Nous sommes dans une chambre d’hôtel spacieuse et confortable ; le lit, Queen ou King Size n’est pas superflu ; c’est le moment où l’insonorisation de la pièce doit être à la hauteur du standing. Vous êtes allongées toutes les deux sur le ventre, je vous ai disposées en croix, le dos de l’une accueillant le ventre de l’autre, de telle sorte que vos deux paires de fesses soient juste à côté l’une de l’autre. À toute seigneure, tout honneur. C’est d’abord sur le cul de Camille que s’abat en premier ma main. Je commence doucement, non que ça soit la première fois dans la soirée que ma paume entre en contact en claquant avec le cul magique de ma belle, mais parce que je veux voyager loin. La deuxième claque sera pour le fessier de notre invitée. Elle, en revanche, goûte le baiser de ma main pour la première fois ce soir. La troisième repart vers la croupe connue, la quatrième se veut paritaire, puis la cinquième, la sixième, les autres encore, je ne sais plus…

Posée sur la table, ma petite enceinte portative diffuse une musique dont je ne me souviens plus mais dont je m’inspirais pour mes percussions à quatre fesses. Ma main gauche, parfois, vient en renfort de la droite. Moins habile, moins précise, elle est quand même d’un précieux secours quand je veux voir et sentir les deux corps vibrer simultanément, créer des hiatus dans mon nocturne charnel.
Peu à peu, chacun des quatre globes se colore ; le rose se fait plus vif ; mes mains peignent une tache incarnadine qui recouvre progressivement les chairs offertes à mon hommage sévère. Ce qui me frappe (sic) le plus, c’est le calme dans lequel se donne cette double fessée. Mes deux demoiselles sont silencieuses et recueillies, aucune d’entre elle ne gémit même quand ma main se fait plus lourde ; tout au plus, elles tressaillent. Comme si, sans un mot ni un geste, elles s’encourageait mutuellement à apprivoiser l’intensité croissante de la morsure, comme si leurs chairs jointes adoucissaient d’une caresse invisible et diffuse l’impact de mes coups.
Avec Garance, je retiens ma main leste, ne connaissant pas ses limites, tandis qu’avec Camille, j’y vais de plus en plus franchement sans avoir toutefois la sensation d’approcher sa zone rouge (tout juste nous promenons nous dans des allées nacarat, grenadine, rubescentes…).
Vient le moment où je m’estime satisfait de mon travail graphique et considère alors qu’il est temps de s’occuper d’une partie de mon anatomie virant au rouge d’Andrinople.
Mes remerciements à Chroma !