On vante souvent les mérites du sexe comme étant une activité source de plaisir gratuite, mais il suffit de gratter un peu pour voir que la société de consommation n’est pas loin.
Certes, on peut s’offrir à la main, sous la couette ou sous la douche (où dans les toilettes du bureau pour les plus érotomanes d’entre nous) assez simplement un orgasme des plus relaxants pour strictement rien (le mouchoir est offert par la maison), mais très vite, on met le doigt dans l’engrenage.
On commence, déjà, par trouver qu’à deux, c’est plus sympa que tout seul et, à moins d’être homosexuel(le), ménopausée, catholique intégriste ou avide de procréation (NB : si vous êtes les quatre à la fois, je verse pour vous une larme de compassion), vous devez songer à envisager un moyen contraceptif. Je vous déconseille la méthode Ogino ou le coïtus interruptus, les cas de ratages de ces méthodes ne se comptent plus (remerciements personnels à Monsieur Ogino sans qui je ne serais pas là pour écrire ces lignes) et vous seriez bon, au mieux pour une pilule du lendemain ($), un avortement ($$) ou au pire, un gnard neuf mois plus tard ($$$$$$$). Vous pouvez aussi décider de prohiber le coït vaginal et ne recourir qu’au coït anal et buccal, mais je pense que les personnes qui font ce choix sont rares (n’hésitez surtout pas à vous signaler via le formulaire de contact en ajoutant vos coordonnées téléphoniques et une photo en pied).
Enfin, si vous êtes l’une des nombreuses âmes égarées traînant sur ce site encourageant la dépravation, vous savez que même en dehors de fins contraceptives, le préservatif a des vertus prophylactiques auxquelles on ne saurait renoncer, en particulier lorsque l’on multiplie les partenaires.
Voilà, vous commencez à peine à baiser pour le plaisir que vous avez mis le doigt dans l’engrenage : vous allez devoir acheter une boîte de capotes, et si ça se trouve, avoir des exigences. « Ah non ! Pas en latex ! », « Ouh la la, ceux-là, ils ne sentent pas bon ! », « Dis monsieur Cadbury, tu ne voudrais pas les faire un peu plus longues, tes capotes ? », etc. Ça reste un peu moins cher que les cigarettes, mais c’est une première ligne dans le budget « sexe ». Pour faire bonne figure, ajouter un peu de gel, pour que ça glisse sans que ça chauffe. Mon petit cul a des goûts de luxe, je ne lui donne que du gel siliconé. Et c’est reparti pour une deuxième ligne sur le budget.
Je peux vous dire que vous êtes déjà sur une bien mauvaise pente. Vous allez finir par aimer ça ! Et n’entendez-vous pas toutes ces sirènes, sur Internet, dans les magazines, qui vous vantent les mérites des sex-toys ? Chères lectrices (on ne va pas se raconter de cracks, l’immense majorité des sextoys sont dédiés au plaisir féminin), combien parmi vous n’ont pas encore leur vibro et ne comptent pas en faire l’acquisition ? (témoignages bienvenus)
Et chers messieurs, combien d’entre vous n’ont pas encore songé à en avoir un dans votre trousse de secours pour faire plaisir à vos amantes (ou pour vous occuper de votre petit cul parce qu’il n’y a pas de raison pour qu’il n’y en ait que pour les gonzesses, merde !) ? Je ne suis pas le dernier d’entre vous (je vous avais présenté une partie de mon attirail à l’occasion de mon « anniversaire »).
Depuis quelques années, l’éroburposphère s’est enrichie par des blogs, très fréquentés, où le récit des frasques érotiques est remplacé par des bancs d’essais1 de sextoys et autres accessoires. Et il faut dire que face à une offre de plus en plus riche, il devient très utile d’avoir à portée de main ces Que Choisir du cul qui vous permettront de savoir s’il faut craquer pour le dernier Erox VM-15 à triple rotor ou faire plutôt confiance au Smoothaï Gigi-II pour grimper aux rideaux en 67 secondes chrono.
Fini l’amour et l’eau fraîche, j’appartiens désormais à la légion des sexconsommateurs et, pour être franc, je suis plutôt content de la plupart des gadgets dont j’ai fait l’acquisition qui, sans être centraux, apportent toutefois un vrai plus à mes émois luxurieux. Là où je ne suis pas très content, en revanche, c’est devant le prix de ces bidules. Et c’est là un sujet dont ne parlent pas les sites de test, car la plupart profitent de partenariat avec divers sites d’e-commerce qui se réjouissent de voir ainsi mis en lumière les produits dont ils assurent la distribution2.
Toujours est-il que je trouve bien souvent les prix disproportionnés, par rapport à ce que l’on achète. Je ne saurais dire si c’est particulier à la France, mais j’ai fait quelques comparaisons et j’ai noté qu’il était parfois significativement intéressant d’aller voir les prix chez nos voisins.
Un petit exemple :
47 € sur Amazon.fr
48 € sur Kisskiss.ch
40 € sur Espacelibido.com
… 27 € sur Amazon.de (soit de 32 % à 43 % moins cher)
Même en ajoutant les frais d’envoi, ça reste significativement plus intéressant de se servir de ses restes d’allemand pour commander sur le site germanique.
Je pourrais multiplier les exemples (une fois encore, on trouve en Allemagne sensiblement moins cher les excellents lubrifiants de la marque – certes, allemande – Pjur) et en tout cas, je ne saurais trop vous conseiller, avant d’investir, de comparer les prix entre plusieurs sites sans hésiter à profiter de l’espace de Schengen et de traverser les frontières : quelques heureuses surprises vous y attendent !
- Pas bien sûr de l’orthographe, pour le coup.↩
- Je n’ai plus le chiffre précis en tête mais, de mémoire, je crois qu’une recommandation Web avait une efficacité 2 ou 3 fois plus élevée qu’une recommandation dans un magazine.↩