« Coup de théâtre ! » annonçait ce matin le journaliste France Inter en ouverture de son édition de 8 heures, « Lionel Jospin renonce à déposer sa candidature à la candidature pour les présidentielles de 2007 ».
Voilà un homme (Lionel Jospin, pas le journaliste) qui, apparemment, est bien mal conseillé (on dit ça en général d’un homme qu’on estime auquel on n’ose pas directement faire le reproche mais t’es complètement con ou quoi ?). Il faut dire que depuis son départ — relativement digne, tout de même — suite à son échec en 2002, Monsieur Je-Me-Suis-Retiré-De-La-Vie-Politique rentrait, ressortait, rentrait, ressortait, et ça agaçait plus qu’autre chose. La France doit être 100% clitoridienne (non, ce n’est pas un sondage SOFRES auprès d’un échantillon représentatif de la population de 1007 personnes majeures, je n’ai pas les moyens). Le Parti Socialiste, privé de son leader à la suite de cette défaite mit à sa place François Hollande, qui ne sut jamais imposer son leadership avec assez de fermeté, si bien qu’après le bordel causé en interne à l’occasion du référendum européen, ils se sont retrouvés dans la situation que tu constates, ami lecteur : pas de vrai leader, chacun, n’obéissant qu’à l’intérêt supérieur de la nation (et à leur ego hypertrophié à coups de sondages), concluant sur l’indispensabilité de sa candidature, guéguerre des chéchefs (non, pas de puputsch, ça c’est ailleurs)…
Pourtant, Lionel Jospin avait une vraie légitimité à se représenter. Nul ne doute, après ses cinq années de conduite du gouvernement, sur ces capacités à assumer lapluôtefonxion (la souhaiter, c’est un autre débat que je n’ouvrirai pas), sur ses qualités de leadership, etc. Mais ce joli fond de commerce aura été gâché, à mes yeux, par deux erreurs majeures :
— n’avoir jamais réellement fait son mea culpa sur l’échec de 2002 (dire « j’assume toute la responsabilité » est totalement insuffisant et son « émotion » à La Rochelle devant les jeunes du MJS n’est toujours pas satisfaisant)
— ne pas être revenu plus tôt asseoir sa légitimité : le voilà qui surgit, n’annonçant même pas sa candidature (de facto, il a juste dit qu’il y songeait — très fort — et d’ailleurs, dans son renoncement, pas plus de coup de théâtre que de beurre en broche [NDLR non, ceci n’est pas une locution lepéniste]). Tel le lièvre de la fable, il s’aperçoit que les autres sont partis et ont une bonne avance (enfin, pas exactement tous mais bon) et surtout, que les militants (parce que ce sont eux qui vont désigner leur candidat, et pas les sondages) ne veulent pas d’un sauveur de dernière minute, deus ex machina qui dépassait des coulisses depuis un bon moment (2003, non ?).
Des autres candidats, il en est un autre qui devrait avoir la sagesse de botter — juste cinq minutes — le cul à son ego le temps de faire une déclaration semblable au lieu de foncer droit dans le mur. Le ridicule ne tue pas, Jack. Tu serais formidââââble.