Je fais du recyclage de Twitt !
Ce n’est pas la première fois que je trouve sur PostSecret des cartes d’hommes couchant avec des femmes mais se revendiquant « gay ». Loin de moi l’idée de les traiter de mythos ou de diminuer leur mal de vivre, mais je m’étonne de cette dichotomie qui semble bien largement répandue qui voudrait que l’on soit ou hétérosexuel, ou homosexuel.
La bisexualité serait un état temporaire, instable, non choisi, dû aux circonstances ou à je-ne-sais-quoi.
Le garçon qui a écrit cette carte (probablement un beau gosse ^^) me semble avoir une consommation de nanas (qu’il choisit « beautiful », voyez-vous ça) un peu trop compulsive pour paraître, à mes yeux (selon ma propre grille de lecture), « homosexuel ». Parce que, pour baiser une nana, il faut quand même un minimum de désir (ne serait-ce que pour bander). Peut-être quand il se fait sucer ou qu’il prend sa conquête en levrette, il ferme les yeux et pense à Rock Hudson, n’empêche qu’il se tape des nanas (et probablement des mecs, même si la carte postale ne le dit pas).
J’avais récemment (sur Twitter encore) une discussion sur ce qui nous caractérise, et je reste campé sur ma position : on se définit parce qu’on fait plus que par ce qu’on dit ou qu’on pense (encore que dire, c’est commencer à faire). Donc, à mes yeux, cet homme qui s’exprime sur cette carte postale est bisexuel et c’est marre.
J’en profite pour vous parler d’un site qui recense les procès en sorcellerie fait aux bisexuels (découvert via Twitter, une fois de plus) et d’un article qui en parle sur Yagg. Ou, plus précisément, un « Blog de sensibilisation contre la biphobie et d’information sur les polysexualités. » Où l’on verra que les homosexuels, qui ne sont pas les derniers à souffrir d’ostracisme, ne sont pas les derniers non plus à accabler ces indécis de bi qui ne savent pas choisir leur camp.
Par ailleurs, j’ai souvent dit que la bisexualité masculine avait plus mauvaise presse que la bisexualité féminine. C’est sans doute parce que j’observe au travers du prisme du libertinage (milieu dans lequel c’est bien le cas). Je vais nuancer suite à ce que j’ai pu lire çà ou là : les femmes bisexuelles subissent un rejet équivalent de la part des femmes homosexuelles1. Quand aux hommes hétéros, ils les trouvent excitantes et considèrent juste qu’elles n’ont pas encore trouvé la bite de leur rêve2.
- Dois-je préciser que je parle de tendances et non pas d’un comportement généralisé ? Il y a évidemment des cohortes d’homosexuel-le-s, libertin-e-s, hétérosexuel-le-s etc. qui s’avèrent tolérants vis-à-vis des pratiques qui ne sont pas les leurs.↩
- Même précaution d’interprétation de mes propos que ci-dessus, merci !↩