Vous reconnaîtrez dans le cliché ci-dessous mon talent habituel à porter à votre regard des photos d’affichage de publicité nettes, sans reflets, enfin, bien léchées, quoi !
Je suis passé devant ce matin, à vélo. Je me suis dit « mais qu’est-ce que c’est que cette pub à la noix ? » Je continuais de pédaler, tandis que se formait dans mon esprit l’idée suivante : « bon sang, mais ça c’est un bon matériau pour une note ». Alors n’écoutant que ma conscience burpeuse (la conscience professionnelle provisoirement mise de côté, j’étais déjà en retard et 2 minutes de plus ou de moins…), je fis demi-tour et pris ce cliché, en essayant de ne pas imaginer ce que cette femme d’un certain âge, assise sous l’abribus, pouvait penser de cet énergumène à vélo planté devant elle et photographiant avec son téléphone portable une femme en tenue légère.
Remercions au passage mon logiciel de traitement d’image grâce auquel, consciencieusement, je redresse à chaque fois les perspectives, parce que cette photo n’a absolument pas été prise de face. Et puis de toute façon, on s’en fout, de la qualité de l’image. Ce qui compte, c’est ce qu’il y a écrit dessus.
En l’occurrence : ENFIN UNE CANDIDATURE BIEN SOUTENUE.
Il ne vous aura pas échappé que la présidentielle 2007 est marquée par une forte proportion de femmes (dont une, n’en déplaise à certains, en position éligible – touchons du bois). De gauche à droite (hin hin hin) Arlette Laguillier, Marie-George Buffet, Dominique Voynet et Ségolène Royal. Regrettons l’absence de Clémentine Autain, dont le charme n’a hélas d’égal que sa crétinerie, ce qui me fait manquer beaucoup d’occasions de passer pour un macho misogyne.
À titre d’illustration, notons que Clémentine Autain a proposé que tout le monde, du patron à l’ouvrier, gagne strictement le même salaire. J’en rigole encore. Ce qui n’empêche pas de se scandaliser d’autres choses. Savez-vous qu’au XIXe s., l’écart de salaire entre le patron d’une usine et son employé était d’un rapport 40x. Désormais, c’est 400x.
Revenons-en à nos cotons.
Profitant de la vague électorale, Triumph nous sort donc cette publicité faisant référence à la campagne et sous-entendant au passage que les candidates sus-citées ne bénéficieraient pas de soutien. Insurgeons-nous d’abord en faux contre cette allusion diffamatoire, puis interrogeons-nous : de quelle candidature est-il ici question ?
La blondasse, bouche entr’ouverte, est candidate à quoi ? À se faire sauter ? Quel est son programme ?
Allez, une pub de merde de plus.
Rideau.