La vie aquatique de Wes Anderson m’avait laissé le souvenir d’un film tout-à-fait sympathique et foutraque, un film attachant mais proclamant d’une façon qui me semble, à moi, trop ostentatoire « je suis un film indé pour intellos ». Du coup, j’avais zappé ses productions suivantes, attendant d’un film autre chose qu’un sentiment d’appartenance à une caste1.
Sur le choix de ma compagne, nous sommes allés voir Margin Call2 et en voyant la bande annonce de Moonrise Kingdom, j’ai eu une sorte de coup de foudre et j’ai absolument voulu voir ce film, en me disant même que ce serait une excellente occasion de montrer à mes filles du cinéma sachant être à la fois haut-de-gamme et accessible.
La distribution est formidable, tant chez les adultes où défilent les vedettes (j’ai été particulièrement touché par l’interprétation d’Edward Norton) que chez les enfants (toujours une gageure pour les films consacrés à l’enfance), le scénario nous captive du début à la fin, c’est magistralement filmé (la séquence d’introduction du générique du début est un petit bijou qui donne d’emblée le ton – ne quittez pas non plus votre siège avant la fin du générique de fin). Bref, à ne pas manquer, même si l’on n’a pas d’enfant !
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Puisque l’on parle de cinéma « parental », quelques mots aussi sur Sur la piste du Marsupilami vu pendant le pont de l’Ascension avec ma fille cadette. Clairement bien plus dispensable que Moonrise Kingdom, le dernier film d’Alain Chabat permet quand même de passer un bon moment.
Il y a quelques faiblesses dans le scénario (mentions spéciales au rôle tout bidon de la productrice télé et à celui de Jacques Weber qui semble cachetonner sans le moindre effort), quelques facilités auxquelles Chabat et sa bande nous ont, hélas, habitués, le manichéisme des personnages comme si les films pour enfants ne pouvaient y échapper (Moonrise Kingdom est justement l’illustration du contraire), mais c’est globalement plutôt marrant. La scène où Lambert Wilson interprète une chanson de Céline Dion, dont j’avais entendu parlé et que j’appréhendais particulièrement est vraiment un moment bidonnant. Jolie petite séquence de deux secondes où l’on voit une grosse limousine (la voiture, pas la vache), dont le conducteur est aveuglé, traverser un carrefour particulièrement dense en grillant le feu, quelques gags fameux dont une partie éventée par la bande-annonce. Houba houba.
Hop !
- Pour être plus précis, je serais bien allé voir, quand même, Fantastic Mr Fox avec mes enfants, mais le destin en a décidé autrement.↩
- J’en profite pour dire quelques mots : un film au casting au poil – j’adore Kevin Spacey, Jeremy Irons est un de mes acteurs favoris – ou était parce que je le préférais à l’époque de Faux semblants –, une histoire d’économie traitée à la façon d’un thriller, on ne s’ennuie pas une seconde, mais… il m’a manqué un je-ne-sais-quoi pour que je sorte tout-à-fait enthousiaste de la projection.↩