Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette année 2017 aura été, de mon point de vue sur moi-même, une année particulière, en demi-teinte. J’essaye de me replonger dix ans en arrière et je me souviens que l’année qui avait précédé mon passage à la quarantaine, l’année où je me suis accroché jusqu’au bout à ce neuf qui m’empêchait de chuter dans cet abîme de désolation que devait être la quadragénitude, que cette année, donc, avait été une année médiocre où je ruminais sur ma condition. Résultat : je n’ai jamais été plus épanoui, dans ma vie personnelle, sentimentale, sexuelle, que pendant cette décennie.
Ce constat pourrait être d’excellent augure pour la nouvelle décennie qui démarre (puisque depuis un peu moins de trois semaines, j’ai acquis le vénérable statut de quinquagénaire), disons « pourquoi pas ? », même si je sens bien que le temps continue de faire son œuvre lente de laminage (je ne compte plus le temps que j’ai passé dans le cabinet du kyné à traiter entorses, tendinites et autres maux de dos). Je reste fondamentalement optimiste d’autant plus que je ne me trouve pas malheureux, au contraire. Toujours plutôt heureux et épanoui ; simplement j’ai vécu, cette année « moins fort ».
Dans cette période, j’ai dû aussi encaisser ma séparation d’avec Camille ; elle était annoncée, évidemment, elle était intrinsèque de notre histoire puisqu’une jeune femme célibataire pleine d’atouts ne pouvait pas rester indéfiniment avec un homme marié-ou-quasi n’ayant pas l’intention de changer de statut. Cela fait partie de la donne initiale, et je n’ai jamais cherché à retarder l’échéance, à faire croire à mon amante que je pourrais me séparer. J’ai conscience de la séduction que je peux mettre en œuvre pour attacher à moi les femmes dont je m’éprends, mais je me répugne à faire miroiter de faux espoirs et dès que Camille a eu l’opportunité de démarrer, en parallèle de la nôtre, une histoire avec un jeune homme célibataire, je l’ai encouragée à faire les choix « raisonnables » qui s’imposaient, et ma place auprès d’elle s’est réduite comme peau de chagrin ; d’amant de premier plan, je suis passé à amant de complément, puis amant clandestin (car « l’autre » était jaloux de la place que je pouvais prendre dans le cœur de Camille), enfin ex-amant banni puisque j’étais même interdit de correspondance. Mon cœur ne s’est pas brisé, plusieurs choses d’importance dans notre histoire m’empêchaient de m’abandonner complètement, mais cette rupture un peu moche m’a rendu triste et après ces deux ans et demi éclairés par sa présence, Camille me manque depuis, sans personne pour la remplacer ni dans mon agenda ni dans mes fantasmes.
L’année 2018 vient tout juste de démarrer et je sens en moi renaître lentement l’envie de mettre fin à cette semi-torpeur.
J’étais il y a peu à une sortie plus ludique que libertine, mais j’ai pu constater une fois de plus combien il est difficile pour moi d’envisager la sexualité de groupe sans, à mes côtés, une personne qui compte émotionnellement pour moi. 2017 n’aura pas été une « année blanche » et j’y ai vécu de très vifs moments érotiques dont le récit avait sa place ici (nous verrons si ma plume se délie dans les semaines qui viennent).
Pour demain, j’ai encore du mal toutefois à me projeter vers des découvertes, de nouvelles rencontres. Mon esprit est encore plein de ces envies (plusieurs fois évoquées ici) d’histoire que je juge inachevées, comme si elles n’étaient qu’en hibernation et n’attendaient qu’une caresse chaude pour se raviver et nous embraser. De quoi sera fait le plaisir de demain, de nouveauté ou de renouveaux, je ne saurais vous dire, mais je sens que je sors de ma torpeur…
Je vous souhaite une très belle année 2018 ! (Et bien le bonjour à vos kinés)