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Badabling

J’ai un peu de mal à m’intéresser cette année aux échéances politiques pourtant majeures de 2012. J’ai eu une période d’enthousiasme, au moment des primaires organisées par le P.S., en m’engageant pour Martine Aubry. La désignation de François Hollande a été pour moi une douche froide, comme l’avait été celle de Ségolène Royal cinq ans plus tôt (encore que cette victoire-ci avait été plus inexorable). Une fois de plus, c’était « le favori des sondages » qui était choisi (et sans l’affaire qu’on connaît, c’est DSQ qui aurait été choisi pour les mêmes raisons) sans guère de raison plus profondément politique, qui aurait donné un autre choix (c’est en tout cas mon analyse de mauvais perdant).
Mon inquiétude face à ce choix a fini par doucement s’estomper, en constatant à quel point le candidat concurrent était plombé par cinq années d’un quinquennat exécrable, à l’image exacte de ce qui avait été annoncé en 2007 par tous les anti-sarkozystes primaires et secondaires dont j’étais et je demeure.

Ajoutons à ça un contexte local (me concernant) pas très bandant, des sujets de préoccupations plus personnels (je ne vous apprends rien, ami lecteur !) et un relais médiatique de la campagne plus affligeant d’année en année (à titre d’illustration, l’information, faisant la une, selon laquelle François Hollande et Kayzer Sözy s’étaient serrés la main – rendez-vous compte de la portée de l’événement ! – au dîner annuel du CRIF m’avait consterné), tout ça fait donc que je me tiens très en retrait du buzz de campagne actuel.

Néanmoins, je continue de me réveiller avec le journal de France Inter, et la façon dont on relatait mercredi matin l’intervention de Sözy au JT de mardi soir m’a une fois encore abattu. Dans l’extrait rediffusé, Sözy, qui depuis un moment bat régulièrement sa coulpe en confessant les « erreurs » de son quinquennat, genre « je le r’f’rai plus », parlait de la tentative de nomination de son fiston Jean à la tête de l’EPAD. Sözy explique que c’était un poste sans aucun avantage (même pas 500 € de rémunération, pas de scooter voiture de fonction, etc.) et qu’il pensait que ça ne gênerait personne et il reconnaît « qu’il s’est trompé ».

Mais quelle erreur reconnaît-il ? Celle d’avoir tenté du népotisme ? De placer à la tête de l’établissement son BAC+1,1 de fils ? Absolument pas ! Simplement de mal avoir anticipé la réaction de l’opinion publique. De façon générale, le mea culpa sarkozien porte essentiellement sur l’image qu’il a pu donner de lui-même et non sur les navrantes réformes qu’il a pu mettre en place. Ce qui est bien à l’image de la façon dont est relayée la campagne dont je me plaignais plus haut : la forme plutôt que le fond.

Déprimant.

 

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