(Promis, l’année prochaine, je change de filon pour mes titres de billet, parce que là, ça devient poussif – d’autant que Baaba Maal a fait sa prestation le dimanche, mais j’ai déjà mon titre pour le troisième volet.)
Pour ce deuxième jour, j’arrive les pieds à peu près alertes un peu avant le premier concert, histoire de pouvoir m’installer tranquillement. J’ai petit-déjeuné tard et prévu de prendre mon déjeuner quelque part, quand la faim se présenterait1.
Je m’allonge peinard sur la pelouse de la scène de la Cascade en attendant le premier concert de la journée. Kitty, Daisy and Lewis nous propose un petit voyage dans le temps avec un rock figé dans les années 60. C’est sympathique, mais vraiment pas sexy contrairement à ce que promet le programme.
On enclenche une vitesse nettement supérieure à 15 h 30 sur la grande scène avec la prestation des Noisettes (prononcer « noï-zets »), qui nous délivre un pop-rock pêchu ne lésinant pas sur les basses, with a voice s’il vous plaît, menée tambour battant par sa chanteuse black débordant d’énergie, portant une improbable tenue à franges rouge vif , et s’agitant pieds nus sur la scène ou suspendue aux échafaudages (et ce, sans s’époumoner dans le micro – faut que je me remettre au sport, moi) !
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Je fais l’impasse sur Jil is lucky (ça ne me disait rien, et c’était en même temps qu’Ebony Bones, j’ai peut-être fait le mauvais choix) pour aller me promener un peu sur le site du festival et notamment visiter l’exposition « Rock’Art » (je me demande s’il ne faut pas y voir un clin d’œil facétieux de Jean-Paul Huchon) constituée par 47 affiches dédiées à chacun des 47 groupes au programme de l’édition RES 2009, réalisées par la bouillonnante illustration française. Beaucoup de belles affiches, et parmi elles, une qui n’est pas celle que je préfère esthétiquement, mais d’où surgit un érotisme trouble qui m’a « interpelé au niveau du vécu » : celle d’Amandine Urruty. Son affiche est là. Qu’en pensez-vous ?
Je passe très rapidement sur Dananananaykroyd qui ne m’a laissé aucune impression (mon carnet de note indique : rock à guitares stridentes – bof) et pour en savoir plus sur leur prestation, il va falloir chercher un peu sur le net (ce ne sont pas les comptes rendus qui manquent, sur le net, j’ai trouvé ceux de Sound of Violence pas mal). Je les écoute d’une oreille distraite en rêvassant sur la pelouse et en remerciant les dieux pour ce festival ensoleillé qui se sera déroulé sans une goutte de pluie.
Je vais écouter ensuite les Canadiens de Billy Talent. C’est du gros rock qui tache (« punk-rock » stipule le programme). Il m’a semblé que la voix du chanteur, quand elle se faisait stridente, avait les mêmes accents que le chanteur d’AC/DC hurlant Hells Bells ! Je retrouve à ce moment-là Bertrand Morane (qui ne doit pas être inconnu à certaines de mes commentatrices ici) venu avec quelques amis. Je l’entraîne écouter The Horrors dont j’avais entendu du bien et, effectivement, c’était une belle prestation, dont je n’aurais pas pleinement profité, mais entre parler cul et écouter du garage rock, faut gérer les priorités. Un groupe que je vais suivre de plus près, en tout cas.
On enchaîne avec The Offspring dont le son est reconnaissable entre mille, entre accents de guitares et tonalité du chanteur. Les écouter, pour moi, c’est du pur « rock nostalgique ». Les voir sur scène, c’est un peu comme voir (en plus frais, tout de même) Madness. Je ne sais pas ce que produit Offspring aujourd’hui et tous mes souvenirs d’eux remontent près de 15 ans en arrière à l’époque de leurs premiers hits. Ne me viendrait pas l’idée d’acheter leur(s) dernier(s) album(s). (Y en a-t-il seulement ?2) En tout cas, récent ou pas, le chanteur s’est lancé dans un solo au piano (vi, vi, il jouait avec plein de doigts) et s’est pris à l’occasion quelques sifflets (mérités, imho).
Je pensais que j’allais faire du coup l’impasse sur Yann Tiersen, mais finalement, j’ai délaissé Offspring au goût de madeleine pas assez puissant pour aller rejoindre près de la scène de l’industrie un autre groupe d’amis. Tiersen avec sa guitare, ou en transe avec son violon, n’était toutefois pas très convaincant.
En revanche, le poulet au curry thaï chopé au stand thaï, lui, l’était nettement plus. Et globalement, j’ai trouvé le choix de nourriture plus intéressant que les années précédentes. Pour ce qui est de la boisson, je vous ai déjà dit mon opinion dans le billet d’hier. D’ailleurs, samedi matin, j’ai fait une petite recherche internet pour trouver où acheter une flasque à Paris et j’ai trouvé mon bonheur. Entre deux bières, donc, j’ai pu siroter et partager mon excellent vieux rhum, 23 ans d’âge, que j’avais donc réussi à introduire clandestinement (qu’est-ce que je suis rock’n roll, hein ?).
Il paraît que la musique de Calvin Harris est dansante, mais je n’ai pas eu une seconde envie de me déhancher sur ce que j’ai entendu, globalement sans intérêt (pour moi, hein ! s’il y a des fans, qu’ils m’excusent pour mes goûts peu fiables).
Je ne fus pas déçu (et je ne vous citerai pas toutes les reprises, mais au moins celle des Bee Gees : I started a joke, qui reste pour moi la musique madeleine d’une publicité des années 70 pour Aéroports de Paris – vous la retrouverez en un clic sur YouTube), quittant même mes accompagnateurs pour plonger plus près de la fosse quand mon tube menaçait de faire sauter mes bouchons à oreille (on n’est jamais trop prudent).
Toutes les photographies qui illustrent cette note copyleft CUI.
Pour rappel : récit de la journée de vendredi ici – récit de la journée de dimanche là
- À vrai dire, je ne retrouve pas trace dans mon journal du moment où j’ai pris ma galette éthiopienne « carnassier », plutôt bonne et en tout cas plus originale qu’un sandwich Kebab.↩
- Notez que cette question est purement rhétorique. Wikipédia m’a tout dit.↩