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En voir, prendre le sien

Quand j’étais petit, je supposais que l’accès à l’âge adulte me permettrait d’assouvir mes envies.
Dans une assez large mesure, je n’avais pas forcément tort.
Par exemple, lorsque je déclarais, vers 7 ans : « Quand je serai grand, je m’achèterai plein de saucisses que je mangerai avec de la moutarde », je mettais l’accession au bonheur (simple) à un niveau très raisonnable. À ce jour, le hot-dog (moutarde, évidemment, tu ne penses tout de même pas, ami lecteur, que je suis du genre à y mettre de la mayonnaise ou du ketchup. Pouah !) est un de mes plats sur le pouce favoris (encore que le croque-madame fasse également mon bonheur accompagné d’un demi pression, mais il nécessite des couverts).

Quand j’étais tout petit (c’est un de mes rares souvenirs précis de l’âge de la maternelle), se montrer pieds nus était du même niveau d’indécence que se montrer tout nu. Le grand standard pied = sexe était ancré en moi et ce (chez moi, léger) fétichisme du pied n’allait plus me quitter.

Quand j’étais moins petit, j’espérais qu’une fois adulte, lorsque je partirai en vacances avec mon amoureuse, elle poserait ses pieds nus sur le rebord de la fenêtre, tandis que nous roulerions sur l’autoroute du Sud.
Figure-toi, ami lecteur, que ce fantasme qui me semblait simple d’accès ne fut assouvi en tout et pour tout (à ce jour) qu’une seule fois. Évidemment, cela ne suffit pas à faire de moi un homme malheureux. J’ai eu le droit à quelques reprises à des footjobs (je ne sais pas si on dit comme ça) et j’ai même dans ma boîte à souvenir un de ces épisodes filmés (je comprends que tu sois déçu, ami lecteur, que j’illustre ma note avec une photo même pas libre de droits volée sur Internet, plutôt que par cette vidéo dont je jouis pleinement du copyright, mais c’est comme ça, la frustration se partage). Mais ce petit moment simple, d’une femme à mes côtés qui se déchausse et pose ses pieds sur le tableau de bord, sans autre intention érotique que ce petit bonheur que ce geste fera naître dans ma tête, celui-là, il me manque…

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