The Ghost Writer [Roman Polanski]
Un thriller politique de Polanski inspiré, et excellemment bien interprété (Ewan McGregor est épatant, Pierce Brosnan est impeccable comme souvent, et Olivia Williams vraiment formidable). Je crains que le film ne soit bientôt plus sur les écrans, mais si vous avez l’occasion de le voir, ne la manquez pas.
Tout ce qui brille [Géraldine Nakache & Hervé Mimram]
Une comédie française sympathique mais qui n’arrive pas à dépasser ce stade. Les deux actrices principales se font voler la vedette par le personnage secondaire de la prof de sport (Audrey Lamy), pleine de gouaille. La magnifique Virginie Ledoyen cachetonne.
Alice au Pays des Merveilles [Tim Burton]
Prends garde au TimBurtoneux, mon fils ! Que dire de ce film sinon ce que j’ai déjà lu et entendu de nombreuses fois : « décevant pour un Tim Burton ». Il y a évidemment un étonnant univers visuel (mais bon, comment pourrait-il en être autrement en adaptant cette œuvre de Lewis Caroll ?). Mention spéciale tout de même au chat de Cheshire, magnifique, qui apparaît et disparaît avec une petite fumée noire qui n’est pas sans évoquer Diablo dans X-Men 2 (disons le autrement : c’est honteusement pompé, mais c’est quand même chouette !) et au Lièvre de Mars, bien plus givré que le Chapelier Depp (donc fou) et un peu sous-exploité. Sans la signature Disney, je pense qu’il y avait matière, avec cette Alice devenue majeure, de faire très fort en érotisme larvé, que j’ai tout de même fugitivement entraperçu quand la belle héroïne se retrouve nue à quelques reprises.
Un mot pour la piteuse conclusion du film que j’ai lue ainsi : « Je suis une femme moderne qui veut rester libre et vivre ses rêves : je vais devenir capitaliste ! »
Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour [Pascal Thomas]
Pascal Thomas signe ici une œuvre badine et délirante mais mais mais mais. Malgré toute la sympathie que l’on ressent devant cette envie de faire un cinéma qui s’écarte un peu des sentiers commerciaux battus, j’ai l’impression tout de même d’une certaine paresse et, finalement, d’un procédé pour faire du cinéma « d’auteur » avec la caution intello-branchouille du casting. J’attends plus d’un film, même sans 3D et effets spéciaux. Une mention toutefois pour le charme rustique de Marina Hand, très belle des champs ici (mais un peu moins troublante que dans l’Amant de Lady Chatterley).
Dragons [Chris Sanders, Dean Deblois]
Un film très agréable issu des studios Dreamworks qui, de plus en plus, colle à la semelle de Pixar pour ce qui est de la qualité de scénario. On y retrouve les ingrédients habituels de la production hollywoodienne, avec le héros qui n’a pas l’air de pouvoir mais qui va réussir, l’histoire d’amour qui commence mal et finit bien, le happy end mais … quelques petites surprises audacieuses que je ne révèlerai évidemment pas ici qui font qu’on soulève un sourcil en se disant « ah tiens ! ». J’ai bien aimé la ligne graphique également. Une valeur sûre à voir avec ses enfants (par contre, il me semble qu’il manque un petit quelque chose pour être aussi un film pour adultes : là-dessus, Pixar est plus doué).
Green zone [Paul Greengrass]
Pas forcément convaincu par l’affiche qui me semblait trop jouer sur le succès de la série des Jason Bourne, la bande annonce m’a fait changer d’avis et finalement je suis allé voir cette grosse machine américaine.
Ben… ça déménage !
La reconstitution de la guerre en Irak est hallucinante de réalisme et y a pas à chier, Matt Damon est un putain de bon acteur. Et y sont forts, ces Américains ! Il n’y a qu’eux pour coller à ce point aussi près à l’histoire récente (ici, l’imposture des armes de destruction massives du régime de Sadaam Hussein). En France, on en est à faire des mélos foireux sur la rafle du Vél d’Hiv.
Mammuth [Benoît Délepine & Gustave Kervern]
Dans le genre « cinéma français incongru », Mammuth montre une face plus satisfaisante que Ensemble, nous allons (…) avec un Depardieu plus que jamais monstre sacré, une Yolande Moreau qui n’est pas en reste, et toute une galerie de portraits déjantés dans un esprit très grolandais, mais qui fait presque mouche à tous les coups.
Vivement le remake hollywoodien.
Au fait : la 3D (nan, c’est pas un film)
Je pense que fin 2009 (Avatar) – début 2010 (Dragons, Alice, Shrek 4…) marque un tournant dans le cinéma spectacle avec la quasi-banalisation des films en 3D. Ce qui était exceptionnel devient occasionnel, puisqu’ils représentent 1/3 des films présentés ici.
Et ça ne me déplaît pas. C’est quand même cool, la 3D !