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Femme de méninge

Voilà maintenant plus de quinze mois que nous sommes installés dans notre nouvelle maison et nous n’avons toujours pas repris de femme de ménage. Désormais que nos comptes en banque ne sont plus essorés par toutes les dépenses qui ont suivi notre emménagement – certes, le remboursement mensuel du prêt immobilier ne nous autorise pas les mêmes largesses que du temps où nous n’étions que locataire – nous avons les moyens d’avoir à la maison une femme de ménage. Payer plus pour travailler moins, en somme. Ça ferait le plus grand bien à notre couple. Parce qu’en toute franchise, tout homme moderne que je sois, c’est quand même ma femme qui se tape le plus gros du boulot (je fais les courses, la cuisine quand je suis là, un petit coup d’aspirateur de temps en temps, je nettoie les chiottes – je pense que sa reluctance à nettoyer la merde [on voit bien qu’elle n’a pas bossé chez McDo, elle, NDLA] est à corréler avec mes frustrations en matière de jeux anaux – la cuisinière et quelques autres trucs, mais elle se tape tout le reste, le repassage, la couture, le nettoyage des sols, de la salle de bain, le linge, etc. Bénissons au passage notre lave-vaisselle (nous n’en avions pas dans notre ancienne appartement).
 
Ça ferait du bien à notre couple, disais-je, parce qu’un peu d’euros en moins sur mon compte en banque, ce sera bien compensé par la liberté d’esprit et le temps que ma femme (et cette dernière au tout premier rang) et moi y gagneront. La sérénité sert mes intérêts libidineux.
 
Je mets donc un peu la pression sur ma femme pour qu’elle se décide à en prendre une (parce que c’est elle qui choisira et embauchera), et comme (modeste) contribution, je recueille dans les boulangeries des numéros de téléphone laissés sur des petites feuilles prédécoupées.
 
La semaine dernière, à la boulangerie, j’en remarquais un de ces petits papiers annonce et je souriais.
Cette semaine, je le voyais à nouveau, intact, et je souriais. Entre moquerie et pitié, quel camp choisirez-vous ?
 
La personne avait soigneusement répété son numéro de télephone sur chaque ligne, et prédécoupé son papier en colonne. Ça donnait quelque chose comme ça :
 
┌────────────────────────────╖
│ Jeune femme cherche heures ║
│ de ménage, repassage. Me   ║
│ contacter au :             ║
│                            ║
│ 06 │-21 │-98 │-23 │-99 │38 ║
│ 06 │-21 │-98 │-23 │-99 │38 ║
│ 06 │-21 │-98 │-23 │-99 │38 ║
│ 06 │-21 │-98 │-23 │-99 │38 ║
│ 06 │-21 │-98 │-23 │-99 │38 ║
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Si le sens pratique est une des qualités qu’on peut espérer d’une femme de ménage, il est à craindre que celle-là en manquait un petit peu… 
 
PS1 : le numéro reproduit ici est évidemment fictif
PS2 et qui n’a rien à voir : le 7000e commentaire sur mon burp a été atteint par La Sorcière et c’était ici. On l’applaudit bien fort (elle jouait pour la gloire, et puis ce n’est pas parce que Noël approche que je dois me transformer en distributeur de cadeaux. Je rappelle que j’attends le 10.000e pour offrir une nouvelle récompense.
PS3 qui a un vague rapport : il reste une place à prendre pour mon petit jeu pyramidal. Qui veut que je lui tricote une écharpe, alors ?? 
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