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Les chansons d’amour

Vu tout récemment ce film pourtant sorti depuis quelques semaines. Il faut dire que les programmes ne sont pas extrèmement enthousiasmant. J’ai très envie de voir Persepolis dont j’ai entendu grand bien, mais ma compagne l’a déjà vu. D’autres films qui nous auraient tentés ne passaient que dans une salle, le mardi à 15h30, ce genre. Bref, notre choix se porte sur le film de Christophe Honoré qui a plutôt bonne presse. Ça commence par un générique qui, tout en plantant le décor dans un Paris réduit (tout se passe dans le quart Nord-Est parisien, Bastille, rue des Petites Ecuries, boulevard de Strasbourg, Château d’eau… d’autres rues que je n’ai pas identifiée, plus quelques incursions à Montparnasse mais pas au générique) fait l’original en n’affichant en énorme le nom des intervenants du film. Oui, juste le nom, dans une police du genre Arial Black, 2930 pt, sans le prénom ni la fonction. Ça fait un peu pose, je trouve, mais c’est original. Ça a même un petit côté rigolo quand on arrive à la liste des fonds d’investissement qui ont financé le film.
Découpé en trois parties (le départ, l’absence, le retour), le film est centré sur le personnage d’Ismaël (Louis Garrel, qui provoque sur moi un léger effet répulsif mais qui n’atteind pas l’intensité de celui déclenché par Romain Duris, qui a aussi joué dans Dix-sept fois Cécile Cassard du même Honoré, faut croire que c’est un effet qui plaît à d’autres) autour duquel gravitent des filles et des garçons. Au début, deux filles. À la fin, un garçon. Ma chère mère, que j’ai eu au téléphone juste après la séance, m’a dit qu’elle trouvait qu’on voyait que c’était un film d’homosexuel, les femmes étant, selon elle, peu mises en valeurs. Je reconnais que sur deux points, elle n’a pas tort : d’abord, effectivement, l’Ismaël finit par échanger (légèrement contraint, certes) deux barils de filles par un baril de garçon et le vit très bien. Ensuite, parce que la scène d’amour entre les deux garçons est filmée plus sensuellement que les scènes hétéros. Mais le réalisateur reste très très chaste dans tout le film et vous n’apercevrez guère plus qu’un bout de sein ou un torse (si on peut y voir une unité de mesure : je n’ai pas bandé une seconde). Ma mère disait aussi qu’il avait réussi à rendre Chiara Mastroianni vilaine, ce à quoi j’ai rétorqué qu’elle n’était pas si jolie que ça (enfin, en tout cas c’est mon avis). En revanche, la petite Clothilde Hesme est vraiment… whaouuu… craquante. C’est drôle parce que M*** m’a dit à son sujet qu’elle lui avait fait penser à Laurence Cote, autre actrice qui me fait de l’effet pour conclure que décidément j’étais toujours sensible aux mêmes physiques.
Ceci est une réponse à un commentaire que j’ai eu à propos de mon attirance pour Juliette Binoche. Qu’est-ce que je lui trouve ? Juste le fait qu’elle réponde à mon canon de beauté au féminin. Alors amie lectrice (oui, sur ce coup là, ami lecteur, tu ne peux rien pour moi), si tu ressembles à Juliette Binoche ou Laurence Cote ou Clothilde Hesme ou Kristin Scott Thomas ou Demi Moore dans Ghost ou Louise Brooks, sache que tu n’as même pas besoin d’être drôle ou intelligente pour me rendre fou de toi (c’est drôlement flatteur non ?).
Revenons-en au film.
Donc, dans les chansons d’amour, il y a de l’amour (maladroit, hésitant, fragile, inégal) et il y a des chansons. Tout plein de chanson signées Alex Beaupin et je dois dire qu’elles sont, pour la grande majorité d’entre elles, vraiment chouettes et bien écrites. Touchantes, malines, affutées, elles font fredonner aux personnages la difficulté de trouver l’équilibre amoureux (pour moi c’est définitivement le sujet du film, cette impuissance généralisée à trouver entre deux [ou trois] amants un équilibre des sentiments et des attentes, quand l’un veut plus que ce que l’autre veut ou arrive à donner).
J’ai eu du plaisir dans cette balade parisienne, le plaisir de ces décors familiers, celui de l’émotion portée par le film et peu importe si Christophe Honoré le conclut par un plaidoyer pro d’homo.
Recommandé.
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