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Et un enterrement, un !

J’ai regardé hier soir sur France 2 le film Mariages.
J’ai raté les dix premières minutes, qui furent peut-être l’occasion, pendant que l’on posait le cadre, de fournir de nombreuses précisions qui m’auraient permises de mieux comprendre certains personnages mais qu’importe : ce film était d’une médiocrité inepte assez déconcertante.

On avait l’impression que la réalisatrice scénariste dialoguiste (autrement dit : la coupable) Valérie Guignabodet a tenté de faire une compilation de bons mots mais n’est pas Guitry qui veut (et encore, je ne porte pas spécialement Guitry dans mon cœur mais il savait faire preuve d’esprit).
Déjà, pour le personnage incarné par Jean-Pierre Dujardin, il a suffi d’aller faucher sur citations.com l’intégralité des citations, proverbes et dictons parlant du mariage.
Pour les autres personnages, il a suffi d’aller piocher dans le dictionnaire des idées reçues toutes les autres banalités qu’on peut entendre ou lire à propos du mariage.

On prend un grand shaker, on agite un grand coup, et il en sort une bouillie indigeste où la cohérence, ou plutôt la véracité des personnages nous échappe totalement.

C’est bien simple, il n’y en a pas un auquel on croit.

Et je préfère ne pas trop parler des acteurs qui ont du mal à sauver le film (même la très professionnelle Miou Miou ou le sobre Antoine Duléry) quand ils ne l’enfoncent pas (je pense notamment aux deux jeunes premiers). 

Ce qui est assez merveilleux, c’est que l’essentiel du film est consacré à pilonner le mariage (voire « le couple » de manière plus générale) entre cocufiages multiples et croisés, abandon de la cellule familiale, mensonges, absence d’engagement, etc. pour finir par un happy-end improbable où tout le monde finit par aimer tout le monde (palme du beurk décerné au père atteint d’un cancer à pronostic sombre qui reviendrait crever chez son ex) à commencer par les jeunes mariés qui ont l’air de s’aimer comme moi j’aime le roquefort (i.e. le plus éloigné de moi possible) sauf le personnage incarné par Lio, genre ravie de la crèche, qui se barre.

Je notais récemment que l’envoûtante musique d’Exotica signée par Mychael Danna servait grandement le film, eh bien dans le cas présent, la scie pondue par Fabrice Aboulker (je trouvais que ça ressemblait au thème du Parking des Anges de Marc Lavoine, Google me confirme que j’ai ouï juste) conforte également Mariages dans sa médiocrité.

Valérie, j’ai regardé ton film avec patience, jusqu’au bout, mais je ne peux pas faire plus : je demande le divorce.

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