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Du cul, du cul, du cul !

À propos du livre de Toni Bentley, Ma reddition.

Toni Bentley herself

Curieusement, quand est sorti ce livre consacré à la découverte quasi-métaphysique de la sodomie par une femme, je ne me suis pas précipité dessus. Un hameçon un peu gros, avais-je pensé, et pas grand chose à manger au bout de la ligne.
Quelques années ont passé, le livre est paru en poche et quelques comptes rendus de lecture flatteurs m’ont fait changer d’avis et j’ai fait l’acquisition de l’ouvrage pour voir de quoi il en retournait.

Le ton est un peu grandiloquent, les chapitres se lisent facilement avec un plaisir variable. Il y a le récit érotico-sentimental d’une femme divorcée qui découvre le sexe, ou en tout cas une sexualité plus débridée. Il y en a qui sont excitants, d’autres instructifs, d’autres qui rendent curieux (et si j’essayais ça ?), d’autres un peu rasoir et pontifiants, le tout constituant une lecture plutôt agréable et distrayante, mais pas bouleversante.

J’ai trouvé assez pertinent le chapitre consacré à la fellation parfaite (selon A-man), amusant le chapitre sur la taille de la queue (la théorie de l’auteur rejoint, en la complétant, celle que m’avait exposé Mlle Dusk, et qui dit en résumé que la taille du sexe était d’abord la perception par l’homme de la taille de son sexe et la confiance qu’il en retirait – ou pas – et que cela transparaissait ensuite dans son comportement – sexuel et social.

Je suis resté en revanche assez étranger aux explications mystiques sur l’extase spécifique de la sodomie. J’ai surtout l’impression qu’elle était raide amoureuse de son bel étalon, qui l’a convertie de la fellation par nécessité/convention à la fellation par plaisir, et qui a eu la bonne idée de l’initier à ce plaisir particulier. Il se trouve que ça lui a plu et qu’elle pratiqua alors avec assiduité : grand bien lui fasse !

Quelques extraits choisis :

« L’enculade est le grand acte anti-romantique – à moins que, bien sûr, comme moi, votre idée de la romance ne commence à genoux, la tête enfouie dans un oreiller. La poésie, les fleurs et les promesses « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n’ont guère place dans l’arrière-pays. La pénétration anale implique le tranchant de la vérité, et non les doux replis de la sentimentalité propre à l’amour romantique. Mais l’enculerie est plus intime que la copulation. Vous risquez de montrer votre merde, au propre comme au figuré. Vous accueillez un homme dans vos entrailles – votre espace le plus profond, l’espace que vous avez appris, toute votre vie, à ignorer, à cacher, à taire – et votre conscience s’éveille. Qui a besoin de diamants, de perles et de fourrures ? Celles qui n’ont jamais été jusqu’où j’ai été. En terre promise, au royaume des cieux.
Si vous laissez un homme vous enculer – et seul l’amant vraiment délicat devrait avoir ce privilège –, vous apprendrez à avoir confiance non seulement en lui mais en vous-même, absolument sans contrôle. Et au-delà du contrôle il y a Dieu.
L’humiliation est le plus grand de mes démons mais, quand mon oeil de bronze est enfoncé, je découvre que mes craintes sont infondées. C’est grâce à cette reddition sensuelle, ce chemin interdit, que je me suis trouvée (…). Ceci n’est pas un traité féministe sur l’égalité. Ces pages sont la vérité sur la beauté de la soumission (…).

 

Une chatte, génétiquement, cherche l’imprégnation, la jute ; un trou mignon attend le coup de sa vie. Les deux cavités, poserais-je en principe, réconcilient le problème de la mortalité sous forme de cavernes destinées à la création : les vagins pour les bébés, les culs pour l’art.

 

J’ai toujours embrassé au féminin le défi que s’est jeté David Copperfield : être le héros, l’héroïne de ma propre vie. Seulement, j’ai toujours pensé que cela doit impliquer de grands sacrifices. Mais non, il n’en va pas du tout ainsi. Quand je suce A-Man et qu’il me bourre le cul, je suis cette héroïne-là.

N° 2621
(…) Et il dit :
—Tu vois ce qu’on a fait ?
— Quoi ?
— On a créé de l’amour avec du sexe… Et on ne fait que commencer.
— Oui, répliqué-je. Peut-être que je vais t’enculer la prochaine fois.
Il sourit, marque un temps d’arrêt, puis m’ordonne de me mettre debout devant lui, de me tourner… Et il me penche en avant…
On ne joue pas avec A-Man.


Les photos de sodomie proviennent de mes différents furetages sur le Net et sont un choix personnel (et monomaniaque) d’illustration pour l’article sans relation directe (hormis une queue dans un cul, quoi) avec les extraits qu’ils accompagnent.
  1. Elle fait de le décompte de toutes ses sodomies avec A-Man et en décrit quelques unes.
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