Aujourd’hui à la sortie de la machine à laver, un nombre fini de chaussettes. Un certain nombre d’entre elles s’accordent. Il m’en reste quatre désassorties.
Je sors du tiroir le lot de célibataires accumulées (certaines, sans doute pas encore résignées à leur condition de veuves, attendent là depuis des mois). Sur les quatre, deux trouveront leur homologue pour reconstituer une paire, deux iront rejoindre leurs compagnes d’infortunes. Peut-être auront-elles la chance de ne pas rester longtemps sur le carreau et la prochaine lessive les sauvera de l’ostracisme. Impossible de le savoir.
Aujourd’hui, le bilan chaussette est nul.
Pourtant, aussi sûr que l’entropie de l’univers augmente, le nombre de chaussettes dépareillées ne cesse de croître. Il est plus que tant que de sérieux efforts de recherches soient entrepris sur ce drame qui touche au quotidien des milliards d’êtres humains.
Sociologues, anthropologues, physiciens spécialistes de l’anti-matière, biologistes, mécaniciens, chimistes, unissez-vous et de vos efforts conjoints naîtra je l’espère un jour l’espoir de lendemains meilleurs.