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Une soirée très Miaouuuu

Ce jeudi soir, les Éditions du Chat Soleil organisaient une soirée de (re-)lancement1 au China Club. J’eus la chance d’être invité. Compte rendu par votre reporter CUI en field report !

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Ça se passe comme ça, au Chat Soleil

Le programme annonçait « expo, lecture, rencontres avec les artistes, striptease de pin-up puis soirée avec DJ et prise de vue par Hors-Cadres, à partir de 19 h 30. » Un programme pour le moins alléchant, mais que je craignais amputer de quelques bons morceaux, ne pouvant pour des raisons domestique m’y rendre avant 21 h. De facto, 22 heures étaient sur le point de sonner quand, enfin, je pus pénétrer l’antre du China Club, accueilli par le sourire étonné de F*** qui fumait une cigarette à l’entrée et ignorait ma venue. J’ignorais également qu’elle y serait, mais à vrai dire, je n’étais pas surpris, car je m’attendais à trouver sur place, en plus de la jeune femme qui m’avait invité et de celle que, en retour, j’avais invitée pour m’assurer une galante compagnie, une partie de la faune intello-artistico-libertine underground à laquelle je peux désormais dire que j’appartiens, à force de fréquentations interlopes, même si c’est un peu à la marge.

En effet, une fois descendu dans les bas-fonds du China Club où avait lieu la petite sauterie, je fus immédiatement happé par un petit groupe d’amis mélomanes (de ceux qui aiment l’Opéra, voyez…) sans pouvoir apercevoir dans l’obscurité ni E*** mon hôte, ni A*** mon invitée. Le premier spectacle commençait à l’instant même, comme si on n’attendait plus que moi pour démarrer ! Une jeune demoiselle assez dévêtue2 se présentait sur l’estrade et commençait à déclamer un texte a priori érotique tandis que l’on projetait derrière elle (mais, partiellement, sur elle également) un diaporama des œuvres érotiques des différents artistes publiés au Chat Soleil.

A posteriori, le texte était un peu fade à mon goût, beaucoup trop long3, répétitif, et manquant pour mes oreilles blasées de la crudité qu’avaient, en revanche, les images projetées. Il était d’ailleurs amusant de constater, à quelques reprises, et par un hasard statistique favorisé par la longueur de l’exercice, l’image projetée être totalement raccord avec le texte (exemple : « oh ! tu m’effleures de ta bouche gourmande » avec une photo de gorge profonde).
Applaudissements polis à la fin du numéro ; la demoiselle s’éclipse en coulisses alors qu’elle aurait très bien pu poursuivre la soirée sur mes genoux accueillants.

On n’a guère le temps de souffler avant la prochaine animation. Auparavant toutefois, je peux faire le tour de la salle, avoir le regard sans cesse attiré par de nombreuses paires d’yeux qui en retour me fixent l’espace d’un instant – toi, j’aimerais bien te connaître, et toi aussi, puis toi… – mais non, je ne trouve pas A*** qui, en fait, n’est pas venue. Je trouve E***, en revanche, attablée en compagnie de quatre camarades burpeurs ou ex-burpeurs. Il y a F*** et V*** que je connais, il y a G*** qui je n’avais que lu jusqu’alors, et il y a B*** que j’ai mis un long moment à identifier malgré tous les indices dont je disposais, après plusieurs questions et un gage, comme quoi l’esprit a parfois du mal à retrouver l’autoroute de la logique quand il s’égare sur les chemins de l’irrationnel.

Arrivent sur scène trois créatures plus affriolantes les unes que les autres. Fine et élancée, longue chevelure blond cendré, enserrée dans une robe noire offrant des transparences, paddle en cuir à la main, la maîtresse de cérémonie organisera une vente aux enchères pleine d’esprit et de charmes, tandis qu’à côté d’elle, deux demoiselles plus plantureuses présenteront les œuvres mises à l’encan et motiveront les enchérisseurs en s’effeuillant progressivement, la flambée des prix s’accompagnant judicieusement d’une atmosphère surchauffée et d’une tenue allégée ! Mention très spéciale pour l’ensemble de lingerie, original et très harmonieux, portée par la créature affriolante qu’il était difficile de quitter des yeux.
J’aurais participé aux enchères, mais n’aurais pas eu le courage de claquer 140 € pour acquérir, dans le lot, la photo qui m’avait tapé dans l’œil (il faut dire que j’étais un peu refroidi par le découvert de mon compte suite à un prélèvement salé des impôts !).

Il est possible que j’oublie quelques autres événements, mais je ne peux pas ne pas mentionner les stripteases dont nous ont gratifié les deux demoiselles sus-citées, dans la très tendance tradition du burlesque (cf. le film Tournée de Mathieu Amalric). Grâce à V***, je peux vous offrir un cliché moins pourrave que ce que j’ai tenté de faire avec mon téléphone de fortune.

Un tatouage calligraphie le mot « Chut » sur l'un des pieds de cette nymphe. Je l'aurais volontiers baisé (notez le prude accord du participe passé).


  1. Je dis « re-lancement » parce que ces éditions ont au moins un an d’âge, et j’en avais déjà parlé ici-même fin 2009.
  2. Je pense qu’on peut la qualifier ainsi dès lors qu’elle ne portait qu’une petite culotte noire et un peu de maquillage – dont du vernis rouge sur les orteils.
  3. La foule était au départ attentive, et progressivement, on entendit le fond de la salle bavarder, bruissement d’abord agaçant – comme on s’agace des gens qui continuent de parler au cinéma alors que le film démarre –, devenant ensuite perturbant au point qu’on n’entendait plus guère l’artiste, et auquel finalement on participait, rendant les armes de l’écoute religieuse et n’espérant plus voir le dernier feuillet rejoindre au sol les autres lâchés rageusement par la nymphette brune qui tentait d’habiter de sa maladroite façon le texte.
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