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La connerie tranquille

L’information n’est peut-être pas encore arrivée jusqu’à vos oreilles. Il paraît qu’elle est en train de faire le tour du web à grande vitesse et je participe de sa propagation. Je n’en ai pris connaissance qu’hier, soit déjà plus de quarante huit heures après sa diffusion sur Rue89, elle-même sortie plus de 72 heures après cette brillante intervention de Jacques Séguéla à la télévision, déclarant donc sans se démonter :

— Si à 50 ans on n’a pas une Rolex, on a quand même raté sa vie !

Il y a deux choses qui me fascinent avec certains gens (très) riches. La première, c’est l’obstination que montrent la plupart d’entre eux à vouloir être encore plus riches. Quand on gagne 10 fois le SMIC et qu’on veuille gagner 12 fois le SMIC, j’arrive à comprendre. Mais quand on jongle avec les milliards et qu’on cherche à en gagner encore d’autres, j’avoue que ça me dépasse. Ils ont dépassé depuis le seuil au delà duquel on peut s’acheter tout ce dont on peut avoir besoin ou envie (du caviar au petit déjeuner, des vacances au soleil sur une île qui leur appartient, le dernier disque de Céline Dion, que sais-je encore ?), mais ils poursuivent quand même cette quête du toujours plus (de fric, de pouvoir).

La deuxième, c’est cette croyance qu’ils peuvent avoir que le bonheur passe par cette omni-possession. Ça tient du poncif, « l’argent ne fait pas le bonheur (mais il y contribue) » et pourtant, s’il est clair qu’il faut une bonne dose de détachement des valeurs matérielles de notre monde pour être heureux en étant pauvre, comment peut-on, à l’opposé, Monsieur Séguéla, en arriver jusqu’à baver devant les caméras une telle connerie. C’est à gerber. Putain, à la Révolution, y en a qui l’ont méritée, la guillotine, et vous, votre bling-bling Kaÿzer Sozy et d’autres, vous me donnez parfois envie de la ressortir.

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