Allez, en musique !
Je ne sais pourquoi j’allais danser | Probablement parce qu’il n’y avait pas grand-chose d’autre comme distraction |
À Saint-Jean au musette, | Saint-Jean-de-Losne, chef-lieu de canton de la Côte d’Or, 1476 habitants ? |
Mais il n’a fallu qu’un seul baiser | Comme ça, là, hop, il déboule et il te le fauche, ni vu ni connu j’t’embrouille ? À d’autres ! Avoue que tu l’avais un peu agiché au moins… |
Pour que mon cœur soit prisonnier. | Eh ben, il lui en faut pas beaucoup à celle-là pour succomber. |
Comment ne pas perdre la tête, | Non mais quelles mythomanes, les nanas, c’est pas croyable. Lui, il fait quoi, il la mate, on ne sait pas à quoi il pense. Si ça se trouve, il se dit que cet enfoiré de garagiste (de Saint-Jean) lui a filé un putain de coup de bambou lors de la dernière révision, ou alors elle a un point noir qui l’énerve, ou encore il a une coquetterie et elle ne s’en est pas rendu compte… |
Serrée par des bras audacieux | |
Car l’on croit toujours | |
Aux doux mots d’amour | |
Quand ils sont dits avec les yeux | |
Moi qui l’aimais tant, | Moi je dis que c’est facile à dire, « je l’aimais tant » (sous-entendu, lui, non). Elle était juste amourachée parce que c’était un beau gosse, c’est tout. |
Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean, | Saint-Jean-du-Gard, chef-lieu de canton du Gard, 2619 habitants ? |
Je restais grisée | Ben voyons. Complaisons-nous dans le rôle de la femme victime. Le mec, il l’embrasse, et elle, elle se laisse faire, elle est sans défense, la pauvre. Comme s’il ne fallait pas être deux pour s’embrasser. |
Sans volonté | |
Sous ses baisers. | |
Sans plus réfléchir, je lui donnais | Sans vouloir être mauvaise langue, on n’a pas beaucoup vu comment elle a réfléchi auparavant. Ça ne saute pas aux yeux. |
Le meilleur de mon être | Oh oui la jolie métaphore. Je te donne ma fleur (encore que, l’histoire ne dit pas si elle était fraîche) et après n’espère rien de plus. |
Beau parleur chaque fois qu’il mentait, | Pffff, ça s’arrange pas. Qui te dit qu’il mentait, d’abord ? Et puis si tu « savais » comme tu le prétends, tu ne peux pas vraiment jouer la victime, non ? |
Je le savais, mais je l’aimais. | |
Comment ne pas perdre la tête, | Notez, amis lecteurs, que la narratrice n’hésite pas à se contredire en l’espace de deux vers. Juste au dessus, elle dit qu’il mentait mais qu’elle le savait. Et là, tout le contraire, qu’elle y croyait toujours. Faudrait savoir ? Il ment ? Il ment pas ? T’y crois ? T’y crois pas ? |
Serrée par des bras audacieux | |
Car l’on croit toujours | |
Aux doux mots d’amour | |
Quand ils sont dits avec les yeux | |
Moi qui l’aimais tant, | Des preuves ! Des preuves ! Des preuves ! |
Je le trouvais le plus beau de Saint-Jean, | Saint-Jean-Pied-de-Port (ouais avec un t), chef-lieu de canton des Pyrénées-Atlantique, 1773 habitants ? |
Je restais grisée | Sans vouloir être mauvaise langue (quoi que, ça va finir par se voir), je me demande si cette nana-là n’abuserait pas aussi de la piquette pour être grisée comme ça non-stop. |
Sans volonté | |
Sous ses baisers. | |
Mais hélas, à Saint-Jean comme ailleurs | Saint-Jean-de-Daye, chef-lieu de canton de la Manche, 611 habitants ? Ailleurs ? Parce qu’elle a mis les pieds ailleurs que son petit bled ??? Ça m’étonne… |
Un serment n’est qu’un leurre | Dans « serment » il y a « ment ». |
J’étais folle de croire au bonheur, | Ah ben oui, je confirme, faut être un peu tarée pour croire au bonheur quand on sait que l’autre ment. |
Et de vouloir garder son cœur. | Encore que moi j’aimerais bien avoir sa version, au beau gosse. M’est avis qu’il était sincère mais qu’au bout de la 224ème fois où elle lui a demandé « Dis, c’est vrai que tu m’aimes ? », il a dû commencer à en avoir un peu marre de cette meuf. |
Comment ne pas perdre la tête, | Finalement, la nymphomane du village, elle a un petit côté touchant, non, avec ses faiblesses dans lesquelles tout le monde se reconnaît. Non ? Non ! Je sais, je suis un sans-cœur. Qu’elle se fasse soigner ! |
Serrée par des bras audacieux | |
Car l’on croit toujours | |
Aux doux mots d’amour | |
Quand ils sont dits avec les yeux | |
Moi qui l’aimais tant, | |
Mon bel amour, mon amant de Saint-Jean, | Saint-Jean-Soleymieux (là où a été composé le célèbre « Ô Soleymieux »), chef-lieu de canton de la Loire, 581 habitants ? |
Il ne m’aime plus | Je ne voudrais pas dire mais ça sentait mauvais dès le début cette histoire. |
C’est du passé | |
N’en parlons plus. | Ben tu parles, dans ton bled, ça doit encore jaser. Ça t’arrangerait bien qu’on ne raconte pas partout que la Germaine en a encore fait fuir un. |
Signalons au passage qu’on trouve dans le texte original une variante un peu datée du texte présent dans la reprise de Tue-Loup [EDIT du 27/11/07 : remplacée par une autre version car celle de Tue-Loup n’était plus en ligne /EDIT] proposée à votre écoute :
Je ne sais pourquoi j’allais danser
À Saint-Jean au musette,
Mais quand un gars m’a pris un baiser,
J’ai frissonné, j’étais chipée
(…)
Ce qui ne change absolument rien au fond de l’affaire.
Special thought to J***, mon amante de Sainte-Xavière à Saint-Bérenger.
Saint-Jean-du-Doigt, 628 habitants, Finistère. (nom breton: Sant-Yann-ar-Biz). Je pense que c’est le bon.
Thomas Fersen chante: « elle c’est Jeanne / et moi c’est Blaise / Ca se passe à St Jean du Doigt »… (sur Pièce montée des grands jours)
@comme un machin : t’es trop fort et trop drôle mon gars. :-))))
Quel sens de la formule ô coeur de pierre !
Sans amour on est rien du tout…
@vant-propos :
On me reproche de ne pas répondre assez assidument aux commentaires laissés ici.
C’est vrai que précédemment je ne laissais pas un passage sans réponse, mais dois-je forcément avoir le dernier mot ? Certains commentaires ne se suffisent-ils pas à eux-mêmes ?
@ Presque Jeanne >
Tu as mis le doigt sur le bon saint ?
SAINT BLAISE
Évêque et Martyr
(316)
Saint Blaise fut l’un des saints autrefois les plus populaires et les plus célèbres par l’efficacité de leur intercession. D’abord très habile médecin, et en même temps très vertueux chrétien, il devint évêque de Sébaste, en Arménie, par le choix du peuple, qui l’entourait d’une grande estime. Mais Blaise, inspiré de Dieu, quitta bientôt son siège épiscopal pour s’enfuir sur une montagne solitaire; il y avait pour compagnie les bêtes fauves qui venaient chaque jour visiter et caresser l’homme de Dieu, et recevoir, avec sa bénédiction, la guérison de leurs maux.
(…)
Tandis qu’il était en prison on lui avait amené un enfant sur le point d’être étouffé par une arête de poisson. Blaise le guérit. C’est sans doute pour ce fait qu’on l’invoque spécialement pour les maux de gorge.
(source : Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l’année, Tours, Mame, 1950)
Vraiment trop balaise ce Blaise.
@ Roumi >
Je suis rouge de confusion (comme le homard)
@ Sexandcie >
Je suis cramoisi de confusion.
À moins que ça ne soit une arête plantée dans ma gorge. Saint-Blaise, à la rescousse !!!
@ Mastofan >
Sans amour, je me désèche comme un homard à l’air libre.
De là à n’être « rien du tout », faut pas exagérer.
Je ne serais pas contre, si tu repasses par ici, par une élaboration un peu plus grande de tes propos. À quoi fais-tu référence ? À l’héroïne de la chanson qui perd son aimé ? Au beau gosse qui perd l’amour de Germaine ? À moi qui n’aimerait pas cette chanson ?
Ou alors c’était juste un cri du cœur sans rapport avec le sujet ?
On va encore dire que j’ai un cœur de pierre, mais c’est fichtrement faux ! Je ne suis pas La Chose.
des bêtes fauves… un saint médecin… qui s’appelle Blaise… qui évite qu’on s’étouffe avec les arêtes… Beaucoup plus sexe que Saint Jean, amant ou pas