L’avantage avec mon casque intégral de moto, c’est que si je l’enfonce sur ma tête, dans l’hypothèse où j’aurais sur le crâne une araignée, surtout du genre grosse araignée velue avec un gros corps (non, parce qu’une toute petite araignée à fines pattes pourrait peut-être s’en sortir), eh ben elle se ferait aplatir – splitch ! – et crèverait comme elle le mérite, d’avoir osé se balader sur ma tête.
J’ai trouvé ça drôlement rassurant, ce matin, quand j’ai enfilé mon casque.
Parce que, un peu plus tôt dans la matinée, quand j’ai senti un truc bizarre sur ma tête, quand j’ai senti que ce truc bizarre se déplaçait sur ma tête, que mon cerveau en une fraction de seconde a imaginé que ça pouvait être une araignée, que convulsivement ma tête s’est agitée, que mes mains ont brossé frénétiquement mes cheveux, que mes yeux ont vu en effet tomber au sol cette grosse araignée, que de ma gorge sortait un cri étrange dont la frayeur dont il était imbibé me rappelait les terreurs enfantines ou celles des cauchemars qui nous réveillent en sursaut et qui ce soir résonne encore en moi tandis que je rédige cette note, je n’avais pas de casque, pas plus que je n’avais de bottes de moto, habillé d’un seul peignoir que j’étais pour écraser le petit monstre inoffensif qui fila se réfugier sous un meuble.
Et ne comptez pas sur moi pour trouver une illustration pour cette note.