E pluribus unum
Les circonstances dans lesquelles j’ai rencontré Camille ne m’appartiennent pas ; vous ne les lirez pas ici. En quelques mots, disons qu’elle fut offerte à ma convoitise sur un plateau par un généreux bienfaiteur.
Je fus séduit par l’éclat de son visage souriant, la simplicité avec laquelle elle se laissait entraîner dans mon univers, sa jolie paire de seins menus qu’elle avait le bon goût de ne pas emprisonner dans une cage, fut-elle de dentelle, l’odeur et la texture de sa cyprine, le bel accueil que me firent ses bras et sa chatte.
Elle fut conquise, je crois, par ma douceur et mon humour, par mes mots et la personne qu’ils dessinaient au fil des notes de ce site1, l’habilité de ma langue et de mes doigts et le parfait emboitement de nos deux sexes.
J’avais hâte de la retrouver et pour me conformer à ses désirs, j’organisais pour elle un trio avec une seconde demoiselle2 : ce fut Nina. Les circonstances dans lesquelles j’ai connu Nina sont, elles, couchées sur ces pages. Toutes deux avaient quelques points communs qui me laissaient espérer que l’alchimie serait bonne entre nous trois ; la suite allait me donner raison.
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Premier bon augure, j’ai pu réserver pour notre soirée une chambre dans un des hôtels parisiens que j’aime pour sa décoration de bon goût et en accord avec les plaisirs qu’ils abritent. Malgré une journée à l’agenda professionnel dense, j’arrive à m’échapper à temps pour prendre possession des lieux vers 19 heures, à l’heure à laquelle Camille doit, elle aussi, arriver, Nina devant nous rejoindre une heure plus tard. J’aime aussi l’idée de me retrouver un moment seul avec Camille. J’ai plein d’envies pour remplir ce moment et je sais qu’elles ne pourront pas toute tenir dans le court espace qui nous est donné. Je veux tout d’abord simplement la revoir, ou plutôt la re-regarder. Vérifier, comme si j’avais encore du mal à y croire, que cette ravissante jeune femme sera bien dans cette chambre pour être avec moi. J’ai envie qu’elle s’agenouille devant moi et se jette sur mon sexe comme une affamée. Je veux la tenir dans mes bras et la mettre en confiance pour ce qui va être la suite de notre soirée. Je veux discuter avec elle. Je me demande si j’aurais le temps de la pénétrer, allongée nue sur le lit, avant que Nina ne toque à la porte. Je veux voir comment elle va réagir quand je lui apprendrais que, contrairement à ce que je lui avais dit mais conformément à son souhait, je passerai finalement la nuit avec elle. J’ai envie de discuter avec elle et de m’imprégner de sa personnalité, Je veux…
J’envoie un SMS à mes deux partenaires de ce soir pour indiquer à chacune le numéro de la chambre où me retrouver, ainsi qu’une petite consigne supplémentaire pour Nina afin que je puisse préparer son « entrée ». J’ai à peine eu le temps de finir de m’installer (mettre à portée de main les préservatifs, le gel et les quelques accessoires que j’envisage d’utiliser, mettre au frais la bouteille de champagne et préparer les flûtes pour le servir, sortir l’ordinateur et mon enceinte de poche pour diffuser la musique qui agrémentera la soirée) que Camille frappe à la porte. J’ouvre et je me retrouve nez à nez avec son sourire.
Je lui offre un baiser de bienvenue et la laisse se mettre à l’aise. Je me rends compte assez vite que la soirée ne démarrera pas sur les chapeaux de roue mais cela ne me tourmente pas ; je sais que nous avons devant nous de nombreuses heures de plaisir et la précipitation n’est pas nécessaire. Je lui montre une toute petite partie de l’attirail renfermé dans mon baise-en-ville et après quelques longues hésitations, nous décidons d’ouvrir le champagne pour commencer à trinquer avant l’arrivée de Nina ; d’ailleurs, Camille a amené elle aussi une bouteille et je sais que nous ne manquerons de rien.
Le champagne, ou peut-être juste l’idée du champagne, aide Camille à se détendre progressivement, mais nous ne sommes pas allés plus loin que quelques caresses quand mon téléphone vibre pour m’avertir de l’arrivée imminente de Nina. Je vais alors chercher le bandeau que j’avais soigneusement mise en place lors de mon installation pour pouvoir m’en saisir rapidement sans qu’on le remarque pour autant. La veille au soir, j’ai pensé à ce subterfuge pour pimenter (je n’ose dire « scénariser » tant l’artifice est mince) ce trio où allaient se mélanger deux femmes dont j’étais l’unique trait d’union. Je m’étais aussi fait la réflexion que ce bandeau permettrait à Camille de se laisser aller plus facilement ; enfin, je m’étais dit que ce bandeau était aussi une façon de lui « offrir » Camille, comme une belle captive.
J’ai à peine eu le temps d’offrir à Nina le même baiser de bienvenue et une coupe de champagne que je la vois déjà torse nu (la poitrine encore ceinte dans un soutien-gorge plus noir que sa peau), penchée sur Camille, la couvrant de baisers et de caresses. Sans le moindre scrupule, je me joins à elle, faisant courir mes mains sur leur deux corps magnifiques, mangeant leurs bouches. Petit à petit, Nina et moi déshabillons Camille ; je me suis d’abord hâté de lui ôter ce petit haut sexy qu’elle n’a acheté – presque – que pour moi pour dévoiler ses délicieux petits seins que je lui ai formellement interdit de dissimuler sous un soutien-gorge en ma présence. Puis ce sera sa jupe que nous retrousserons…
Droit au but
Je dois m’absenter un instant pour aller aux toilettes et je suis assez sidéré de découvrir à mon retour qu’elles se sont intégralement dénudées, à l’exception des bas que porte Camille, comme si, finalement, moi qui me pensais catalyseur, j’avais été un frein à leur impatience ! C’est le bon moment pour moi de prendre le recul nécessaire pour apprécier la chance que j’ai d’être, à cet instant contemplatif, en compagnie de ces deux nymphes. Moi, je me vois très bien en Pan et leur lance un compliment admiratif tout en me faisant la réflexion que, sans avoir jamais été très excité par les scènes saphiques, celle qui se déroulait sous mes yeux ne me laissait vraiment pas indifférent. J’achève de me déshabiller tout seul sans attendre de les laisser faire de leurs mains attentionnées pour entremêler mon corps nu aux leurs.
Après avoir été sucé par la bouche de Nina, après s’être frotté sur les cuisses de Camille, vient le moment où mon sexe a envie de se faire conquérant. Deux raisons me conduisent à venir d’abord à l’assaut de Nina. La première, c’est que ça fait plus longtemps que je ne l’ai pas vue, qu’elle est en quelque sorte notre invitée et mérite des égards. La seconde, c’est que j’en ai foutrement envie, à force de voir son petit cul s’agiter sous mon nez. Mes coups de reins font gémir Nina et j’espère que les vibrations vont jusqu’à atteindre le ventre de Camille que j’imagine se tapisser de sa cyprine parfumée. Viendra ensuite le temps où j’irai, la tête emprise entre ses deux jambes de nylon, laper sa source odorante.
Camille se sent ensuite prête à ôter son bandeau. Je baisse l’éclairage et dans une semi-pénombre, elle peut enfin découvrir des yeux le corps de Nina qu’elle n’avait vu qu’avec ses mains et son imagination. C’est aussi l’occasion pour Nina d’avoir le plaisir de sentir le regard de Camille planté dans le sien et (j’imagine) d’autres endroits de son corps qu’elle était avide de scruter. Tous les trois, nous poursuivons notre danse, chacun étant à son tour le centre des attentions des deux autres. Quand je propose un massage à quatre mains, c’est Nina qui se dévoue pour profiter de nos mains sur son corps. J’ai du mal à résister à la tentation de descendre toujours plus bas mes mains jusqu’à son cul incroyablement ferme. La faute à l’huile, certainement, mes doigts glissent jusqu’à sa fente humide et s’y enfoncent pendant que trois autres mains feignent d’être sages. La nuit avance. À la faveur d’un moment où Camille et moi étions plus particulièrement reliés, Nina qui doit s’éclipser nous laisse seuls poursuivre nos ébats.
Camille et moi sommes loin d’être rassasiés et les émouvants cris de Camille qui répondent à ma queue violentante percent longtemps la nuit. Fort heureusement, nos voisins étaient tolérants – ou sourds – ce soir-là. Il est deux heures du matin quand nous rendons les armes, tous deux trempés de sueur, de mouille, et d’autres fluides encore. Nous prenons une douche sommaire, sans l’énergie de la faire dégénérer, et nous nous glissons, frais, sous la couette où nous nous endormons vite après avoir apprécié le plaisir simple de nos deux corps blottis l’un contre l’autre.
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J’ai dû mettre le réveil pour participer à une conférence téléphonique positionnée exceptionnellement tôt, à 8 heures. Le réveil ne s’est déclenché qu’une poignée de minutes avant le rendez-vous, le temps pour moi d’allumer mon ordinateur et d’éclaircir ma gorge de quelques lampées d’eau.
Victoria concordia crescit
La situation appelle évidemment un dérapage. Je n’ai rien suggéré à Camille et je redoute même qu’elle ne prenne pas l’initiative de me troubler, de peur de me mettre dans une situation inconfortable vis-à-vis de mes collègues. Fort heureusement, la demoiselle n’a pas oublié d’être lubrique et elle commence, lentement, comme à son habitude (si tant est que je puisse parler d’habitude à ce stade de notre relation) à faire monter la tension. Ses mains se promènent sur mon ventre, malaxent doucement mes testicules, sa bouche s’approche, embrasse mes cuisses, me met au désespoir de l’attente impatiente avant d’avaler enfin mon sexe tendu. Je maîtrise autant que je peux ma respiration, lâche quelque soupirs au téléphone, garde le fil de la conversation et fait mon possible pour l’abréger (je réussis, à la toute fin, à supprimer un second rendez-vous planifié une heure plus tard, ce qui me laisse un peu plus de champ pour retrouver le chemin du bureau). Bien vite, les cris de Camille résonnent à nouveau entre les quatre murs de la chambre. Nos calmes voisins s’abstiennent de toute réaction. Ils sont déjà partis. Ou bien toujours sourds. Ou bien en train de se branler en imaginant ce qui se passe dans la chambre mitoyenne.
Il se passe que Camille et moi baisons, que c’est délicieusement bon et que l’on voudrait que cela dure des heures encore ; malheureusement, nous avons encore une once de sens des responsabilités et, nos orgasmes se faisant décidément trop fuyants ce matin, nous rendons les armes. Une deuxième douche, toujours sage (il faudra songer à prendre le temps de prendre ensemble une douche plus lubrique) et nous nous rhabillons pour prendre, chacun de notre côté, le chemin du boulot, tous deux destinés à flotter de nombreuses heures dans cet état intermédiaire de béatitude propre aux lendemains de nuits de débauche où le sommeil était rare et le plaisir omniprésent.
La photo d’illustration est de Rodrigo Nuñez.
- La bougresse m’avoua avoir lu en moins de deux mois l’intégralité du corpus de mon burp !↩
- Voyez les extrémités auxquelles je suis contraint pour faire plaisir à mes amantes : plaignez-moi, s’il vous plaît.↩