Ce n’est pas tant que l’inspiration me manque ; c’est plutôt que j’ai à vous faire découvrir une œuvre selon moi encore trop méconnue [Nota : après vérification, tout de même 130 occurrences dans Google, je ne me ferai pas si facilement passer pour un Christophe Colomb de la poésie oulipienne], quand les jeux de George Sand et d’Alfred de Musset se sont, eux, déjà largement couverts de gloire.
Le poème naïf qui suit est de Paul Adam (romancier français, 1862 – 1920) :
Naïf mon œil ! Changez maintenant la fin du second vers de chaque strophe, avec ce qui vous traversera l’esprit, de manière à ce que la rime se fasse non plus avec le dernier vers, mais avec le premier.
et celui-là, vous le connaissez? alors voici le plus connu des textes à double sens : la lettre de Madame de Sévigné à son amant préféré.
« Je suis très émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
la preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête a vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul et si vous voulez me faire une visite,
nous causerions entre amis franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié en un mot, la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi, en y songeant, j’ai l’âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l’amour où je veux
mettre. »
@ presque >
Selon mes informations, et je suis généralement bien informé, le texte que tu cites n’est point de la Madame mais de George Sand, et adressé à Alfred de Musset, lequel n’eut pas le même talent de plume sur ce coup-là, mais se fendit tout de même de la réponse suivante :
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d’un cœur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
@ Ariane > Je te retransmets ce message reçu du service de l’état civil de Paris :
Mademoiselle,
Nous avons le regret de vous informer que M. (de) Musset Alfred est décédé en 1857. Nous
souhaitons que cette brusque nouvelle ne vous chagrine pas trop, surpris toutefois que
vous n’ayez pas eu l’occasion de l’apprendre précédemment. N’avez-vous donc pas reçu le
faire part ? C’est hélas, après de belles heures de gloire, un peu oublié qu’il fut repris à
l’amour de ses proches. Quoi qu’il en soit, dans ces circonstances, il semble peu probable
à nos yeux que vous puissiez recevoir de sa part ce genre de réponse ou quelque autre
nouveau texte. Nous le regrettons tout autant que vous.
En fait ce texte écrit d’Alfred de Musset a été écrit pour Geurges Sand dont il était follement épris, je reprends le texte ainsi que la réponse de Georges Sand
QUAND je dépose à vos pieds un éternel hommage
VOULEZ-vous qu’un instant je change de visage ?
VOUS avez capturé les sentiments d’un coeur
QUE pour vous adorer forma le créateur.
JE vous chéris, amour, et ma plume en délire
COUCHE sur le papier ce que je n’ose dire
AVEC soin de mes vers lisez les premiers mots
VOus saurez quelle remède apportez à mes maux.
Invitation à laquelle George Sand s’empressa de répondre selon le même code et selon moi un peu maladroitement :
CETTE insigne faveur que votre coeur réclame
NUIT à ma renommée et répugne à mon âme
@ Marie >
C’est pas pour dire, mais « Comme un erratum » (moi, en l’occurrence) avait déjà indiqué la réponse de Musset.
Mais pas la réponse qui suivit de la petite George Profonde. On notera que l’on sent l’impatience poindre, à la brièveté de la réponse. Genre « On s’est bien amusés avec les mots, mais j’aimerais mieux une bite maintenant ».
Deux amants amoureux des mots
Main dans la main, dans l’encrier le plumeau?
ps: non, j’assume
#16
Lilith a gazouillé
:
Dans la même veine (aheum), une chanson de 1936 (Georges aussi, mais Milton) …
L´ fils du maire de mon pays – oui, oui, oui, oui.
N´est pas l´ plus bête du canton – non, non, non, non
Seules les mauvaise langues dit-on
Prétendent qu´il a l´air d´un, ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
Qu´il a l´air d´un orgueilleux
Toutes les filles en pincent pour lui…
Mais il n´est pas polisson…
Et sans un être un cénobite
Il n´a rien qu´un´ tout´ petit´ ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
Qu´une petit ´ môme aux yeux bleus
Il paraît même qu´aujourd´hui…
Sans qu´elle rougisse d´émotion…
A la lisière du village
Il lui ravi son plus ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
Son plus innocent aveu.
Elle lui dit; « c´est inouï »…
Mais je crains ton abandon…
J´ai peur qu´notr´ amour se perde
Il lui répondit j´ t´ em… ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
J´emmène chez moi si tu veux.
Sitôt arrivés chez lui…
Ils n´eurent plus d´hésitation…
Comm´ il l´embrassait dans l´ cou
Elle lui tirons un.. ouvre la fenêtre fait d´ plus en plus chaud
Tirons un peu les rideaux.
Aussitôt il obéit…
Il pensa ce n´ s´ra plus long…
L´ayant prise sur une chaise
Il lui dit faut que j´te… ouvre la fenêtre fait d´ plus en plus lourd
Que je te prouve mon amour.
Mais la p´tite soudain compris…
N´continue pas d´ cette façon…
Il dit je suis convaincu
Qu´ tu vas me montrer ton… ouvre la fenêtre, on respire du feu
Ton contentement d´ici peu.
Elle cria : »J´ m´évanouis »…
Je n´ me sens pas bien d´aplomb…
Redress´-toi v´la qu´ tu t´affaisses
Dit-il écarte donc les… ouvre la fenêtre je suis tout en eau
Les scrupules de ton cerveau.
Bientôt l´ cœur épanoui…
Elle avoua je n´ dis plus non…
De joie mes paupières se mouillent
J´ voudrais t´embrasser les… ouvre la fenêtre on étouffe ici
Les deux mains et te dire Merci.
@ Lilith » Délicieuse petite chanson, en effet, mieux à écouter qu’à lire.
L’avantage – si je puis me permettre – de ce poème, c’est qu’il est plus interactif ;-)
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J’étais dans la mare aux grenouilles,
J’avais de l’eau jusqu’aux genoux.
Et ce n’est pas de ma faute si ça ne rime pas, il n’y avait pas assez d’eau.
La sécheresse n’aide pas les poètes.
@Ariane : Francis Blanche ?
Recueil de blagues chez Grand-Père.
J’ai des lettres… :(
et celui-là, vous le connaissez? alors voici le plus connu des textes à double sens : la lettre de Madame de Sévigné à son amant préféré.
« Je suis très émue de vous dire que j’ai
bien compris l’autre soir que vous aviez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde le souvenir de votre
baiser et je voudrais bien que ce soit
la preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête a vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul et si vous voulez me faire une visite,
nous causerions entre amis franchement.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère, capable de vous offrir l’affection
la plus profonde comme la plus étroite
amitié en un mot, la meilleure preuve
que vous puissiez rêver, puisque votre
âme est libre. Pensez que la solitude où j’ha-
bite est bien longue, bien dure et souvent
difficile. Ainsi, en y songeant, j’ai l’âme
grosse. Accourez donc vite et venez me la
faire oublier par l’amour où je veux
mettre. »
(relisez en sautant une ligne sur deux…)
@ presque >
Selon mes informations, et je suis généralement bien informé, le texte que tu cites n’est point de la Madame mais de George Sand, et adressé à Alfred de Musset, lequel n’eut pas le même talent de plume sur ce coup-là, mais se fendit tout de même de la réponse suivante :
Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu’un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d’un cœur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n’ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots,
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
au temps pour moi, mais c’est une erreur familiale (je t’expliquerai). En tous cas, la réponse est faiblarde… franchement, les mecs, z’assurez pas !
Je veux bien recevoir tous les jours des réponses faiblardes d’Alfred de Musset.
@ presque > bon ben j’attends donc l’explication
@ Ariane > Je te retransmets ce message reçu du service de l’état civil de Paris :
Mademoiselle,
Nous avons le regret de vous informer que M. (de) Musset Alfred est décédé en 1857. Nous
souhaitons que cette brusque nouvelle ne vous chagrine pas trop, surpris toutefois que
vous n’ayez pas eu l’occasion de l’apprendre précédemment. N’avez-vous donc pas reçu le
faire part ? C’est hélas, après de belles heures de gloire, un peu oublié qu’il fut repris à
l’amour de ses proches. Quoi qu’il en soit, dans ces circonstances, il semble peu probable
à nos yeux que vous puissiez recevoir de sa part ce genre de réponse ou quelque autre
nouveau texte. Nous le regrettons tout autant que vous.
Cordialement,
etc.
Ce que j’aime chez toi c’est l’espoir que tu sais insufler.
@ Ariane > Il est drôlement balaise, ton code, à déchiffrer.
En fait ce texte écrit d’Alfred de Musset a été écrit pour Geurges Sand dont il était follement épris, je reprends le texte ainsi que la réponse de Georges Sand
QUAND je dépose à vos pieds un éternel hommage
VOULEZ-vous qu’un instant je change de visage ?
VOUS avez capturé les sentiments d’un coeur
QUE pour vous adorer forma le créateur.
JE vous chéris, amour, et ma plume en délire
COUCHE sur le papier ce que je n’ose dire
AVEC soin de mes vers lisez les premiers mots
VOus saurez quelle remède apportez à mes maux.
Invitation à laquelle George Sand s’empressa de répondre selon le même code et selon moi un peu maladroitement :
CETTE insigne faveur que votre coeur réclame
NUIT à ma renommée et répugne à mon âme
@ Marie >
C’est pas pour dire, mais « Comme un erratum » (moi, en l’occurrence) avait déjà indiqué la réponse de Musset.
Mais pas la réponse qui suivit de la petite George Profonde. On notera que l’on sent l’impatience poindre, à la brièveté de la réponse. Genre « On s’est bien amusés avec les mots, mais j’aimerais mieux une bite maintenant ».
On est prié d’excuser ma rustrerie.
Deux amants amoureux des mots
Main dans la main, plume dans l’encrier ?
ps: On s’est bien amusés avec les mots, mais j’aimerais mieux une bite maintenant!
Je dis que ça ne rime pas, votre poème, mzelle presque. Ce n’est même pas une rime par à peu près (une presque rime, si vous préférez).
PS : Doit-on excuser ta rustrerie également ?
Deux amants amoureux des mots
Main dans la main, dans l’encrier le plumeau?
ps: non, j’assume
Dans la même veine (aheum), une chanson de 1936 (Georges aussi, mais Milton) …
L´ fils du maire de mon pays – oui, oui, oui, oui.
N´est pas l´ plus bête du canton – non, non, non, non
Seules les mauvaise langues dit-on
Prétendent qu´il a l´air d´un, ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
Qu´il a l´air d´un orgueilleux
Toutes les filles en pincent pour lui…
Mais il n´est pas polisson…
Et sans un être un cénobite
Il n´a rien qu´un´ tout´ petit´ ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
Qu´une petit ´ môme aux yeux bleus
Il paraît même qu´aujourd´hui…
Sans qu´elle rougisse d´émotion…
A la lisière du village
Il lui ravi son plus ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
Son plus innocent aveu.
Elle lui dit; « c´est inouï »…
Mais je crains ton abandon…
J´ai peur qu´notr´ amour se perde
Il lui répondit j´ t´ em… ouvre la fenêtre qu´on respire un peu
J´emmène chez moi si tu veux.
Sitôt arrivés chez lui…
Ils n´eurent plus d´hésitation…
Comm´ il l´embrassait dans l´ cou
Elle lui tirons un.. ouvre la fenêtre fait d´ plus en plus chaud
Tirons un peu les rideaux.
Aussitôt il obéit…
Il pensa ce n´ s´ra plus long…
L´ayant prise sur une chaise
Il lui dit faut que j´te… ouvre la fenêtre fait d´ plus en plus lourd
Que je te prouve mon amour.
Mais la p´tite soudain compris…
N´continue pas d´ cette façon…
Il dit je suis convaincu
Qu´ tu vas me montrer ton… ouvre la fenêtre, on respire du feu
Ton contentement d´ici peu.
Elle cria : »J´ m´évanouis »…
Je n´ me sens pas bien d´aplomb…
Redress´-toi v´la qu´ tu t´affaisses
Dit-il écarte donc les… ouvre la fenêtre je suis tout en eau
Les scrupules de ton cerveau.
Bientôt l´ cœur épanoui…
Elle avoua je n´ dis plus non…
De joie mes paupières se mouillent
J´ voudrais t´embrasser les… ouvre la fenêtre on étouffe ici
Les deux mains et te dire Merci.
A écouter c’est encore mieux !
http://youtu.be/m7W_JMWuaT0
@ Lilith » Délicieuse petite chanson, en effet, mieux à écouter qu’à lire.
L’avantage – si je puis me permettre – de ce poème, c’est qu’il est plus interactif ;-)
:) c’est toujours un plaisir que de jouer un peu ;)
La chanson de Lilith est géniale ^^
@ ivv » Oui, je ne la connaissais pas, c’était délicieux de la découvrir, chantée.