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Toyboy

Libre de mes mouvements, j’ai proposé à Jérôme qui l’est moins ce dimanche soir une sortie au cinéma. Il me répond qu’il est tenté, qu’il va essayer de se libérer, et peu après que, sauf contretemps de dernière minute, il sera là.
S’en suit une longue négociation sur le quoi et le où. Pas question de voir un film trop captivant, plus ce sera nul, mieux ce sera. Lui a quelques préoccupations en tête, a besoin que le choix soit crédible et acceptable aux yeux de sa femme (c’est à dire qu’il faut que ce soit un film susceptible de l’intéresser lui, mais pas elle). Il essaye de me traîner devant Ted1 mais je fais de la résistance et on opte pour Paperboy qui pourrait être un peu plus sexuel. Jérôme me propose le MK2 Bibliothèque, pour ses fameuses banquettes à accoudoir escamotable, idéales pour un couple d’amoureux et plus idéales encore pour un couple d’amants lubriques.
Il faut savoir qu’à cette heure, Jérôme et moi ne sommes pas encore amants. Enfin si. Nous sommes amants, tout dans notre comportement le prouve, mais nous n’avons pas fait l’amour.
Je lui demande « Tu me veux en jupe avec collants ou pantalon ? » mais lui refuse de choisir et me laisse trancher. Ce sera jupe, malgré le froid et la pluie.
En revanche, ce salaud m’envoie l’ordre suivant « Je t’interdis de voir ma queue ce soir ».
Lors de notre précédent rendez-vous, je n’avais qu’effleuré, du bout de la pulpe du doigt glissé sous son boxer, son sexe chaud et gonflé, mais c’était insuffisant pour en sentir une des veines saillantes et palpitantes qui courent le long de sa hampe. Lui n’avait pas pu atteindre ma chatte, j’y avais fait obstacle et, par la suite, j’ai conçu de la colère contre ces limites que je m’étais mises, ces barrières que je n’avais pas su lever pour accueillir les offensives concupiscentes de mon assaillant joueur et affolant. Ce soir, j’en fais le serment, je n’écouterai que mes envies.

Dans le courant de la soirée, il m’envoie un SMS rassurant confirmant sa présence, puis celui indiquant qu’il est en route. Je suis plus près, j’arriverai la première.

***

Sur place, je prends les deux billets, lui envoie un sms informatif et j’attends qu’il apparaisse. Je commence – je recommence – à imaginer ce qui va pouvoir se passer dans cette salle. J’aime la capacité surprenante que ce garçon a pour, l’air de rien, me glisser une phrase à l’oreille qui me fait l’effet d’une grenade dégoupillée qui explose simultanément dans mon cerveau et dans ma chatte.

Le voilà qui arrive. Il me fait un baiser maladroit, pose sa main sur ma hanche et nous nous dirigeons vers notre salle. La séance précédente n’étant pas terminée, nous attendons dans le hall, trop entourés pour nous livrer à l’indécence de nos envies. Sur une vitrine, une succession de jambes de femmes dessinées, nous comparons nos goûts respectifs ; j’en devine deux sur les trois de son tiercé.
Vient le moment où nous entrons. Nous nous plaçons tout au fond de la salle, dans un recoin près de la cabine de projection mais je suis assise sur un siège défectueux (d’ailleurs, point de banquette double, dans la salle où nous sommes) et nous nous décalons donc en zone légèrement plus exposée, impatients que la lumière s’éteigne et que la séance commence. Je lui mets le grappin dessus dès que le noir se fait.
Régulièrement, il se détourne de moi pour regarder le film, ce goujat, alors que j’ai faim de ses baisers et de ses caresses. Et s’il ne met pas la pression, c’est moi qui vais la mettre. Je sens sa main, enhardie, se frayer un chemin vers mon sexe. J’écarte le tissu de mes vêtements pour lui ouvrir la voie. Enfin ! Ce contact, c’est comme un soulagement après la frustration de jeudi dernier où j’avais fait obstacle à ses avances. Je ne sais pas pour lequel de nous deux l’émotion est plus grande car j’entends son souffle s’intensifier. Son index se pose entre mes lèvres et creuse pour les ouvrir, aller cueillir à l’orée de ma chatte quelques perles de cyprine, qu’il vient ensuite porter à sa bouche en me regardant d’un air gourmand. Je me demande ce à quoi il pense en constatant mon excitation si évidente. Le voilà qui repart aussitôt à la pêche, avec deux doigts qu’il suce un à un avec application avec ce même regard provocant. Je crois que je vais défaillir d’excitation devant son obscénité. « Pas sucré. Épicé ! Ta chatte a un goût épicé » me murmure-t-il, tandis qu’à l’écran s’agite Nicole Kidman en Barbie version cougar. Dans mon bas-ventre, la chaleur se diffuse et je vais à la découverte de son sexe.
D’abord, je le caresse de tout son long ; je le sens bien gonflé sous le jean, je le presse.
N’allez pas croire qu’il est resté pendant deux heures la main dans ma culotte. Parfois, il me caressait le dos ou les seins. Parfois, nous regardions distraitement le film.
Le voici reparti entre mes cuisses et qui branle doucement mon clitoris. C’est très aimable de sa part, mais ce n’est pas ce dont j’ai envie. J’ai envie de le sentir en moi et maintenant. J’écarte les jambes, je saisis fermement son poignet et je descends sa main plus bas dans ma culotte. Le message passe très clairement et je sens son doigt (ses doigts ? je ne sais plus très bien, il me dira plus tard en avoir mis deux) franchir l’entrée de mon vagin et s’enfoncer dans mon intimité complètement trempée. Il s’y promène, à son aise. Je n’en peux plus. Je déboutonne sa braguette et je glisse ma main dans son jean. Cette fois-ci, il n’a pas mis de boxer (allez savoir pourquoi je ne suis pas surprise) et j’entre donc en contact directement avec sa queue, chaude et d’une douceur infinie. Son pantalon, notre position, tout cela ne me permet pas de le branler avec vigueur alors je le caresse doucement, j’essaye de me représenter mentalement sa forme, ses dimensions puisque mes doigts sont les seuls yeux autorisés ce soir. Mais ce qui se trame sous le jean de Jérôme n’est rien comparé au cyclone qui s’abat sous ma culotte. Chers doigts fouilleurs, laissez-moi vous présenter : mon périnée. J’entends sa respiration s’accélérer à chaque contraction autour de ses doigts. Ma chatte se resserre en cadence autour ce substitut de queue tandis que mon plaisir grimpe proportionnellement à ma frustration d’être avec lui dans cette salle de cinéma et pas dans un lit. Je n’en peux plus d’impatience. Je veux qu’il plonge sa tête entre mes jambes et qu’il me fasse jouir de sa bouche et sa langue. Je veux de mes mains parcourir tout son corps, caresser sa peau, avaler sa queue et l’entendre soupirer encore.

Je préfère retirer sa main ; je crois qu’en peu de temps, j’aurais pu jouir, dans cette salle, mais pas en silence.


  1. CUI reprend ici la parole : COUREZ VOIR TED ! C’est poilant (ah ah), plein de mauvais esprit, surprenant, loufoque. Bien sûr, il y a quelques points de scénario attendus, convenus, à commencer par le nom de l’ours, la bluette entre John et Lori ensuite, mais cela donne lieu à des scènes hilarantes comme celle du concert (je n’en dis pas plus). Ça n’a rien d’une comédie pour ado, c’est bourré de référence que les moins de 30 ans ne peuvent pas comprendre.
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