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Divin d’Europe

Zwouiinnnnng… Il est un accord d’accordéon entendu tant de fois qu’on le reconnaîtrait entre mille. Pourtant, quand Neil Hammon est entré sur scène, entouré de son groupe, et que la première note qu’on entend, c’est ce long soupir, on se dit « non ! c’est pas possible… ça doit être autre chose (sous-entendu : que je ne connais pas ».

Ben si. C’est bien avec une reprise du célébrissime Amsterdam de Brel que le chanteur de Divine Comedy entame son concert à la Cité de la Musique intitulé V.O. – V.F. et qui promet la part belle à la francophonie. De facto, c’est quasiment avec une parfaite alternance entre français et anglais qu’Hannon tissera le fil de cette belle soirée. Je mettais pour la première fois les pieds dans cette salle de concert sans trop savoir à quoi elle ressemblait et c’était une bonne surprise : à taille humaine, sans que je sois arrivé particulièrement en avance, je peux me mettre dans la « fosse » à une distance très modeste de la scène. Le groupe est composé, outre le leader (chanteur-guitariste) d’un pianiste, deux autres guitaristes, une violoniste, un batteur, une cuivriste (gny ?) percussionniste et d’un accordéoniste.

La deuxième chanson sera un swinguant extrait de son premier album ayant connu un certain succès, Europop (Liberation). Et ensuite, c’est reparti pour du Gainsbourg avec une reprise enjouée (mais sur un tempo plus lent que l’original) de Poupée de cire, poupée de son que chantait jadis France Gall.

Nous eûmes droit à deux heures de spectacle ponctuées des traits d’humour du chanteur, très détendu et parlant volontiers français avec son fort accent et ses tournures bancales ; deux french guest stars en les personnes de Vincent Delerm (dont le nom fut cité avant son apparition, à l’occasion de la reprise par Divine Comedy d’un de ses titres, et un peu sifflé – oups !), les cheveux poivre et sel en vrac, et de Daphné dont je n’ai pas réussi à voir les chaussures. Elle avait l’air plutôt jolie et portait une invraisemblable robe bouffante rose. Avec Neil Hannon, elle interpréta Initial B.B. qui se transforma en un étonnant mix Zebraesque entre la géniale chanson de Gainsbourg et Sexy Boy du groupe Air (avec lequel Hannon a collaboré). Excellent !

La french play list était une étonnante collection de titres repris avec sérieux ou dérision, on a eu droit à L’amour est bleu, gros hit de l’Eurovision en 1967 interprété par Vicky Léandros, une Grecque concourant pour le Luxembourg (si c’est pas de la construction européenne, ça) ! Un atroce Joe le Taxi, le standard de Brassens Les copains d’abord chanté à tue-tête par le public (« Ow ! Vuw ceunneussez ! ») et j’en passe.

Clap clap clap, deux rappels après, toute la troupe disparaissait et je quittais la Cité de la Musique un sourire aux lèvres avec la sensation d’avoir assisté à un concert assez unique.

[Autrefois à cet emplacement, une illustration sonore.]

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