Lors de mon voyage en TGV, hier, tandis que je tapotais sur mon portable le texte de ma précédente note tout en éclusant un peu de courrier en retard, mon voisin lisait avec application le dernier (?) Paris-Match.
Celui qui a fait 14 pages sur Sarkozy après le deuxième tour (et, je crois, 4 sur Royal et 2 sur Bayrou, histoire de respecter les rapports de force sortis des urnes). Et justement, mon voisin s’arrêtait précisément sur la lecture de cet article, j’ai donc pu y glisser un œil pour voir à quoi ressemblait la propagande du petit Nicolas.
Les intertitres ne laissaient pas beaucoup de doute sur la neutralité des journalistes ayant commis la chose. C’est bizarre, d’habitude il me semble que la mention « publi-reportage » doit être visible.
Enfin, on y voyait Cécilia qui semblait vraiment super-contente pour son mari. La rumeur dit qu’on lui a demandé de faire bonne figure pendant le scrutin avant de pouvoir retrouver son nouvel amour à N-Y où son fils serait déjà inscrit à l’école.
Bon, j’ai aussi une rumeur qui dit que Hollande et Royal ne sont plus ensemble depuis des lustres.
On s’en tape un peu, de toute façon, de savoir si Nicolas baise ou pas, quoi qu’il ne soit pas à exclure que cela influe défavorablement sur son caractères.
Bon, on savait déjà que Sarkozy avait eu la tête de Génestar, le précédent rédac’ chef de Match pour avoir fait justement un numéro sur Cécilia et son amant, on avait entendu déjà d’autres tristes nouvelles concernant la façon dont notre futur despote apprécie l’impertinence des journalistes. La presse est muselée alors qu’il n’est même pas président, on est en droit de trembler sur ce qui nous attend si ce caractériel accède aux plus hautes fonctions.
On se souvient comment TF1 bille en tête avait organisé le décérébrage de l’opinion avec son matraquage sur l’insécurité en 2002 avec le résultat que l’on sait au deuxième tour.
Cet article trouvé dans Le Canard Enchaîné du 2 mai 2007 achève de me démoraliser. Verbatim :
« Paris Match » avait prévu, pour son numéro du 25 avril, après le premier tour, une couverture célébrant le succès de Sarko. Pour les besoins de l’opération, un photographe de l’agence SIPA avait passé la soirée dans le bureau du candidat, rue d’Enghien. Bingo : il a pu immortaliser le portrait de Sarko enlaçant affectueusement son petit Louis de fils, une fois ses 31 % en poche. Une séquence émotion idéale à laquelle tenait beaucoup le proprio de « Match », Arnaud Lagardère, l’ami – pardon –, « le frère » de Sarko.
Seulement voilà : fait rarissime, une partie de la rédaction s’est rebellée contre ce projet. L’affaire s’est compliquée lorsque Sarko a exigé, in fine, que le visage de son fiston soit flouté. Pas très vendeur pour « Match »… Et comme le fait remarquer un journaliste de l’hebdo, « Jean-Pierre Cassel avait eu l’élégance de mourir ». Le petit Louis s’est alors retrouvé en pages intérieures, remplacé au pied levé, à la une, par l’acteur décédé quelques jours plus tôt.
Après cet épisode, le patron des rédactions du groupe Lagardère, Christian de Villeneuve, s’est fendu de cette mise au point auprès des râleurs de « Match » : « Vous travaillez pour Lagardère, c’est un choix qu’il vous faut assumer ! » Villeneuve, lui, n’est là que depuis janvier dernier, mais il apprend vite.
J’ai comme une envie de gerber.