Site icon Comme une image

Plein le l-u-c

Il y a un événement qui est presque passé inaperçu.

Pourtant, ç’aurait dû être comme un tremblement de terre dans la communauté cinématographique, et plus largement la communauté cinéphile, et plus largement l’immense masse de glandus qui va au moins une fois par an au cinéma. Ou qui loue un DVD. Ou qui télécharge un DivX sur eMule… Enfin, qui consomme des films d’une manière ou d’une autre. Moi, toi ami lecteur, nous tous.

Lorsqu’elle a été annoncée, cette nouvelle aurait dû déclencher des scènes de liesse populaire, faire la une des journaux, être l’occasion d’une émission exceptionnelle du Droit de Savoir sur TF1. Nous devrions tous trembler encore d’émotion en évoquant, entre nous, pour la quinzième fois ce mois-ci, entre collègues à la cantine, ce fait, comme lorsque l’on repense à chaque 11 septembre anniversaire au spectacle hallucinant du World Trade Center s’écroulant.

Luc « c'est gentil un film » Besson, de bonne humeur

Or donc, le 11 septembre 2006, justement (date qui a peut être fait que l’événement ait moins retenu l’attention qu’il n’aurait dû), Luc Besson (notre illustration) annonçait qu’il arrêtait le cinéma.

Même si la sortie programmée en décembre de son dernier navet testamentaire (même en me payant, je n’emmènerai pas mes gosses voir ça) obscurcit discrètement le tableau, nous ne devons toutefois pas retenir notre joie.

Plus jamais de Grand Bleu (encore que ce n’est pas ce qu’il ait fait de pire), de Nikita. Adieu Le Cinquième Élément, un film qui pompait éhontément différentes merveilles cinématographiques (comme Blade Runner) et réussissait à en faire une bouillie indigeste.

Finis, les rôles féminins plus pitoyables les uns que les autres. Besson est en effet un des rares réalisateurs à réussir le tour de force de faire de ses personnages féminins à la fois des personnages centraux et des personnages d’un vide abyssal (la Leeloo du Cinquième Élément en est la plus flagrante illustration).

Je ne sais pas s’il va également arrêter ses opérations de production, parce que c’est tout de même à lui qu’on doit Taxi. Quand j’ai vu Taxi en salle, à sa sortie (si, si !), et que j’entendais le public se bidonner quand le film, de mon côté, me consternait, je me suis senti un peu en décalage avec mes concitoyens…

ם ם ם

Quant à ses futurs collègues de l’action citoyenne à laquelle il a désormais annoncé se consacrer, je leur présente mes condoléances sincères.

Quitter la version mobile