Ce n’est pas tant que l’inspiration me manque ; c’est plutôt que j’ai à vous faire découvrir une œuvre selon moi encore trop méconnue [Nota : après vérification, tout de même 130 occurrences dans Google, je ne me ferai pas si facilement passer pour un Christophe Colomb de la poésie oulipienne], quand les jeux de George Sand et d’Alfred de Musset se sont, eux, déjà largement couverts de gloire.
Le poème naïf qui suit est de Paul Adam (romancier français, 1862 – 1920) :
La première fois quand je l’ai vue
J’ai tout de suite remarqué son regard
J’en étais complètement hagardDans ce jardin du Luxembourg
Je me suis dit: Faut que je l’aborde
Pour voir si tous deux on s’accordeJ’ai déposé mon baluchon
Alors j’ai vu tes gros yeux doux
J’en suis dev’nu un peu comme fouQuand je t’ai dis que tu me plaisais
Que j’aimerais bien te revoir
Tu m’as donné rendez-vous le soirEt je t’ai dis: Oh Pénélope
Que tu étais une sacrée belle fille
Que je t’aimerai toute ma vieQuand dans ce lit de marguerites
Tu m’as caressé doucement la tête
Ma vie entière est une fêteEt sous les regards de la foule
J’ai posé ma main sur ta main
Vous voyez bien que ce n’est pas malsainÀ l’ombre des eucalyptus
Je t’ai dit: je veux que tu me suives
Je te sentais d’humeur lasciveAlors comme ça dans les tulipes
Tu m’as fait une petite promesse
Gage d’affection et de tendresseSi notre amour devait céder
Je n’aurais plus qu’à me faire prêtre
Je ne pourrai jamais m’en remettreCar si un jour notre amour rouille
Je m’en mordrai très fort les doigts
Chérie vraiment je n’aime que toi
Naïf mon œil ! Changez maintenant la fin du second vers de chaque strophe, avec ce qui vous traversera l’esprit, de manière à ce que la rime se fasse non plus avec le dernier vers, mais avec le premier.