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Allô de rose

Je suis passé une première fois devant l’affiche en me demandant : « est-ce une coquille ? » et j’ai poursuivi ma route.
Je suis passé une deuxième fois (le lendemain) en me reposant la question, en essayant de repérer un élément, dans l’affiche, qui justifierait ce féminin pluriel si inhabituel pour une campagne qui, par ailleurs, semblait totalement neutre (or, vous n’êtes pas sans ignorer, amis lecteurs – oui, amis lecteurs, même si j’ai dans mon lectorat pléthore de lectrices subjuguées par mes charmes et mes talents scripturaux – que dans notre bonne vieille langue française, le masculin l’emporte).

Cette fois, j’ai fait demi-tour, je me suis dit que la seule explication, c’était que le téléphone soit rose, et, de facto, il l’était. Très légèrement, hein, à peine plus qu’un filet, d’un rose pastel discret. Un rose qui ne saute pas aux yeux (et a fortiori pas non plus sur ma photo complètement pourrie – oui, le cycliste qu’on distingue en reflet est votre serviteur, avec un casque, même, on ne plaisante pas avec la sécurité). Un téléphone qu’un mec pourvu de testicules en état de marche pourrait même porter sans passer pour une grosse tantouze (et quand bien même…).

Merci donc à Orange (sic) de nous rappeler que « le rose, c’est pour les filles » et nous faire ainsi toucher du doigt ce positionnement pionner, signe d’une incontestable modernité.

Vivement la publicité avec un téléphone bleu, pour nous, les hommes. D’ailleurs, mon téléphone à moi est d’une couleur dénommée par le constructeur « Saphir » (et on peut y voir un hommage, oui).

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