Lorsque j’ai commencé à avoir un nombre suffisamment important de CD pour me dire qu’il était temps de les classer, j’ai commencé à réfléchir à la façon qui me semblait la plus efficace. Fallait-il trier par genre ? Séparer les chanteurs français des étrangers ? Et je me suis vite rendu compte qu’un système trop précis risquait vite de trouver ses limites. Où classer Mano Negra et tous ceux qui chantent dans plusieurs langues ? Que faire des artistes qui changent de style comme de chemise ? J’ai finalement fait trois groupes : la musique classique (un peu à part, puisqu’on la classe plus facilement par compositeur que par interprète), les compilations et autres bandes originales de film (du moins celles qui ne sont pas dues à un seul compositeur) et le reste, trié par ordre alphabétique.
Je me suis donc réalisé, avec Corel Draw, un joli système d’intercalaire alphabétique et j’ai admiré le résultat.
Eh bien, la répartition de ma cédéthèque n’est pas du tout répartie équitablement entre les différentes lettres de l’alphabet.
Une des « top lettres » de ma collec’, c’est le B.
Aujourd’hui, un des « top contributeurs » de mes « top lettres » est mort et je suis triste de savoir que Bleu Pétrole, que j’écoutais encore ce matin, sera le dernier album du génial Alain Bashung.
(Et je fais une croix sur mon espoir de le voir une dernière fois sur scène – les deux billets que j’avais pour son concert du 4 mars, reporté au 27 avril, j’irai donc me les faire rembourser…)
Quittons-nous avec élégance…
Tu vois, mon cher CUI (tu permets ?), cette nuit je ne dors pas et comme toi je découvre la nouvelle. Comme nous avons a peu près le même âge et les mêmes parcours (à te lire, je finis par te connaître…), je suis “tout chose” moi aussi. Mais ma tristesse va au delà de ce que tu écris. Avec la mort de Bashung, c’est bien plus que le départ d’un artiste aux compositions aimées et mille fois écoutées qui s’en va. Je sens beaucoup plus de tristesse que ça.
Après un petit tour sur Wikipédia et dans ma mémoire, j’ai compris le pourquoi de cet état : Le premier tube de Bashung, après des années de galère, c’était en 1980. C’était le début d’une décennie qui vit l’explosion d’une créativité aidée par la modernisation des instruments de musiques qui sera charnière dans l’histoire du rock. Explosion de créativité dont nous pûmes profiter à plein quelques mois plus tard grâce à l’ouverture des ondes en 81 par Tonton et la création de dizaines de radio FM, même si à cette époque, tu t’en souviens sans doute, c’était sur France Inter que le soir nous découvrions le meilleur des créations rock dans les émissions mythique de Bernard LENOIR et Patrice BLANFRANCARD.
1980 : J’avais 15 ans : je me souviens parfaitement du camping perdu dans les Cévennes et de la petite brune avec qui je découvrais cet été là le goût de la salade de langue. A l’époque, « t’es belle comme un pétard qui n’attends plus qu’une allumette », c’était du subversif et c’était terriblement « hot ».
1980 : J’avais 15 ans 1980 et c’était le début de ma vie. Voilà pourquoi je pleure en écrivant ce com : le départ de Bashung, c’est aussi le départ de quelque chose en moi qui n’en finit pas de partir : ma jeunesse…
: Patrice Blanc-Francard, le papa du fameux Matthieu Blanc-Francard, plus communément appelé Sinclair ?
J’ai été surpris, en parcourant la burposphère, de voir revenir de manière récurrente, dans les hommages des internautes, la chanson « Sommes-nous » qui est une de mes chansons préférées.
Mon lien, très intime, avec Bashung date de l’époque de « Novice » ; j’étais un jeune adulte et je vivais avec la première femme de ma vie.
Storia X » Hum… les textes de Bashung…
K² » La chanson dont tu parles fait partie de l’album d’inédits Réservé aux indiens qui fait partie de ma discothèque. Cet album était initialement dans un coffret « intégral » que je ne voulais pas acheter, vu que je les avais déjà pour l’essentiel. Par chance, n’arrivant sans doute pas à le vendre, mon hypermarché eut la bonne idée de désolidariser le coffret, aussi pus-je me précipiter sur cet album d’inédit. Yesss !
(Tu la veux, la chanson ?)
X-Addict » Oui, fascinant et à part, indubitablement. Encore un trou qui ne se refermera pas.
: la prochaine fois que tu ranges la cave, tu nous fais un post aussi ?
Pour ce qui est de Bashung…désolée, je connaissais pas (ou très très peu), à la lecture des blogs, je me dis que c’était pas politquement correct de pas connaître…
Bises de papillon
Depuis un an et demi, j’ai rouvert ce blog deux fois, pour une raison similaire et désespérante.
Je pensais ce truc oublié, loin derrière, et d’ailleurs j’étais sûr d’avoir fermé les commentaires. Mais aujourd’hui, j’ai oublié. Les réflexes se perdent.
Comme tu écris toi-même “Là n’est pas mon propos”. C’est qu’en fait il m’est arrivé de lire récemment un bouquin qui au fil des pages m’a fait penser à toi (argh). L’ennui c’est que je ne me rappelle plus lequel. C’est pas Djian, pas Catherine Cusset, ni Thomas Bernhard, ni Nuala O’Faolain, donc ça ne peut être que le dernier Chloé Delaume, avec son personnage de Théophile. Oui, sans doute. Je vais relire et je confirmerai si c’est le cas.
“Soigne les hommes à poigne
soulage la pâtissière
erre, erre, erre, erre”
(> “Fantaisie militaire” – Alain Bashung-Jean Fauque)
“FAKE” de Giulio Minghini, aux Editions Allia – 138 pages – 9 €.
Le titre met sur la voie. C’est un premier roman, je recommande vivement.
Quelle différence entre un chanteur mort et un chanteur vivant ?
Et bien, quand je vois le choc qu’a pu me provoquer P.J. Harvey avec White Chalk, la réponse est toute trouvée. Bashung avait encore largement la capacité à renouveler et stupéfier.
K² » Alors, ça passe le tuyau, cette fois ?
dusk » Prince, dis-moi, c’est celui qui est plus grand mort que vivant ?
VéroPapillon » Ordre (et beauté et pis volupté). Mouais.
ex-hellohlala » En espérant qu’il y ait autre chose que des morts qui te fasse sortir de l’ombre internautique.
Merci pour la référence. J’ai déjà entendu parler de ce bouquin en effet. Je me le note dans ma wishlist.
Storia X » Ça devait effectivement être un beau moment de transcendance.