Hier soir, j’avais décidé de faire la fête. Après avoir déposé mon petit bulletin pour Martine dans l’urne, discuté avec un camarade en prévoyant que ça serait serré, lui pérorant, m’affirmant le contraire, discuté avec un autre camarade en lui disant que j’étais un peu triste à la perspective de voir, le lendemain, la moitié de mes camarades déçus (sans savoir si j’allais me retrouver dans cette moitié ou l’autre), convaincu au fond de moi que si ma favorite était élue, elle réussirait à démontrer que, mine de rien, elle était bien the right person for the right situation (on the left, quand même, Jack !).
Je tournais le dos l’espace d’une soirée à ma préoccupation du moment pour aller rejoindre une amie et faire la fête.
Je ne sais pas ce qui s’est passé, fatigue ou quoi, mais le vin est mal passé, et j’ai fini la soirée dans un état lamentable.
Une fois dans ma voiture, j’ai allumé la radio pour savoir qui avait remporté le vote des militants. On annonce une très légère avance de Martine Aubry mais des résultats pas encore complets.
Malade.
Ce matin, je me réveille avec la gueule de bois et l’annonce de ces minuscules 42 voix d’écart, les « perdants » mauvais perdants qui crient à la triche. Ils ont sûrement raison, je suis certain qu’il y a eu de la triche, mais il n’est pas dit que le camp Aubry ait plus triché que le camp Royal. Peu importe en fait, les résultats ne seront officialisés que dans quelques jours. Si par extraordinaire la victoire changeait de camp, l’autre crierait à son tour à la tricherie.
Mon parti est malade et j’ai la gueule de bois.