J’avais promis à l’Amazone un week-end chaste.
Le destin en a voulu autrement.
Samedi soir, fatale erreur, ma femme m’annonce que je peux faire ce que je veux de ma soirée, elle a du boulot, des copies à corriger, je la prends au mot. Après avoir préparé avec amour le dîner pour ma petite famille (un hachis Parmentier à l’agneau, miam miam), je prépare avec amour une quiche aux poireaux pour ne pas arriver les mains vides à une petite fête qu’organise L*** chez elle, puisque je vais pouvoir, contre toute attente (ce n’est pas l’expression la plus fidèle à la réalité), m’y joindre.
J’arrive sur les coups de 22 heures avec ma tarte encore fumante alors que tout le monde en est au dessert… L’exercice avait un côté original, ce soir là avec elle, puisque je n’étais pas censé être l’amant, juste un ami. Effectivement, ça n’est pas forcément facile d’annoncer à ses amis : « je vous présente Jérôme, mon amant, marié, deux enfants (mais il baise très bien). » Je fais un peu connaissance, j’essaye de deviner qui, parmi les hommes célibataires, pourrait avoir des vues la charmante célibataire indépendante qu’elle est désormais (L*** m’a indiqué qu’il y aurait un de ses prétendants).
La soirée se déroule calmement. Puis une première vague de départs vers minuit resserre les effectifs.
Il y a une scène un peu croquignolette où je remarque que nous sommes quatre mâles en rang d’oignon, avec L*** en face de nous. J’ai l’impression qu’on va donner le signal du départ de la course…
L*** propose ensuite que l’on joue. Chic ! Ce sera avec Élixir, un jeu assez simple mais qui animera l’atmosphère. Je suis moi même assez animé ; je carbure au rhum depuis un moment, et je commence à être pompette. On se prépare à aller danser et c’est une nouvelle bonne nouvelle !
Ce sera dans la cave latino de La Luna. Conso obligatoire, je continue au rhum avec un mojito (faute de Ti’ punch) mais danser permet au corps de se dépenser un peu et de repousser l’ivresse. Et puis danser me donne aussi l’occasion de prendre enfin dans mes bras le corps de L***. Je flotte dans un exquis état d’euphorie (j’ai toujours eu le vin gai).
Je discute avec un de ses amis de l’usure du couple…
Je regarde L*** danser avec X (le prétendant avéré).
Je danse avec la sœur de L***.
Je danse à nouveau avec L*** quand le DJ diffuse une version latino de Ne me quitte pas (pas tout-à-fait la version que je vous propose en diffusion, mais vous voyez le genre). Échange de paroles tendres… L*** réussit à échapper au baiser que je jette vers elle.
Un peu plus tard (2, 3 heures du matin ? je ne sais plus), on clôture la soirée. On est quelques uns à passer chez L*** récupérer nos affaires. Je ne suis absolument pas en état de conduire (et je trouve que cela fait une excellente raison pour rester chez L***). Too drunk to drive.
Il ne reste bientôt plus que X, L*** et moi (affalé sur le canapé, yeux fermés), étrange configuration de trio.
Je déverse une logorrhée d’ivrogne tandis que X reste silencieux. Souvenirs flous. Je me tais. Puis je m’adresse à X en m’étonnant de son silence ; j’ouvre les yeux et je vois qu’il n’est plus là, il est avec L*** dans sa chambre puis le voilà sur le pas de la porte ; ils se disent au revoir. Elle l’embrasse. Je ne vois pas le baiser qu’elle lui donne mais je l’imagine sur la bouche. Je me sentirais malheureux si la porte ne se refermait pas et que L*** ne se précipitait pas vers moi avec un très jovial « enfin seuls » (à moins que ça ne fusse « tu viens ? », je ne me souviens plus non plus).
Je me souviens que je lui ai dit que je n’avais fait l’amour ivre.
Je me souviens que Mélusine m’a lancé un contre-sort et que l’alcool ne m’a absolument pas empêcher de bander. Not drunk enough not to fuck ! Nous nous sommes endormis enlacés. Je croyais qu’il n’était que 5 heures du matin quand je la pris à nouveau ; mais il était presque 8 heures. Coup de fil conjugal. Je quitte L***, après l’avoir regardé dormir un long instant, obsédé par ce baiser avec X que j’ai probablement imaginé. J’ai la trouille. Je viens de passer une nuit délicieuse avec une femme pour qui j’envisage de quitter mon foyer, et je me demande quelle est la part d’illusion dans l’histoire que je déroule dans ma tête.
Épilogue (?) :
Dans l’après-midi, ai reçu des messages rassurants de mon envouteuse.