon titre est un jeu de mot plutôt tiré par les cheveux, mais il me plaît alors silence dans les rangs.
Et puis sur l’image y’a écrit « Queen is (almost) dead », et c’est hyper-inter-textuel, alors on est prié d’apprécier.