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Trop jambon, trop con

Fleury-Michon nous prend vraiment pour des cons.

Jusqu’à présent, c’était une des rares marques de grande distribution a proposer du jambon Label Rouge, c’est à dire un jambon un peu moins insipide que la moyenne (j’entends : que la moyenne de ce qu’on peut trouver en supermarché).
De fait, le jambon au bouillon de chez Fleury-Michon était plutôt bon, et puis le voilà qui a disparu de la gamme. Alors bon, on se rabat sur le jambon au torchon qui n’est pas trop mal non plus. Label Rouge, toujours.

Et puis tout dernièrement, cherchant désespérément du Label Rouge dans les rayons, j’aperçois qu’une bonne partie de la gamme F-M voit son Label Rouge substitué par un Label Spécial Couillon, le genre de truc dont l’industrie agro-alimentaire use et rabuse : le pseudo label, le label maison, le sticker publicité du genre « élu produit de l’année » par un jury de consommateur invités moyennant rétribution à départager différents produits dont les fabriquant ont dû payer pour se voir sélectionnés (un peu comme si les cinéastes devaient payer pour voir leur film sélectionné au festival de Cannes, genre).

 

AVANT

APRÈS 

À ma gauche, un jambon Label Rouge, c’est à dire répondant à des critères définis et contrôlés par le Ministère (de l’Agriculture je suppose).

À ma droite un nouveau jambon moins bon avec une qualité garantie. Ça veut dire quoi « qualité garantie » ? Ben rien, justement. Rien du tout. Voilà. On vous garantit que c’est du jambon fait à base de porc. Oh, Monsieur Fleury-Michon est trop bon.

Je n’imagine pas une seule seconde que ce nouveau label soit mieux-disant que le précédent. Si c’était le cas, les joyeux marketeurs de F-M se seraient empressés de les accoler l’un à côté de l’autre. Du jambon double label, la classe.

Ce qui me désole, dans cette affaire, c’est qu’on nous serine en permanence avec la qualité de ce qu’on met dans son assiette, que F-M a dû penser qu’il y avait un créneau à occuper, celui du jambon de qualité en supermarché, il lance une belle gamme de Label Rouge, et puis au bout d’un moment, il se dit que finalement, il vaut mieux berner le consommateur en lui refilant un produit de qualité moindre. Probablement parce que son créneau marketing n’était pas suffisamment rentable. Parce que nous n’étions pas assez nombreux à dépenser quelques dizaines de centime d’euros en plus pour acheter un jambon d’un peu meilleure qualité que le jambon supérieur d’à côté.
De fait, la part du budget des ménages consacré à l’alimentation continue de décroître. Les gens ont d’autres priorités.

Lu ici :
La part de l’alimentation dans le budget familial serait statistiquement passée en quarante ans de 45 % à 14 % actuellement (sauf dans les familles en situation de précarité où le problème de l’alimentation reste prégnant).

Et ici :
En quinze ans, les ménages ont réduit la part de budget qu’ils consacrent à leur alimentation et aux boissons non alcoolisées à domicile : cette part est passée de 15,7 % en 1990 à 14,3 % en 2004. 

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