Ça n’est pas la première fois que la douce folle d’Outre-Manche pond des airs entêtant, comme l’est The Garden (notre extrait en écoute) d’un précédent album (j’aurais pu écrire « comme le fut (…) » mais force est de constater que dès que j’écoute ce morceau, j’ai toujours la tentation de me le remettre en boucle – et je cède souvent à cette tentation).
Mais c’est la première fois que la drogue fait effet sur la quasi-totalité de l’album. Aussi, j’enclenche « REPEAT ALL » sur ma platine, et non « REPEAT 1 » et s’enchaînent les merveilleux morceaux de ce trop court album.
Revue en détail :
- The Devil : splendide entrée en matière (l’inflexion de la mélopée à 1’49 » m’arracherait des larmes d’émotion à chaque fois)
- Dear Darkness : plus sobre, ce morceau pour nous remettre de nos émotions, instrumentation minimaliste au piano
- Grow Grow Grow : ah ben fallait pas s’endormir, déjà le second point d’orgue de l’album, un bijou lyrique, magnifiquement ciselé
- When Under Ether : quand c’est moins bien que génial, vu la qualité de l’album, j’aurais tendance à être déçu. Mais c’est tout de même une belle chanson qui ne souffre que de la comparaison avec la précédente :
- White Chalk : chanson qui donne son titre à l’album, toute empreinte de la nostalgie de l’album.
- Broken Harp : encore une chanson très dépouillée, au charme indéniable
- Silence : une des chansons les plus rythmées, entraînantes de l’album. Silence ? Muet d’admiration alors.
- To Talk To You : une chanson aux harmoniques assez rudes, faut s’accrocher
- The Piano : encore une des pépites de cet album qui s’avère une mine ! PJ y chante sur deux tons, j’en tomberais amoureux sur le champ
- The Departure : sans doute faut-il entre deux points culminants redescendre un peu pour mieux apprécier les sommets ? Un morceau tout en douceur
- The Mountain : pour finir en beauté, la plus belle chanson de l’album (qui gratte Grow… d’une coudée à peine). Et quand elle crie en chantant, elle ne crie pas, elle chante, c’est sidérant. Ah si, un reproche tout de même : mais pourquoi ce morceau ne dure QUE 3’11 » ?
Verdict :
J’ai souvent été agréablement surpris par les nouveaux albums de P-J Harvey quand ils sortaient mais jamais à ce point. Certes, je suis un inconditionnel de la polly-jean depuis des lustres, je ne sais donc pas trop quoi dire à ceux qui n’aiment pas (encore). Quelle est la probabilité que vous soyez tout de même envoûté par cet album splendide ? Si vous en êtes resté à Dry – un bijou dont je ne me lasse pas non plus, soit dit en passant – ça va vous faire un choc.
Extrait que je voulais vous mettre si ça ne faisait pas pêter toute ma mise en page : P-J Harvey – The Garden sur l’album Is this Desire? (1998)Pour cet extrait comme pour des extraits de White chalk, je vous laisse vous balader sur le net ou chez votre disquaire.