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Quelques morts

Je crois que c’est une des spécialités du mois de janvier, en concurrence avec la galette à la frangipane : les morts.

Philippe Séguin – Arrêt cardiaque

Une des rares personnalités de droite qui inspirait le respect. Je fais partie de ceux qui ont vu le fameux débat sur l’Euro le traité de Maastricht avec François Mitterrand, ouais, un machin qui me classe direct dans la catégorie des vieux schnocks.
Il y a toujours un part d’incrédulité à constater que certains esprits animés d’une fibre sociale puissent être, malgré tout, de droite (ça me fait la même chose avec Simone Veil et une poignée d’autres hommes (ou femmes) politiques de l’autre bord, de même qu’on peut être frappé de stupeur devant Bernard Tapie défendant des valeurs de gauche – mais ça aussi, il faut être un vieux schnock pour l’avoir vécu). Il est mort pas très vieux et, paraît-il, très gros1 ; j’imagine donc qu’il est mort plutôt heureux, les artères bouchées par ses excès à table, ou alors qu’il aura mal digéré la réforme de la Cour des Comptes qui n’augure pas grand chose de bon sur la volonté de l’État de surveiller et éviter ses excès, passée au Sénat il y a à peine quelques semaines2.

Mano Solo – Syndrome Immuno-Déficient Acquis

À vrai dire, je n’étais pas très fan de Mano Solo, on peut même dire que je ne connaissais pas beaucoup son œuvre (et ce que j’en connaissais ne me donnait pas envie d’approfondir).
Quand bien même, sa disparition ne m’a pas tout à fait laissé indifférent. Avec sa mort, c’est un peu du combat contre le Sida qui meurt.

Kristina Rady – Suicide par pendaison

Où le monde de Bertrand Cantat se teinte bien plus de Noir que de Désir
Dur, dur !

Éric Rohmer – Vieillesse (cause non annoncée à l’heure où je vous parle)

Contrairement à Philippe Séguin, Rohmer aura attendu l’âge vénérable de 89 ans avant de casser sa canne (plutôt maigre, lui). J’ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de ce réalisateur. Je constate, en revisitant sa filmographie, qu’il m’en reste encore un grand nombre à voir, à commencer par ses derniers opus (les critiques étaient pourtant bonnes pour Triple agent, mais je l’ai raté) ou ce plus ancien film qui révéla Fabrice Lucchini, Perceval le Gallois.

Mais je chéris le souvenir de l’émotion que m’avait procuré Pauline à la plage quand j’avais découvert ce film (et avec lui son réalisateur), émotion suivie par le plaisir de ses films suivants (Les nuits de la pleine lune, et bien d’autres) et passés, vus au ciné-club ou à la télé (c’est sûr que Le genou de Claire, ça change de 40 ans et encore puceau).


  1. C’est en l’apprenant en discutant avec des collègues qui me parlaient d’une de ses récentes apparitions télévisées que j’ai pu constater combien je m’éloignais d’un certain rapport au monde en ne regardant pas ou peu la télévision ((en même temps, ce soir j’ai regardé 40 ans et toujours puceau et je me suis senti plus humain.
  2. Il s’avère que cette réforme est le souhait de Philippe Séguin lui-même, voilà qui n’est pas sans jeter le trouble sur mes républicaines louanges.
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